Le 5 majeur de l’Euro dévoilé : Dennis Schroder, Lorenzo Brown, Giannis Antetokounmpo, Willy Hernangomez et Rudy Gobert, logique respectée ?
Le 18 sept. 2022 à 23:50 par Arthur Baudin
Les mots sont durs, l’émotion dure. Ce dimanche, l’équipe de France s’est rétamée sur la toute dernière marche de cet EuroBasket 2022. Là n’est pas le sujet du papier, mais on préfère le mentionner au cas où certains termes paraîtraient… corrosifs. Bref, qui dit « fin de tournoi » dit « cinq majeur du tournoi » , donc envoyez les blazes. On en discute cinq minutes puis on file pioncer : demain sera un autre jour.
Une soirée historique. C’est la première fois depuis la création de l’EuroBasket en 1935 qu’un Américain est élu dans le cinq majeur du tournoi. Dans notre imaginaire, Lorenzo Brown va récupérer sa statuette et aller fêter ça sur South Beach en levant le doigt vers le ciel à chaque fois que le DJ jouera Despacito. Cette introduction sent la rage ? Complètement. Pour le reste du cinq, l’on retrouve Dennis Schroder, Giannis Antetokounmpo, Willy Hernangomez et Rudy Gobert. Petite surprise de voir le Greek Freak dans cette sélection, sauf si l’on considère qu’en dépit d’une élimination en quart de finale, ses statistiques ogresques l’y propulsent : 29.3 points à 57% au tir, 8.8 rebonds, 4.7 assists et 1.5 interception, difficile de contester l’incontestable. « Et Mateusz Ponitka alors ? Il joue au foot ? ». On l’a vu sur ses deux derniers matchs de compète, la Pologne est une équipe fraudesque menée par la plus grande fraude qu’ait connu le basket-ball européen. Un triple-double contre la Slovénie – seulement le troisième de l’histoire de l’EuroBasket – puis patatra, Ponitka s’est mis à jouer comme Romuald Morency. Il aura toutefois réussi à attirer, sur sa période surf et mèche blonde, deux ou trois prétendants comme la chouette institution de Baskonia. De là à toper le cinq du tournoi ? Trop ric-rac.
The @EuroBasket All-Tournament Team: Giannis Antetokounmpo (Greece), Lorenzo Brown (Spain), Rudy Gobert (France), Willy Hernangomez (Spain) and Dennis Schroder (Germany).
— Marc Stein (@TheSteinLine) September 18, 2022
On peut aussi discuter la présence de Rudy Gobert dans ce cinq. Il la mérite, très franchement, mais n’a pas forcément réalisé un meilleur tournoi que Guerschon Yabusele. Le Dancing Bear s’est montré plus propre et spontané dans ses choix offensifs. Pas de quoi faire passer ce débat dans l’hémicycle hein, mais dans un sens comme dans l’autre, c’eût été compréhensible. Pour ce qui est de Dennis Schroder, le panel réduit est le minimum que l’on puisse offrir au meneur allemand. C’est-à-dire ? C’est-à-dire que des moyennes de 22.1 points à 45% au tir, 7.1 assists et 1.1 interceptions, couplées à cette médaille de bronze – le meilleur résultat allemand en compétition internationale depuis le Mondial 2002 – forcent, à moins d’évidentes lacunes dans la compréhension de ce sport, la sélection de Schroder dans le cinq du tournoi. Si son équipe était allée au bout, nul doute qu’il aurait raflé la statuette de MVP, finalement décrochée par Willy Hernangomez. Il termine la compétition à 17.2 points à 64% au tir et 6.9 rebonds. Plus que ses moyennes, c’est le parcours qui est à retenir. Il a tapé Sabonis et Valanciunas en huitième, excellement contenu Lauri Markkanen en quart, s’est occupé de Daniel Theis en demi et, sur la toute dernière marche de l’Euro, a (trop) parfaitement muselé Rudy Gobert. C’est pas un parcours ça, c’est la route des enfers.
On gardera d’excellents souvenirs de cet Euro, bien que la défaite finale ait effacé pas mal de “sensations” sous le poids de la déception. Bravo aux nommés dans le cinq, désolé pour Lauri Markkanen, tirage de rideau : dès demain, on reparle de NBA.