Swin Cash intronisée au Hall of Fame 2022 : récompense ultime et méritée pour une légende de la WNBA

Le 10 sept. 2022 à 21:14 par Mattis Monier

Swin Cash Hall of Fame
Source image : Youtube

Swin Cash fera son entrée au Hall of Fame cette nuit aux côtés de Manu Ginobili, Tim Hardaway, ou encore George Karl. L’ancienne joueuse, retraitée depuis 2016, a toujours été un modèle pour son travail sur mais aussi en dehors des terrains. Et elle va désormais connaître la récompense ultime : l’intronisation au Hall of Fame.

Vous ne la connaissez peut-être pas si vous ne suivez pas le basket féminin. En revanche, si c’est le cas, le nom de Swin Cash vous est forcément familier. Charismatique au possible et très talentueuse, Swintayla de son nom complet a toujours été reconnue par ses coéquipières comme un exemple. Son entrée au panthéon du basket est l’occasion de faire un retour sur sa carrière trop peu mise en avant.

Née en Pennsylvanie, plus précisément à McKeesport, Swin s’essaye à plusieurs disciplines sportives ainsi qu’au théâtre mais décide finalement de prendre la voie du basketball pour accompagner sa scolarité. On peut dire qu’elle fait le bon choix. Son talent pour le basket prend le dessus et elle reçoit une invitation au WBCA High School American Game. Mais Jamie, c’est quoi la WBCA ? C’est l’association des coachs pour équipes féminines. En gros, c’est une association qui cherche à promouvoir le basket féminin en y créant des compétences et une union de coachs, le but étant de développer ce sport chez les femmes. Cette invitation a d’ailleurs peut-être joué dans la vision de Cash sur l’influence positive que le sport pourrait avoir sur la cause féminine.

Swin débarque ensuite à la fac de Connecticut aux côtés d’une certaine Sue Bird, et les deux copines performent directement. Elles remportent le titre NCAA dès leur deuxième saison, et réitèrent l’exploit pour la quatrième et dernière année de leur cursus. Cette ultime saison est mémorable : bilan de 39-0, et Cash finira MOP du tournoi NCAA. De quoi bien se mettre en jambes avant de faire le grand saut en WNBA, qu’elle intégrera en tant que deuxième choix de la Draft 2002 derrière… sa coéquipière et désormais jeune retraitée Sue Bird. L’histoire est belle.

Comme à l’université, la jeune Swin cartonne dès ses premiers pas avec le Shock de Detroit : 15 points, 7 rebonds, 1,5 interception et 1 contre par match pour sa saison rookie. La saison commence néanmoins très mal (0 victoire – 10 défaites) et un nouveau shérif arrive en ville pour coacher cette équipe au gros potentiel : Bill Laimbeer. Le bad boy de Detroit prend Swin sous son aile et ils mettent en place au Shock une différente culture. Ou plutôt une culture qui était enfouie depuis bien trop longtemps : désormais, Detroit jouera à nouveau dur et les valeurs de la franchise se rapprocheront bien plus de ce que font leurs voisins des Pistons : si ce n’est pas le talent qui fait gagner les matchs, la combativité le fera. Swin, qui remplit énormément de cases déjà, ajoute ce supplément d’âme à son jeu. Polyvalente comme au lycée, elle domine par sa défense et son sens du rebond. Scoreuse et playmakeuse de qualité, Cash s’améliore et replace le Shock sur la carte WNBA. Ses progrès et une première place dans la Conférence Ouest lui permettent d’être élue All-Star dès sa deuxième saison chez les grandes (16,6 points, 6 rebonds et 4 passes). Cash s’inscrit donc très rapidement comme un visage de la Ligue. Cette saison-là, elle emmène le Shock avec elle et remporte son premier championnat face aux Los Angeles Sparks à seulement 23 ans. Départ plutôt canon pour la jeune Cash. Pour ne rien déranger (on tente l’expression), elle remporte le titre olympique avec la sélection ricaine à l’été 2004, aux côtés notamment de Lisa Leslie, sa rivale universitaire Tamika Catchings et évidemment, l’inoubliable Sue Bird. Swin reste encore quatre saisons supplémentaires, et est réélue All-Star en 2005. En 2006, les joueuses du Shock sont à nouveau sacrées championnes WNBA. Mais malgré ces succès, la relation entre Laimbeer et Cash ne fonctionne pas à merveille et l’ailière s’en va du côté du Seattle Storm pour la saison 2008. Et devinez qui elle rejoindra là-bas ? Sue Bird, puisque visiblement elles sont inséparables.

Ce nouveau chapitre à Seattle n’est que bénéfique pour Cash, élue All-Star deux fois (2009 et 2011) au Storm et avec qui elle gagne à nouveau le titre en 2010. Swin ne descend plus en dessous de la barre des 10 points par match durant ses quatre saisons à Seattle. C’est dans cette même période qu’elle participe à la Coupe du Monde en 2010, qu’elle remporte évidemment aux côtés de… Sue Bird mais aussi Diana Taurasi, la jeune Maya Moore ou encore Tina Charles. Transférée en 2012 au Sky de Chicago après notamment des soucis de blessure au dos, la pente ne sera néanmoins plus que descendante pour Swin Cash, qui va également passer par Atlanta et New York. Le dernier grand succès collectif qu’elle connaît, c’est aux Jeux Olympiques de Londres en 2012, compétition au terme de laquelle Swin et ses coéquipières montent sur la première place du podium. En 2016, elle décide finalement de mettre un terme à sa carrière.

Pour ce qui est du palmarès, Swin est une pointure. On espère que l’armoire à trophées est assez grande, mais ce n’est clairement pas nos oignons. Cash a tout braqué pendant sa carrière (sans mauvais jeu de mots) : au total, quatre invitations au All-Star Game, dont deux fois MVP du match (2009 et 2011), 2x All-WNBA Second Team, 3x championne WNBA, 2x championne Olympique et 1x championne du Monde, ainsi qu’une place dans le Top 25 des passeuses et Top 15 des rebondeuses all-time.

Cash a tout gagné mais l’autre raison pour laquelle elle est si respectée, c’est également son implication pour la communauté et ses efforts fournis en dehors du terrain. Activiste pour dénoncer les violences policières et les armes à feu, Swin a également toujours défendu les causes de la communauté afro-américaine ainsi que celles des femmes, leur demandant de continuer à se battre pour elles-mêmes et pour leurs droits à travers le basket et grâce à leur statut.

“Je pense que c’est une honte de percevoir les gens qui protestent comme des personnes violentes. Et dans ce pays, je pense qu’on peut allier la paix et la protestation contre l’injustice. Donc jusqu’à ce que le système change, on ne peut pas rester assis et faire comme si tout allait bien aux États-Unis.”

Cash en 2016 après avoir reçu une amende avec ses coéquipières pour avoir porté un tee-shirt floqué “#BlackLivesMatter” à un match.

Cash (le nom envoie du lourd quand même) est toujours impliquée dans le basket, et pour cause, elle bosse chez nos amis des Pelicans de la Nouvelle-Orléans en tant que vice-présidente des opérations basket et du développement de l’équipe. Un rôle qu’elle occupe depuis l’été 2019 et qui lui correspond à merveille, elle qui est souvent décrite par ses camarades de vestiaires comme une véritable leader.

Véritable légende des parquets, Swin Cash sera honorée ce soir à Springfield lors du Hall of Fame. La plus haute des récompenses pour une basketteuse du plus haut niveau. Félicitations Cash, et surtout bravo pour le message que tu as véhiculé à travers ta carrière. 


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