Victor Wembanyama était à Bourg-en-Bresse, alors on est allé à Bourg-en-Bresse : verdict ? Il est vraiment très grand
Le 30 oct. 2022 à 09:01 par Giovanni Marriette
Samedi 29 octobre, 18h15. Un foodtruck posé là sur le parvis d’Ekinox nous fait de l’œil, et l’arrêt de la clope y est aussi pour quelque chose. Ekinox ? Foodtruck ? Bienvenue à Bourg-en-Bresse, préfecture du 01 et capitale mondiale du basket pour quelques heures.
Est-ce que la venue de Victor Wembanyama à Bourg-en-Bresse a fait perdre la tête à tout le monde dans l’Ain ? Peut-être bien, car dès notre arrivée une atmosphère bizarre règne aux alentours de la salle.
(Z’ont quand même tout essayé pour arrêter Victor). pic.twitter.com/wNQ7GjeZ7R
— Le Psy TrashTalk 👨👩👧👧 (@giovannim6) October 30, 2022
On nous fait signe dans l’oreillette que la JL Bourg Basket avait décidé de s’en remettre à la magie pour battre les Metropolitans, dans la deuxième oreillette on nous dit que c’était la soirée Harry Potter à Ekinox et que tout ça a donné lieu toute la soirée à des happening incroyables, tant qu’à venir une fois de temps en temps à la salle… autant qu’il s’y passe de drôles de choses.
Mais revenons-en à nos moutons ou plutôt à notre girafe. 18h30, le match des Espoirs se termine et le talent de Bilal Coulibaly n’a pas été suffisant pour faire déjouer le collectif burgien, et à quelques mètres de moi se poste la Licorne. Première sensation, Victor est bien aussi grand que la rumeur le dit. Préparateur personnel, petits exercices pour s’échauffer, Vic tape des sprints à quatre pattes entre l’entrée des vestiaires et le banc, on dirait mon fils lors de son initiation judo mais passons. Il est immense, mais parait en même temps être encore… un bébé. Quinze minutes les yeux dans les yeux avec lui, sauf que lui ne me regarde pas mais on s’est compris, quinze minutes où je ne répondrai à aucun signe de gens venus me saluer, assez pratique quand on sait que personne ne vint.
A peine le temps de se remettre des émotions vécues que le match commence… STOP, c’est faux, car une soirée à la salle sans son panini froid à six euros n’est pas une vraie soirée à la salle. On croise quelques copains dans les coursives, alors comme ça tu viens voir le grand Victor Alabamenga, on l’applaudira quand il sera en NBA hein, ce soir il va prendre tarif comme les autres.
Ha, ha, ha.
Échauffement, photo d’équipe pour la journée de l’arbitrage, ah, ma mère est arrivée et me fait des grands signes juste en face. Début du match, début du show, c’est la dernière fois peut-être que je le verrai de si près alors profitons-en, et toi-même tu sais que je ne parle pas de Maxime Courby, aussi vénérable soit-il.
Le match qui sera, ô la chance, un énorme match, de sa minute 1 à sa minute… 45, cinq de plus car les arbitres et Alexandre Chassang les Mets décidèrent en toute fin de match qu’ils ne repartiraient pas bredouilles de Bresse. Un énorme big up aux héros locaux du soir, à un Pierre Pelos intenable en deuxième mi-temps, à un Axel Julien qui a mis Curry dans sa poche en première, mais en ce 29 octobre, jour de grande première pour la NBA App en France, ce sont bien les joueurs de Vincent Collet qui repartiront avec la feuille.
Hugo Besson bien sous-coté car bien plus qu’un simple shooteur, Tremont Waters en lanceur de briques transformé en game changer en fin de match, Bandja Sy en haute altitude, tout ça était finalement bien en place, prenant l’aspiration du grand Vic, et il est donc venu le temps de vous parler un peu de son match, car on vous rappelle qu’à la base c’est un peu pour ça qu’on était venu.
Les stats ? 23 points, 10 rebonds, 4 contres. 7/12 au tir et 9/10 aux lancers, 0/3 du parking mais rien de raté ou presque dessous. L’impression laissée ? Le géant joue déjà comme un vétéran, bien aidé par les star calls qu’il sait très bien acheter d’ailleurs. Lancé c’est une machine et seules les fautes l’arrêtent, au poste encore du taf mais des bribes d’un futur attaquant injouable, et en défense des bras interminables capables de contrer n’importe quelle tentative à 3-points, rendant la prise d’initiative… initiatique. Trop grand, trop vif, trop tout, et les sifflets d’un public pas habitué à vivre ce genre de démo n’y changeront rien, l’intensité et le scénario du match poussant de plus Victor Wembanyama à se laisser aller à un peu de trashtalking, on se rapproche donc du joueur parfait.
Au final une soirée assez psychédélique, devant l’ombre d’un géant encore très loin de ce qu’il peut accomplir mais en même temps déjà… si loin des autres, si différent. C’était Victor Wembanyama à Bourg-en-Bresse, devant les caméras de la NBA, ou plutôt devant la caméra de la LNB achetée par la NBA, et dans quelques années je pourrai me dire que j’y étais. Et que ce soir là, j’ai mangé un Panini froid à cause d’Harry Potter, ou quelque chose comme ça.