La course au Coach de l’année 2022-23 : Joe Mazzulla, première saison en NBA et déjà récompensé ?
Le 02 déc. 2022 à 09:36 par Alexandre Taupin
On a tendance à les critiquer lorsque les choses vont mal et ils sont souvent le premier verrou qui saute si l’équipe est en crise mais les coachs NBA peuvent aussi faire du super boulot et c’est l’occasion de leur offrir un peu de lumière à travers ce ranking du Coach Of the Year ou COY pour les intimes. Monty Williams était le roi de la tablette et du feutre en 2022, qui pour lui succéder cette saison ? De Will Hardy à Joe Mazzulla, il y a du beau candidat.
(Stats arrêtées au 1 décembre)
# Mentions honorables : Taylor Jenkins, Chauncey Billups, Jacque Vaughn
#10 – Will Hardy
Bilan : 13-11, septième de la Conférence Ouest
Donovan Mitchell et Rudy Gobert partis, un effectif qui était promis à une destruction minutieuse, c’est peu dire si Will Hardy risquait d’avoir du pain sur la planche pour ses débuts en tant que coach à Utah. Malgré un groupe construit un peu à l’arrache et sans vécu commun, l’ancien protégé de Gregg Popovich a très vite su imposer sa patte et construire un bien beau collectif à Salt Lake City, capable de faire chuter même les cadors. Si on avait dû faire ce ranking il y a quelques semaines lorsque le Jazz était au sommet de sa Conférence, il est certain que ce bon Will aurait été probablement sur le podium mais la récente série de défaites a calmé un peu la hype. Vu qu’on promettait l’enfer à Utah en début de saison, ça méritait bien un petit hommage avec une place dans le Top 10.
#9 – Mike Budenholzer
Bilan : 15-5, deuxième de la Conférence Est
Malgré des bobos toujours persistants au sein de l’effectif, les Bucks arrivent toujours à bon port, c’est-à-dire aux premières place de la Conférence Est. Après un départ en fanfare (9 victoires de suite), Milwaukee a levé un peu le pied, la faute notamment à quelques bobos pour Giannis Antetokounmpo ou Jrue Holiday. Quand tout le monde est en bonne santé, ce groupe a vraiment la capacité de broyer ses adversaires et le meilleur est peut-être à venir. Absent depuis le début de saison, Khris Middleton est attendu ce vendredi face aux Lakers. Ah bah oui, claquer quinze victoires en vingt matchs avec le numéro 2 de la franchise sur la touche, ça claque plutôt pas mal aussi.
#8 – Nick Nurse
Bilan : 11-10, septième de la Conférence Est
Les années passent et Nick Nurse reste ce tacticien qu’on apprécie toujours autant du côté de l’Ontario. On se demandait en début de saison si Toronto pouvait tenir la distance face à une Conférence Est qui se remplume et pour le moment les Dinos font le boulot. Ce qui est fort, c’est que les blessures ont là aussi fait des dégâts. Pascal Siakam a traîné un bon moment à l’infirmerie, VanVleet a également raté quelques matchs et Scottie Barnes récemment. Forcément, quand la plupart des leaders sont absents c’est plus compliqué de gagner mais Toronto a de la réserve et d’autres garçons en profitent pour se montrer. On pense par exemple à un OG Anunoby qui semble avoir passé un nouveau cap cette saison. Vivement que tout le monde sorte de l’infirmerie pour voir le potentiel réel de ces Raptors.
#7 – Monty Williams
Bilan : 15-6, premier de la Conférence Ouest
Élu Coach Of the Year par ses pairs en 2021 et choisi par les journalistes en 2022 à la suite d’une saison historique dans l’Arizona, Monty Williams est dans la course pour un doublé. Point positif pour le gourou des Suns, un début de saison une nouvelle fois extrêmement sérieux, et ce malgré quelques petits problèmes à gérer à côté. Chris Paul a déjà raté onze matchs cette saison, Cam Johnson l’a vite rejoint à l’infirmerie et on n’oublie pas non plus que Jae Crowder, titulaire l’an passé, est au placard. Malgré tout Phoenix reste le maître de la Conférence Ouest et semble avoir trouvé son rythme de croisière avec une série de six succès de rang. C’est fort, ça méritait d’être souligné même si Monty part avec un petit malus. Dans l’histoire de la Ligue, aucun coach n’a jamais conservé son trophée d’une année sur l’autre… Williams peut-il changer cette phrase ?
#6 – J.B. Bickerstaff
Bilan : 14-8, troisième de la Conférence Est
Et si Cleveland nous la sortait cette grosse année qu’on attendait de leur part ? Avec un Donovan Mitchell MVPesque en renfort, les copains de l’Ohio réalisent un début de saison solide, malgré quelques défaites évitables et un passage par la case TrashTalk curse. J.B. Bickerstaff avait réussi à rendre ces Cavs kiffants l’an passé et la question qui se posait était de savoir s’il pouvait gérer une équipe qui vise la gagne, tout simplement. Une situation qu’il n’a jamais trop eu à gérer en tant qu’intérimaire ou de coach d’une équipe de bas de classement. Pour le moment, on a bien envie de répondre par la positive même s’il reste du boulot pour confirmer sur la durée. #encourageant.
#5 – Mike Malone
Bilan : 14-7, deuxième de la Conférence Ouest
Peut-être que c’est dû au manque de réseau dans les montagnes du Colorado (à dire vrai on en sait rien) ou à cause de la hype globale de la franchise mais Denver réalise un super début de saison. Le recrutement a porté ses fruits et avec le retour des blessés, l’équipe peut de nouveau regarder vers le haut de sa Conférence. Lentement mais sûrement, Denver est en train de s’affirmer comme un gros prétendant à l’Ouest et le plus flippant c’est que Nikola Jokic n’a même pas besoin d’être incroyable tous les soirs. On a souvent eu tendance à donner tout le mérite au Joker pour les résultats récents de la franchise mais il faudra un jour donner un peu de crédit à Mike Malone. Toujours cité, jamais gagnant, le coach des Rocheuses parviendra-t-il à tirer son épingle du jeu cette saison ?
#4 – Mike Brown
Bilan : 11-9, sixième de la Conférence Ouest
Moqués depuis des années pour leur incapacité à rejoindre les Playoffs (et plus globalement pour un niveau très décevant), les Kings sont de nouveau une équipe qui compte à l’Ouest. Rien que cette phrase est déjà extraordinaire et on va donc envoyer des cœurs à celui qui a remis de l’ordre dans la maison : Mike Brown. Coach initialement réputé pour sa défense, l’ancien assistant de Steve Kerr n’a pour le moment pas réussi à faire de Sacramento une défense de fer (loin de là) mais l’attaque de feu portée par De’Aaron Fox permet aux Kings de passer bien des équipes à la moulinette. Finis les dramas à répétition en Californie, on sent un groupe qui vit bien, qui monte en puissance grâce à un recrutement qui a porté ses fruits (Kevin Huerter notamment). Pas sûr qu’un spot en Playoffs suffira à faire de Brown le Coach Of the Year mais ça mériterait bien une grosse ligne sur le C.V.
#3 – Willie Green
Bilan : 13-8, troisième de la Conférence Ouest
Les Pelicans ont pris leur envol ! Sur la lancée d’une fin de saison majuscule et avec le renfort de Zion Williamson (excusez du peu), Willie Green est en train de faire de New Orleans une place forte à l’Ouest. Spectaculaires, solidaires, prêts à tout donner défensivement, les chouchous de Louisiane ont une bonne tête d’épouvantail sur lequel personne n’a envie de tomber. Petit point stats pas inutile : ils figurent dans le Top 10 à l’offensive et au defensive rating. Seuls Phoenix et Cleveland font aussi bien. Avec quelques bobos en moins pour les cadors (Ingram, McCollum et Zion ont tous squatté l’infirmerie déjà), cette équipe a le potentiel pour réaliser une magnifique saison. Et dire qu’il ne s’agit que de la deuxième année de Green sur un banc… Voilà qui promet une belle carrière pour l’ancien arrière.
#2 – Rick Carlisle
Bilan : 12-9, quatrième de la Conférence Est.
Et si Rick Carlisle redevenait Coach Of the Year vingt ans après ? C’est une phrase sur laquelle personne n’aurait misé un penny en début de saison. Les Pacers ? “Entre la treizième et la quinzième place à l’Est, de toute façon ils veulent reconstruire”. Ah bon ? Car pour le moment nos copains fermiers ressemblent plus à une équipe de Playoffs qu’à une équipe de Lottery. Dans le sillage d’un Tyrese Haliburton calibre MIP, c’est tout le groupe qui semble step-up. Myles Turner ? Meilleure année de sa vie. Bennedict Mathurin ? Le rookie semble déjà avoir un boulevard pour être sixième homme de l’année. On pourrait aussi citer du Buddy Hield dans les cadres ou le rookie Nembhard qui fait plaisir pour ses débuts. Est-ce que ce début d’exercice idyllique va durer ? C’est un peu la grosse question qui déterminera la place de Carlisle dans ce ranking en fin de saison.
#1 – Joe Mazzulla
Bilan : 18-4, premier de la Conférence Est, meilleur bilan de la NBA.
Sans le moindre doute, sans la moindre contestation, c’est le boss sur ce début de saison. Arrivé aux manettes de Boston pour prendre le relai d’un Ime Udoka suspendu, Joe Mazzulla est parvenu en un temps record à mettre tout son groupe dans sa poche. Ses joueurs n’ont de cesse de louer ses méthodes et les Celtics ont réalisé un premier mois et demi de toute beauté. Le groupe est balèze, sûr de sa force, les Jay Brothers évoluent à leur meilleur niveau, on oublierait presque que Rob Williams n’a toujours pas mis un pied sur un terrain. C’est le renfort qui permettra notamment aux Verts de retrouver leur force défensive. Pour une première expérience en NBA et dans le contexte qu’on connaissait au moment de son entrée en fonction, c’est très fort ce que nous fait Joe Mazzulla.