Karl-Anthony Towns croit fort en son duo avec Rudy Gobert : “Il est l’un des meilleurs défenseurs de l’histoire, et moi l’un des plus grands talents offensifs all-time”
Le 13 sept. 2022 à 13:12 par Nicolas Meichel
Explosant son capital draft cet été pour acquérir les services de Rudy Gobert, Minnesota a frappé un grand coût pour tenter de franchir un nouveau cap au sein de la Conférence Ouest. Au cœur de cette nouvelle version des Wolves, il y a évidemment le duo d’intérieurs calibre All-Star composé de Karl-Anthony Towns et Rudy. Si certains ont des doutes sur leur association, ce n’est pas le cas de KAT.
On peut légitimement se demander si une franchise qui aligne deux tours dans la raquette peut gagner dans la NBA actuelle, caractérisée notamment par le jeu rapide, les 3-points et dans laquelle la plupart des équipes ont pris l’habitude d’évoluer avec un seul intérieur de métier. On peut se poser la question de savoir si Towns et Gobert sont faits pour jouer ensemble, ou si les Wolves ont trop lâché au Jazz pour créer un tel duo. Tous ces doutes, ils ont tout de suite accompagné le transfert de Rudy à Minnesota en juillet dernier. Et ils vont continuer à survoler la ville de Minneapolis tant que les Loups n’auront pas apporté des réponses concrètes sur le parquet lors de la saison à venir. Mais des réponses, Karl-Anthony Towns en apportent déjà au micro de CBS Sports lors d’une récente interview avec Colin Ward-Henninger. Rappelant à ce dernier qu’il a déjà joué à plusieurs reprises aux côtés d’un pivot par le passé, KAT croit très fort en sa nouvelle association avec la Gobe. Une association qui, à ses yeux, possède le potentiel pour tout casser.
“Je pense que Rudy est l’un des meilleurs joueurs défensifs qu’on a pu voir en NBA. Il a le palmarès pour le prouver. Et je pense que je suis l’un des plus grands talents offensifs que la NBA a pu voir. Ensemble, cela nous donne beaucoup de talent à utiliser.”
On ne va pas revenir sur le débat du meilleur shooteur intérieur de l’histoire (spoiler c’est Dirk), mais plutôt sur la question de la complémentarité entre KAT et Rudy. Sur le papier, effectivement, ça en jette. Gobert, c’est trois titres de Défenseur de l’Année, six nominations dans la NBA All-Defensive First Team et l’une des plus grandes forces de dissuasion de la Ligue. Towns, c’est quasiment 25 points tous les soirs depuis sa saison rookie, près de 40% de réussite à 3-points sur l’ensemble de sa carrière NBA, et un talent offensif rare pour un joueur de 2m11. Les qualités des deux intérieurs sont donc complémentaires, surtout quand on considère que Gobert peut aider KAT à franchir un cap en défense et ce dernier aider Rudy à étendre son jeu offensif. Maintenant, il faudra traduire ça sur le terrain aux côtés de D’Angelo Russell et Anthony Edwards.
“L’espace que je peux leur créer [à Edwards et Russell, ndlr.] avec mes écrans et ma capacité à rouler vers le panier, ainsi que mes capacités de passeur qui seront sans doute encore plus à l’œuvre cette année, je pense que ça va leur permettre d’être encore meilleurs. Vous ajoutez le spacing qu’apporte KAT, et je pense qu’ils auront des paniers plus faciles qu’auparavant.”
– Rudy Gobert, au moment de son arrivée aux Wolves
Offensivement, la capacité de Towns d’écarter le terrain à travers ses qualités de sniper et plus généralement de jouer dans le périmètre devrait effectivement faciliter la cohabitation avec Rudy, avant tout utilisé en tant que finisseur près du panier. En ce sens, on n’est pas sur une pure association d’intérieurs version années 1990 ou 2000 où ça squattait la raquette à deux. De l’autre côté du terrain par contre, il peut y avoir danger quand KAT se retrouvera face à des joueurs évoluant dans le périmètre et pouvant eux-mêmes écarter le jeu. Et on connaît également la tendance qu’avaient les adversaires de Gobert à jouer très petit en Playoffs face au Jazz pour limiter son impact défensif. Mais là encore, pas d’inquiétude pour Charles-Antoine, qui visiblement aime se prendre pour Draymond Green.
“Je prends beaucoup de plaisir à jouer dans le périmètre, et à défendre dans le périmètre. Cela me donne l’occasion d’utiliser certaines de mes forces en défense, comme switcher et défendre du poste 1 au poste 5. Je vais prendre du plaisir à accompagner Rudy quand il faudra défendre des lineups de taille, et si ça joue small ball je me sens à l’aise pour défendre sur des ailiers et des arrières.”
Les Wolves ont décidé de jouer grand, ils ont décidé de jouer avec leurs propres règles et ils assument. Est-ce que ça va payer pour autant ? Est-ce que le fait de miser sur la taille ne va pas provoquer un retour de flamme quand ça va jouer small ball en face ? La saison des Wolves dépendra de la réponse à ces questions.
Source texte : CBS Sports