À Milwaukee, on ne change pas une équipe qui gagne : les Bucks sont une valeur sûre à l’Est, pas certain qu’il y en ait d’autres
Le 16 oct. 2022 à 14:30 par Gauthier Cognard
La Conférence Est, comme celle de l’Ouest d’ailleurs, est de plus en plus forte mais aussi de plus en plus indécise. Au milieu de cette bataille acharnée, certaines franchises parviennent à se maintenir au sommet saison après saison, et seront des valeurs sûres cette année. C’est le cas des Milwaukee Bucks.
Pour gagner en NBA, il faut construire une équipe capable de le faire, cela va de soi, mais il faut aussi être patient, prendre son temps, garder un effectif plusieurs années pour qu’il ait le temps de grandir ensemble, de se forger, pour arriver au bout de ses ambitions. C’est ce qu’on a fait dans le Wisconsin depuis l’arrivée de Giannis Antetokounmpo en 2013. Les Milwaukee Bucks ont l’équipe la plus régulière de l’Est depuis quatre ans : deux premières places en 2018-19 et 2019-20, deux troisièmes places les années suivantes avec au milieu de tout ça, un titre NBA bien évidemment. Aucune autre franchise de la conférence ne peut aujourd’hui se targuer d’une telle constance. Pas les Celtics, en proie à une grosse affaire interne nommée Ime Udoka qui oblige Boston à se débrouiller avec un nouveau coach de seulement 34 ans pour l’année à venir. Pas le Heat, qui malgré ses bases solides semble encore manquer d’un petit quelque chose pour vraiment aller au bout. Pas même les Sixers qui certes possèdent les armes, mais qui possède surtout Doc Rivers sur le banc et de vrais incertitudes sur leur capacité à aller loin en Playoffs. Concernant les Nets on n’a pas besoin de vous faire un dessin après le bordel des derniers mois, tandis que les Cavs et autres Hawks viennent eux tout juste d’amener une nouvelle star qu’il va falloir intégrer.
Cette régularité qui caractérise Milwaukee s’explique par plusieurs aspects et d’abord – puisqu’il faut bien commencer quelque part – la stabilité. 16 des 17 joueurs qui ont fini la saison dernière à Milwaukee sont présents au training camp cette saison, la seule exception étant Rayjon Tucker, qui a joué un grand total de deux matchs pour les Bucks en 2021-22. Sur les dix joueurs les plus utilisés par Mike Budenholzer en 2021-22, sept sont dans la franchise depuis au moins trois ans. Une stabilité qui aide forcément les joueurs à avoir leurs repères, à savoir comment jouer entre eux, et à s’habituer à gagner ensemble. Et l’entraîneur des Bucks en est conscient, comme il l’a déclaré en conférence de presse au début du training camp.
“Il ne fait aucun doute qu’avoir cette continuité et cette familiarité est important, d’autant plus que pour la première fois depuis longtemps nous avons une intersaison normale, ce qui nous permet de nous servir de cette continuité.” – Mike Budenholzer
En plus de cette stabilité, le roster des Bucks est bourré d’expérience à en faire saliver un recruteur un peu véreux qui t’en demande 10 ans alors que tu viens d’obtenir ton diplôme. Le cinq de départ Jrue Holiday – Grayson Allen – Khris Middleton – Giannis – Brook Lopez) a 29,4 ans de moyenne d’âge. Certains diront que c’est vieux, d’autres que c’est l’âge du prime en NBA, et que c’est avec ce genre de joueurs qu’on gagne des titres. Autour d’eux, les remplaçants ont aussi énormément d’expérience. George Hill, par exemple, c’est 14 ans saisons en NBA à 27 minutes par match en moyenne, ils sont peu à pouvoir s’asseoir à sa table dans le domaine. Serge Ibaka n’en a qu’une de moins, Wesley Matthews également. Quand il va s’agir de gagner, de rassurer les petits jeunes parce qu’il y en a quand même dans ce roster, les vétérans seront là.
Et quand il s’agira de gagner, donc, le talent sera là lui aussi. On a beau avoir une grande stabilité, si c’est pour faire jouer des nullos cinq ans de suite ça ne sert à rien. Mais les Milwaukee Bucks ne sont évidemment pas des nullos : ils ont l’un des – si ce n’est le – meilleurs joueurs du monde avec Giannis Antetokounmpo, ils ont celui qui est sur le podium des plus importants lieutenants de la Ligue en la personne de Khris Middleton, ainsi que l’un des meilleurs défenseurs au monde et on vous laissera deviner qui c’est (indice : son nom de famille veut dire “vacances”). Tout ça avec un mec nommé Bobby Portis à qu’il suffit de fixer l’adversaire du regard pour le faire vaciller et d’un big man de 2,13 m aka Brook Lopez qui peut shooter à trois points tout en défendant très bien son cercle. Les Bucks ont des incroyables talents et ça aide pas mal pour se maintenir en haut des classements. Dans une Conférence Est de plus en plus indécise, où la concurrence est de plus en plus forte et où on devrait assister à une véritable bataille de tranchées, une chose est sûre : les Milwaukee Bucks seront bien là et auront sauf catastrophe l’avantage du terrain pour le début des prochains Playoffs.
Qui verra-t-on tout en haut à l’Est ? Qui sera le dindon de la farce ? Tant de questions, enfin deux mais c’est déjà beaucoup, et si peu de réponses pour l’instant. Mais qu’on soit bien clair, les Bucks de Giannis Antetokounmpo sont une valeur sûre de leur conférence, peut-être même la seule.