Malik Beasley a compris le principe du Media day : « Je veux être All-Star. Sur et en dehors du terrain »

Le 27 sept. 2022 à 13:55 par Arthur Baudin

Malik Beasley
Source image : @elcarterojazz

Ce lundi à Salt Lake City se tenait le Media Day du Jazz. La première édition depuis un bout de temps sans Donovan Mitchell et Rudy Gobert, et l’occasion pour des nouvelles gueules de signer leur acte de naissance dans la place, par des punchlines utopistes mais ô combien traditionnelles en ce jour saint. Un principe que Malik Beasley n’a pas mis beaucoup de temps à comprendre.

« Je veux être All-Star. Sur et en dehors du terrain. Je veux recevoir le “community assist award” ». Une ambition démesurée contrastée par un vrai beau projet, celui de recevoir la statuette qui récompense l’engagement communautaire, l’activité philanthropique et le travail caritatif. Ce n’est malheureusement pas sur ce point que l’on va s’arrêter. Quand Malik Beasley, un joueur à 12 points par match la saison passée, annonce vouloir être All-Star, les yeux s’écarquillent : silence de cathédrale dans la salle. Il est l’une des pièces envoyées dans l’Utah par les Wolves en échange de Rudy Gobert, avec Pat Beverley et Jared Vanderbilt. Comme eux, ses ambitions ne se sont pas stoppées à la frontière du Minnesota. D’un point de vue collectif, il n’admettra pas non plus que son équipe, pourtant en pleine reconstruction, joue les derniers spots de la Conférence Ouest : « Mon attente est de disputer les Playoffs. Je me fiche de ce que les attentes extérieures sont ». On n’est ni dirigeant d’une franchise NBA, ni mormon, mais entre une élimination au Play-in malgré un Malik Beasley à 23 points par match dont le flow est en vente dans la boutique Fortnite, et l’opportunité de sélectionner Victor Wembanyama à la Draft 2023, le dilemme – dans l’optique d’une reconstruction rapide et ambitieuse – n’en est pas vraiment un. Toutefois rien de surprenant. Qu’aucune des têtes brûlées du Jazz ne disperse un peu de hype sur cet effectif de débauche, le jour du Media Day, eût été plus étrange.

Malik Beasley: I want to be an all star. On and off the court. I want to get the community assist award.

— Tony Jones (@Tjonesonthenba) September 26, 2022

La suite est aussi creuse que sage. Malik Beasley a déclaré n’accorder aucune importance à son futur statut, qu’il soit titulaire ou remplaçant, et utilisera son « ancienneté pour pousser les jeunes », lui qui veut juste « jouer et aider l’équipe ». À peine plus d’une ligne et ce passage a quand même failli nous renvoyer dans les bras de Morphée. C’est là qu’on se rend compte à quel point les déclas de type « Je veux être All-Star », dans la bouche d’un mec que Pau-Lacq Orthez ferait sortir du banc, sont finalement des cadeaux du ciel venus briser la linéarité d’une interview de présaison. On se souvient de Tristan Thompson qui avait soutenu – après le départ de LeBron en 2018 – que Cleveland était toujours “l’équipe à battre”. Les Cavaliers ont terminé la saison à la 14e place de la Conférence Est avec 14 victoires et 63 défaites. Mais qu’importe : année après année, ces grandes bouches nous régalent. L’été 2022 a été long, heureusement chargé d’un superbe EuroBasket, et ces promesses – qui pour la plupart ne seront pas tenues – lancent enfin la saison NBA 2022-23. Allez, nous on retourne au boulot, apparemment y’a Malik Monk qui vient d’annoncer qu’il serait DPOY.

Si l’on ajoutait une perle à notre collier à chaque fois qu’un joueur NBA lâche une promesse au vent, notre cou toucherait rapidement terre. C’est aussi ce qui maintient la flamme en vie, ces paroles qui motivent le spectateur à se foutre devant son écran, dans l’attente que son auteur y donne suite par la seule force de son basket.

Source texte : Tony Jones de The Athletic


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