DeMar DeRozan, de joueur considéré “has-been” à joueur All-NBA : “Je veux inspirer ceux qui ont perdu confiance en eux”
Le 27 oct. 2022 à 15:58 par Nicolas Meichel
Auteur d’une campagne calibre All-NBA la saison dernière, DeMar DeRozan a sans doute sorti la meilleure saison de sa carrière pour sa première année sous le maillot des Bulls. Mais surtout, il a fermé de nombreuses bouches en route, prouvant par la même occasion qu’il restait l’un des scoreurs les plus redoutables du circuit. De quoi inspirer ceux qui – comme lui à un moment donné – sont dans le creux de la vague.
28 points de moyenne, avec 5 rebonds et 5 passes, le tout à plus de 50% de réussite au tir dont 35% à 3-points et 88% aux lancers-francs. La ligne de stats de DeMar DeRozan l’an passé parle d’elle-même, pourtant elle ne dit pas tout. Des cartons offensifs, il y en a eu à la pelle mais c’est surtout la manière avec laquelle DMDR a porté Chicago qui a marqué les esprits. Entre les records qui l’ont emmené dans la stratosphère de Wilt Chamberlain et Michael Jordan, les mixtapes à mi-distance envoyées aux défenses adverses, et évidemment les énormes buzzer-beaters qu’il a plantés en cours de saison, DeRozan était sur une autre planète, à tel point qu’il était à un moment donné dans la course au MVP avant que les Bulls ne s’écroulent à cause notamment des blessures.
Cette campagne 2021-22, elle restera probablement comme la meilleure de la carrière de DeMar (nommé dans la All-NBA Second Team on le rappelle), au moment où l’on s’y attendait peut-être le moins étant donné que l’arrière All-Star sortait d’un passage à San Antonio où il était un peu tombé dans l’indifférence (aucune sélection All-Star, seulement une campagne de Playoffs jouée, tout ça dans un petit marché). On est donc devant une belle redemption story, qui doit servir d’inspiration pour le principal intéressé (via The Athletic).
“J’espère pouvoir être une source d’inspiration pour ceux qui ont perdu confiance en eux. Ou ceux qui rencontrent un obstacle sur leur chemin, et galèrent à trouver une solution. Il y a toujours une issue. Vous ne pouvez pas lâcher prise mentalement, vous ne pouvez pas douter de vous-même. Vous ne pouvez pas vous laisser embarquer par ce que les autres disent de vous, ou les attentes qui sont placées sur vous. Tant que vous croyez à fond en vous-même et en votre éthique de travail, c’est tout ce qui compte, et ça va payer.”
Des obstacles, DeMar DeRozan en a connu, autant dans sa vie personnelle que dans sa vie de basketteur. Des doutes, aussi, en particulier quand il était à San Antonio après s’être fait transférer par son équipe de cœur des Toronto Raptors. Car même s’il a réussi à développer de nombreux aspects de son jeu sous les ordres de Gregg Popovich, dans le même temps il a commencé à remettre en question certaines de ses capacités qui le caractérisaient (via le podcast The Old Man and the Three).
“Pendant trois ans, j’ai douté de moi-même en jouant à San Antonio. Je me suis posé des questions sur ma capacité à être le joueur que j’étais à Toronto. Je ne veux rien retirer à San Antonio parce que Pop m’a appris tellement, mais la transition était difficile et j’ai perdu un peu de cette confiance qui m’animait. […] En plus de ça, ça parlait tellement sur moi, ça disait que je ne serai plus jamais le même joueur et tout ça. Et parfois j’y ai cru.”
DeMar DeRozan sait donc ce que ça veut dire de perdre confiance en soi. Mais il sait surtout ce qu’il faut faire pour la regagner : bosser, se boucher les oreilles, se trouver des sources de motivation, et avancer.
Lors de la Free Agency 2021, avant qu’il ne signe chez les Bulls pour 82 millions de dollars sur trois ans, DMDR a vu certaines franchises oser lui offrir un contrat… minimum, comme s’il était un joueur complètement cramé à 32 ans. Et ça forcément il l’a pris comme une insulte. Pointé du doigt par les spécialistes des analytics et considéré comme un attaquant au style de jeu pas adapté à la NBA actuelle, DeRozan est revenu avec le couteau entre les dents, comme un Taureau qui voit rouge. “Le shoot mi-distance n’est plus à la mode ? Tant pis, moi je le maîtrise tellement sur le bout des doigts que je vais défoncer tous ceux qui m’ont manquer de respect”. Voilà en gros la mentalité que possédait DeRozan la saison dernière. Et la suite, vous la connaissez.
Pour beaucoup, DeMar DeRozan était un has-been il y a encore un an. Depuis, l’arrière a profité de son arrivée dans la mythique franchise des Bulls pour revenir sur le devant de la scène, et ainsi faire le bonheur des fans de Chicago qui kiffent depuis plusieurs mois la pureté de son jeu offensif. Le genre de redemption story qu’on kiffe.
Sources texte : The Athletic / The Old Man and the Three podcast