Quand les Bulls voyageaient à Paris en 1997 : “C’était Michael Jordan et une bande de remplaçants”
Le 19 janv. 2023 à 13:26 par Louis-Emmanuel Navarro
Alors que la NBA revient à Paris ce jeudi soir, l’occasion est parfaite pour faire un bond dans le temps. Direction 1997, quand les Chicago Bulls d’un certain Michael Jordan étaient de passage dans la capitale.
Ce jeudi 19 janvier marque le retour de la NBA en France, trois ans après. Pour l’occasion les Chicago Bulls et les Detroit Pistons s’affrontent à Bercy, et si c’est une première pour les Detroit Pistons et ses joueurs qui découvrent Paris, les Chicago Bulls, eux, ont déjà pu fouler les parquets de l’Accor Arena, Bercy à l’époque. C’était en 1997 et K.C. Johnson, de NBC Sports Chicago, est parti à la rencontre de l’équipe et du staff six fois championne NBA et nous fait découvrir les coulisses de leur venue dans la capitale.
Octobre 1997. Les Bulls posent leurs valises à Paris pour participer à l’Open McDonald’s, un prestigieux tournoi de pré-saison. Alors qu’ils sortent d’un back-to-back, les Taureaux sont en pleine préparation pour tenter d’obtenir un second three peat. Si le basketball n’était alors qu’en cours d’émergence en France, les champions en titre étaient attendus comme de véritables superstars et personne ne voulait rater leur arrivée. Les Bulls passent une semaine dans la capitale, et mettent le basket au second plan pendant qu’ils profitent de la ville.
“Combien de joueurs de la NBA ont la chance d’aller à Paris ? C’est l’une des meilleures villes du monde. Et le basket-ball est énorme en Europe. Les foules européennes sont toujours excitées de voir de la NBA. Mais ils étaient vraiment, vraiment excités.” – Toni Kukoc
“Tout le monde a amené sa femme ou sa compagne. C’était une expérience assez unique que d’être à Paris pendant cinq jours à l’apogée des Bulls.” – Steve Kerr
“Je me souviens être descendu de l’avion et être allé directement à l’entraînement. Il y avait des gens dehors qui nous attendaient. C’était comme, ‘Comment saviez-vous que nous allions nous entraîner tout de suite ?’. Et c’était avant Twitter et Instagram. Ce n’était pas comme si quelqu’un pouvait publier un tweet et qu’il y avait un millier de personnes qui convergeaient. Ils attendaient simplement.” – Bill Wennington
Privés de Scottie Pippen et Dennis Rodman, les Bulls étaient tout de même portés par un Michael Jordan en état de grâce, considéré alors comme le meilleur basketteur du monde, mais aussi comme le meilleur “sportif” du monde, lui qui était sorti de sa retraite deux ans auparavant.
Quatre mois après son 5e titre de champion NBA remporté face au Jazz d’Utah de Malone et Stockton, et deux semaines avant la reprise de la saison régulière, Jordan revenait enfin à Paris, un retour attendu par des milliers de fans après son premier passage par la capitale en 1990. Oui, Sa Majesté MJ est une icône mondiale du sport et sa simple présence fait d’un l’évènement, une date inscrite, prévue et attendue dans le calendrier.
“Scottie n’était pas là à cause de son pied. Dennis n’était pas là à cause de son contrat. Et les équipes que nous affrontions étaient déjà en assez bonne forme. Il fallait que Michael soit Michael sur les deux matchs pour que nous repartions avec des victoires.” – Chip Schaefer, préparateur physique
“Michael ne pouvait aller nulle part, il aurait été assailli. J’ai fait des trucs en dehors du terrain pour WGN (la chaîne de télé de Chicago). On me reconnaissait mais ce n’était pas quelque chose de trop fou. Je me souviens d’être allé dans quelques restaurants différents et d’avoir vécu la vie parisienne. Je portais un béret rouge. Nous avons mangé des baguettes, du fromage et du vin. Nous avons fait des trucs de touristes comme ça. Nous nous sommes beaucoup amusés.” – Bill Wennington
“Nous avons été durement touchés par les blessures. Donc c’était Michael et un groupe de remplaçants.” – Steve Kerr
À Bercy, les Bulls affrontent le PSG Racing de Dacoury et Risacher en demi-finale, la meilleure équipe française à l’époque. Encore en pleine rodage, Chicago galère un peu mais s’impose 89-82, grâce à un Michael Jordan qui a fait le show tel une rockstar devant 14 000 spectateurs : 28 points, 7 rebonds, 6 passes décisives, des gros dunks, des gros shoots et 2-3 autographes distribués. Pour leur dernier match dans le tournoi, les Taureaux battront l’Olympiacos d’un certain Arturas Karnisovas, actuel GM des Bulls, 104-78. Là encore, His Airness régale et sera élu MVP du tournoi.
“Ce n’était pas drôle de garder MJ. Mais tout le monde essayait de prendre une photo avec lui. (..) Il faut savoir qu’à l’époque, quand vous jouez contre les Chicago Bulls, ils ont déjà été cinq fois champions du monde et sont sur le point de remporter le sixième. Évidemment, en grandissant, MJ était votre joueur préféré et, vous savez, j’ai joué aux Jeux olympiques de 1992 contre la Dream Team et maintenant en 1997 contre les Bulls, ce sont des expériences extraordinaires.” – Arturas Karnisovas
C’était peut-être la plus belle affiche de basket que la France n’ait jamais accueillie, une des meilleures équipes de l’histoire, avec un des meilleurs joueurs de l’histoire. C’était la dernière fois que les Chicago Bulls foulaient le sol parisien… jusqu’à aujourd’hui.
Source texte : NBA Sports Chicago, Basketball Reference