Anthony Davis n’a mal nulle part : après deux saisons pourries par les blessures, c’est l’heure du réveil pour AD et les Lakers
Le 02 oct. 2022 à 13:32 par Gauthier Cognard
Après deux saisons passées à traîner sa peine entre blessures et défaites, Anthony Davis entend bien revenir au plus haut niveau. Ça tombe bien, les Lakers ont besoin de lui et il est attendu au tournant.
Qu’elle est loin, cette saison 2019-20. Qu’il est loin, cet Anthony Davis qui jouait 61 matchs dans une saison tronquée, plantait 26 points et 9 rebonds de moyenne en régulière avant de laisser LeBron scorer en Playoffs mais de monter à 15 rebonds tous les soirs. Qu’elle est loin, évidemment, cette première bague dans la carrière d’AD, cette consécration qu’il aurait voulu aller chercher avec les Pelicans mais qu’il a du trouver ailleurs. Depuis, la bulle a éclaté et Anthony Davis a pris l’eau. Son corps, surtout : deux grosses blessures, une chaque année au tiers de la saison environ, qui lui ont fait raté la moitié des matchs depuis son titre. Résultat, plus de résultats. Éliminés au premier tour des Playoffs par les Suns en 2021, les Lakers ne se sont même pas qualifiés pour le play-in la saison dernière, finissant à la onzième place à l’Ouest, comme les Knicks à l’Est et franchement la comparaison fait mal. Les Knicks avaient même gagné quatre matchs de plus, mais les aléas d’une conférence font que. Bref, le soleil ne brille plus sur une partie de Los Angeles et Anthony Davis galère. La saison passée, il n’a joué que 40 matchs, donc, pour “seulement” (entre guillemets parce que c’est pas mal quand même) 23 points de moyenne. Il a surtout manqué la dernière ligne droite de la saison, est revenu pour trois défaites et n’a pas pu qualifier son équipe pour la post-season.
Anthony Davis goes down grabbing his right ankle. He was helped off the court and headed straight to the locker room. pic.twitter.com/c60eXALIIl
— Spectrum SportsNet (@SpectrumSN) February 17, 2022
Anthony Davis a donc une revanche à prendre, pas sur la jambe de Rudy Gobert, mais bien sur la sienne, et sur son dos, et son genou avec, parce qu’il faut le dire, il s’est cassé de partout en dix ans de carrière le pépère. Pour ça, il va falloir un peu compter sur ses coéquipiers, mais quand même pas trop. LeBron James ça devrait aller, même s’il est vieux et que chaque année on pense qu’il est cuit mais non. Mais derrière ? Ça craint quand même pas mal, à commencer par le troisième larron Russell Westbrook, qui n’est plus ce qu’il a été et qui n’a pas encore réussi à s’intégrer chez les Lakers, ni à rentrer un shoot à mi-distance si on veut exagérer un peu. La suite du roster, c’est Pat Beverley qui n’est pas un leader, Dennis Schröder qui n’est pas régulier, quelques joueurs d’appoints et d’autres dont même les fans les plus avisés ne connaissent pas forcément le nom (sauf vous, les lecteurs de TrashTalk, on sait bien que vous connaissez Austin Reaves). Bref, pas des gars qui font gagner, malgré tout ce qu’ils peuvent apporter. Du coup, c’est bien Anthony Davis aka le deuxième homme, c’est bien AD qui va devoir être le patron de cette équipe, au moins le lieutenant en chef de LeBron. Il a montré qu’il savait le faire, en 2020 avec les Lakers et la plupart du temps à la Nouvelle-Orléans, et il va falloir prouver qu’il en est toujours capable, deux ans après sa dernière vraie bonne saison.
Pour ça il n’existe pas cinquante solutions : il va falloir rester en bonne santé, et on sait que ce n’est pas chose facile pour AD, qui a quand même un sacré historique de blessures et qui ne rajeunit pas. Heureusement, pour se préparer à la saison à venir, et ce sont ses mots lors du Media Day, il a eu deux mois de plus que les autres cet été puisque les Lakers n’ont pas joué les en Playoffs. Une aubaine. Rester healthy lui permettra aussi de passer plus de temps sur le parquet avec LeBron James : seulement 21 matchs partagés la saison dernière c’est famélique, et on comprend mieux pourquoi les Lakers ont été aussi mauvais. Cette année, on l’espère pour eux, les deux stars pourront créer des automatismes entre eux et avec Russell Westbrook, chose qu’ils n’ont pas pu faire. Rester en bonne santé, donc, mais aussi progresser dans l’état d’esprit. Lors du Media Day toujours, Anthony Davis a insisté sur la frustration qui vient de la défaite, et annoncé qu’il allait se servir de cette frustration pour gagner. Il a également parler de jouer avec un chip on the shoulder, expression qui n’a pas vraiment de traduction française (non, ça ne veut pas dire avoir une puce sur l’épaule) mais qui signifie qu’on veut prouver qu’on est meilleur que ce que disent les haters, en quelque sorte. Une attitude qu’AD avait déjà adoptée l’année du titre et qui pourrait donc lui réussir, à moins qu’il ne se casse le poignet ou la clavicule cette fois-ci.
Anthony Davis est de retour, en pleine forme on l’espère, et va avoir l’occasion de prouver qu’il peut être leader dans une franchise qui joue la gagne. Si les blessures l’épargnent, qui sait de quoi les Lakers sont capables ? Après tout, le King est toujours là.