Dejounte Murray, le coup de poker signé Travis Schlenk : les Hawks veulent gagner, quoi de mieux qu’un nouveau All-Star en ville ?

Le 01 oct. 2022 à 15:41 par Clément Hénot

Dejounte Murray
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Après une incroyable saison 2020-21 achevée en finales de conférence, les Hawks n’ont pas confirmé ensuite, se qualifiant péniblement pour le play-in tournament et arrachant leur billet face aux Cavs certes, mais cela leur a juste donné le droit de se faire cisailler en 5 par le Heat au premier tour. Travis Schlenk a décidé que ça ne pouvait plus durer et a donc tenté un coup de poker.

Et ce coup de poker n’est autre que Dejounte Murray, désormais ex franchise-player des San Antonio Spurs. Assurément l’un des gros coups, si ce n’est LE deal de cet été, Murray, néo All-Star, a été prié par le pilote du tank texan de plier bagage jusqu’à Atlanta afin de faire la part-belle à la jeunesse et aux défaites (Victor Wembanyama, tout ça tout ça…). Tandis que chez les Hawks, la donne est toute autre. Il faut se remettre à gagner, et bien plus que les 43 victoires de la saison passée. Et pour cela, quoi de mieux qu’un mec qui tournait à 21,1 points, 8,3 rebonds, 9,2 passes et 2 interceptions (leader de la ligue) de moyenne par match, et qui a même connu son dépucelage au All-Star Game ? Trois tours de Draft, un swap et un Danilo Gallinari plus tard, Dejounte Murray est un Faucon, et franchement, le tarif n’est pas du tout excessif par rapport à l’addition qu’il peut représenter chez les Piafs. Le natif de Seattle vient pour tenir compagnie à Trae Young dans le backcourt de la franchise de Géorgie, et peut-être pour goûter les “Lou Williams chicken wings” du Magic City, mais ça c’est encore une autre histoire. Trae Young et Dejounte Murray, deux joueurs et deux registres différents, un peu comme Federer et Nadal récemment. Pour imager un peu, on appelle ça un backcourt “chèvre-miel”, une association surprenante et pas forcément évidente à première vue, mais qui pourrait bien faire des ravages auprès des fans des Hawks.

Quelle complémentarité avec Trae Young et quel rôle pour chacun ?

Car vous n’êtes pas sans le savoir, les deux zouaves ne sont pas vraiment les mêmes joueurs. La question de la complémentarité entre Trae Young et Dejounte Murray se posait déjà au moment du trade, mais au final, elle pourrait être bien plus forte que ce que l’on pense. Les deux étaient respectivement troisième et quatrième meilleur passeurs de la NBA la saison dernière, et on pourrait penser que ça donnerait des scènes cocasses pour obtenir un triple-double façon JaVale McGee ou Ricky Davis. Mais ces derniers semblent tout de même bien moins fournis en matière grise que les deux All-Stars des Hawks, qui sauront adapter leur jeu au service de l’équipe. Dejounte Murray va masquer certaines carences défensives de Trae Young. L’ex Spur est plus grand et costaud, téma la largeur des épaules on dirait qu’il a bouffé un cintre le mec, et ses bras sont interminables tah Dhalsim de Street Fighter. Il va également créer plus d’espaces à son numéro 11 en portant plus la balle par séquences au détriment de ce dernier. Par contre, le simple fait d’imaginer Très Jeune pouvoir dégainer en catch and shoot occasionne un fort afflux sanguin au niveau de… bref vous avez compris. Vous connaissez le Trae Young qui se créé lui même ses shoots rocambolesques à 11 mètres du panier et qui font quand même ficelle. Maintenant vous allez également connaître le Trae Young qui sera servi dans un fauteuil par Dejounte Murray dans des conditions idéales pour canarder. Sans même parler des bénéfices que vont également en tirer les autres titulaires John Collins, Clint Capela et De’Andre Hunter. Leurs styles de jeu devraient bien coller à condition tout de même de faire des concessions dans le sens de l’équipe. Mais pour cela, Young et Murray échangent déjà beaucoup, tous les jours pour être plus précis, afin de créer cette alchimie hors des parquets qui ne pourra être que bénéfique à celle qui se verra sur le terrain.

En terme d’esprit, Dejounte Murray apportera cette mentalité de bulldog que n’a pas forcément Trae Young (en plus du physique mais ça c’est encore une autre question). Ayant grandi dans les ghettos de Seattle élevé par une mère qui enchaînait les allers-retours en prison, le “petit” Dejounte Murray a grandi dans les ghettos, au beau milieu du trafic de drogue et des toxicos, et faisant lui-même des séjours au centre pénitencier. Donc la difficulté, ça le connaît. Repéré par Jamal Crawford, c’est ce dernier qui le sortira de ce bourbier qu’est le deal de drogues pour parfaire le basketteur rempli de potentiel que l’on apercevait déjà lorsqu’il traînait dans la street. S’il s’était bien canalisé à San Antonio, qui l’a Drafté en 2016 avec le 29e choix, il semble retrouver une certaine image de bad-boy depuis qu’il a quitté le Texas. De retour dans sa ville natale lors du Seattle Pro-Am, il a pris soin d’emmener avec lui ses futurs coéquipiers Trae Young et John Collins afin de peaufiner les automatismes en vue de la saison à venir. Il a également croisé le fer avec une autre pépite de Seattle, en la personne de Paolo Banchero, le numéro 1 de la dernière Draft, sélectionné par Orlando. Lors de leur affrontement, qui s’est transformé en espèce de petite bérézina. On a vu un Dejounte Murray survolté, prêt à trashtalker Banchero à la moindre occasion, sans oublier d’envoyer de nombreuses piques par réseaux sociaux interposés au jeunot de 19 ans. Une grande gueule doublée d’un pur level défensif, voilà ce qui a peut-être manqué aux Hawks pour franchir ce palier tant espéré. L’ancien des Spurs va devoir donner de la voix et être le leader défensif d’Atlanta avec Clint Capela (tout au moins pendant que le Suisse est encore en ville). Vous connaissez la phrase “L’attaque fait gagner des matchs, la défense fait gagner des titres” ? Bah Dejounte Murray fera les deux. Vous connaissez la phrase “Pierre qui roule n’amasse pas mousse” ? Elle n’a strictement rien à voir mais on voulait vous en parler quand même.

L’heure est à la victoire à Atlanta, et les Hawks ont peut-être trouvé la pièce manquante à leur puzzle avec Dejounte Murray. Un tel profil rajouté entre autres à la star Trae Young, au voltigeur John Collins, à l’éboueur Clint Capela, au canardeur Bogdan Bogdanovic et aux pépites De’Andre Hunter, Onyeka Okongwu ne peut que faire du bien. Il faudra certes s’adapter et apprendre à jouer ensemble. Toutefois, DM5 a faim de victoires et se trouve déjà dans un meilleur endroit que chez les Spurs pour ça actuellement. Comme on dit dans le jargon : y’a plus qu’à.


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