Adam Silver cherche des solutions pour lutter contre le tanking : reléguer les pires bilans en G-League, bon plan ou idée à enterrer ?
Le 23 oct. 2022 à 16:13 par Mattis Monier
Avec l’ascension du phénomène Victor Wembanyama a.k.a Wemby a.k.a le prospect le plus “hypant” de l’histoire, la question du tanking a refait surface et nous a sauté en plein visage pendant l’intersaison. Adam Silver s’est exprimé à ce sujet et a tenu à rappeler qu’il serait vigilant quant aux franchises dont le niveau serait bien trop faible cette année. Quitte à envisager de nouvelles sanctions contre les équipes ?
Ah, le tanking. Cette fameuse “stratégie” de franchise qui consiste à faire en sorte de perdre le plus de matchs possible afin d’avoir le plus de chances de récupérer un haut choix de Draft. Une stratégie un peu taboue en NBA, car même si parfois elle saute aux yeux et que même les premiers ignorants sauraient la repérer (bonsoir les Spurs), les dirigeants NBA, Adam Silver en tête, n’apprécient pas trop ce genre de comportement qui va à l’encontre de l’esprit sportif. Ça parait logique, Silver voudrait que tout le monde se batte pour le titre (c’est mieux pour les affaires aussi hein), et que l’équipe qui a simplement eu le plus de mal à gagner des matchs récupère le choix de Draft qu’elle mérite. Sauf qu’on n’est pas dans un conte de fées, et le Big Boss de la Ligue le sait mieux que personne. Et à la même allure que Wemby sur tous vos écrans et dans la tête des scouts américains, il voit le tanking foncer droit sur cette saison 2022-23, avec un nombre record d’équipes claquées au sol. Faut dire qu’il y a à la clé un joueur non pas à haut potentiel, mais au potentiel infini, et qui fait saliver l’entièreté de la planète basket tant il est unique.
Il faut être conscient que cette année, le but des équipes qui tankent ne sera pas de récupérer un “haut” choix de Draft, mais bien le premier. Voilà le seul véritable objectif des franchises. Mettre la main sur Victor Wembanyama et récupérer celui qui pourrait devenir l’un des meilleurs joueurs du monde, tout simplement. Il suffit de voir comment LeBron James, Kevin Durant, Steph Curry ou encore Giannis en parlent. Il suffit de le voir passer dans la rue. Il suffit de regarder ses highlights depuis ses débuts en pro. Il suffit de voir ses matchs face à la G-League Ignite. Ou plus facile maintenant, il suffit de voir à quel point certaines franchises NBA ont décidé de tourner une page en se débarrassant de leurs joueurs majeurs et aligner ainsi le PIRE roster possible. Ou en tout cas un roster qui serait loin de la course aux Playoffs et donc avec toutes les bonnes excuses pour… perdre. L’arrivée potentielle d’un Scoot Henderson en 2ème choix dans sa franchise ferait évidemment saliver les dirigeants, mais ce ne serait qu’une consolation de ne pas avoir eu le phéno’ de 2m21. Bref, vous l’aurez compris, certaines équipes n’ont que Victor en tête et ça va donner un paquet de défaites.
Adam Silver, présent à Phœnix pour discuter de l’affaire Robert Sarver et notamment s’excuser des comportements de ce dernier auprès des employés des Suns, en a profité pour aborder différents sujets dont évidemment le tanking, conséquence de l’existence d’un OVNI comme Wemby. Sans expliquer réellement quelles seraient les punitions pour les équipes aux bilans tout pourris, il a tout de même voulu rappeler les bonnes manières et que la NBA doit rester compétitive.
“Nous avertissons les équipes. On va porter une attention toute particulière à ce problème cette année.”
– Adam Silver d’après Baxter Holmes d’ESPN
Ce problème, Adam Silver a conscience de sa source, et apparemment, des solutions inédites en NBA auraient été discutées, notamment celle de la relégation. On part donc sur un modèle à l’Européenne avec des équipes qui joueraient donc à l’étage inférieur le temps de “remonter”. Mais comme ici c’est pas la Ligue 1, la relégation n’est pas encore envisageable et la solution a vite été écartée, faute d’équilibre. Car si des franchises NBA venaient à être reléguées, ce serait en G-League, et aucune équipe de l’antichambre n’aurait le niveau pour être compétitive à l’étage d’au-dessus.
“Ça perturberait tellement notre modèle économique. ET même si on faisait monter 2 équipes de G League, elles ne seraient pas équipées pour rivaliser en NBA”
Silver a conscience aussi que ce phénomène est dans tous les cas à prévoir et que la stratégie fait partie du jeu, mais il compte bien ne pas lâcher l’affaire, même si donc aucune solution n’a été réellement proposée. En 2019, les bureaux de la Ligue avaient déjà décidé d’abaisser les chances de tomber sur le premier choix de Draft après une mauvaise saison. Avant cela, la pire franchise avait 25% de chances de gagner le gros lot, tandis que désormais, les 3 pires ont autant de chances de l’avoir, c’est à dire 14%.
“(Le tanking) est quelque chose qu’on va devoir surveiller. La Draft est en principe un bon système. Mais je comprends, surtout quand un joueur générationnel débarque, comme cette année. […] Les équipes sont créatives – elles tentent des choses, on tente des choses – donc on essaye toujours de voir s’il y a un meilleur système.”
Adam Silver tente de prendre des précautions face aux équipes de la loose qui vont se révéler cette année. À la volée, quelques équipes qui pourraient avoir recours au tanking, soit dès le début de saison soit en fonction de leurs résultats en cours d’exercice : Spurs, Pacers, Rockets, Thunder, Magic, Pistons, Jazz, potentiellement Hornets.
Adam Silver a prévenu. Le tanking va être surveillé de très près cette saison, et nombreuses seront les franchises concernées. Alors, que vous vouliez Victor, on comprend, mais faites gaffe à pas trop titiller les bas-fonds des records de nullité car Mr Silver n’apprécie pas les loosers.
Source texte : ESPN