EuroBasket 2022 : l’Espagne, une équipe en mutation mais pas sans ambition

Le 30 août 2022 à 15:34 par Nicolas Meichel

Espagne
Source image : Cuatro

Ding-dong, il est l’heure de plonger sans masque ni tuba dans la grande piscine de l’EuroBasket 2022, et aujourd’hui place à la présentation d’une nation qui a longtemps régné sur le basket européen : l’Espagne. Le meilleur ennemi des Bleus débarque à l’Euro avec le statut de champion du monde en titre à défaut de celui de grand favori comme par le passé. Alors, elle vaut quoi vraiment cette version-là de la Roja ?

Le background international

Cinq médailles d’or sur les quinze dernières années, trois médailles olympiques, niveau background on est plutôt pas mal. Depuis 2006, la grande Espagne a raflé trois championnats d’Europe, deux Coupes du Monde et a même fait trembler Team USA à deux reprises en finale des JO. 14 ans plus tard, personne n’a oublié la bataille épique pour l’or entre la bande à Pau Gasol et la Redeem Team à Pékin dans ce qui reste probablement comme le plus grand match FIBA de l’histoire. Regardez Kobe, LeBron, D-Wade et Cie droit dans les yeux, c’est clairement pas donné à tout le monde. Et on ne le sait malheureusement que trop bien en France, cette maudite Roja représentait le parfait mélange de talent, de solidité collective et d’insolence, le tout avec l’ADN de champion qui est nécessaire pour enchaîner les titres. C’est pas compliqué, on parle tout simplement de la deuxième nation mondiale au classement FIBA derrière les États-Unis, un ranking bien mérité au vu de la domination démontrée par la bande à Sergio Scariolo dans les plus grandes compétitions.

Le roster 2022

  • Dario Brizuela
  • Lorenzo Brown
  • Alberto Diaz
  • Jaime Fernandez
  • Rudy Fernandez
  • Usman Garuba
  • Juancho Hernangomez
  • Willy Hernangomez
  • Xabi Lopez-Arostegui
  • Joel Parra
  • Jaime Pradilla
  • Sebas Saiz

On ne va pas se le cacher, la gueule du roster espagnol cette année fait beaucoup moins peur qu’à la grande époque. Les frères Gasol ne sont plus là, Ricky Rubio est en convalescence après sa grosse blessure au genou de février dernier, Sergio Rodriguez a pris sa retraite internationale, et Sergio Llull a déclaré forfait (tout comme l’intérieur Alberto Abalde) suite à une blessure il y a quelques jours lors des qualifs pour le Mondial 2023. Seul l’éternel Rudy Fernandez est encore là pour nous rappeler de très mauvais souvenirs. Résultat, les “grands noms” de l’équipe sont Juancho et Willy Hernangomez, niveau fratrie c’est pas tout à fait la même que les Gasol.

Si la jeunesse est bien représentée par les Jaime Pradilla, Joel Parra et bien évidemment l’intérieur des Rockets Usman Garuba (Rising Star de l’Euroleague et de la Liga en 2021), on est quand même sur un effectif comprenant pas mal de mecs dans la force de l’âge. Pas forcément des génies du basket, mais des gars sérieux qui évoluent dans le très relevé championnat espagnol (Brizuela, Diaz, Jaime Fernandez…) et qui ne sont pas étrangers aux compétitions européennes. Dans le costume de l’intrus ? Lorenzo Brown, dont on va parler juste en dessous.

Le joueur à suivre

Si Lorenzo fait espagnol, c’est un peu moins le cas de Brown. Et pour cause, le joueur du Maccabi Tel-Aviv est américain à la base et vient tout juste de se faire naturaliser pour pouvoir intégrer la Roja. Une initiative qui a eu du mal à passer aux yeux du syndicat des joueurs espagnols, pas vraiment ravi à l’idée de voir un joueur étranger obtenir la naturalisation et ainsi prendre une place dans le roster de l’Espagne. Et ce malgré les besoins à la mène ou la qualité du joueur en question.

Parce que faut quand même le dire, Lorenzo Brown a du ballon et comble un vrai besoin sur le backcourt sans Rubio, Llull et quelques autres. Meneur de 32 ans, il a été élu meilleur joueur de G League en 2018 après plusieurs petits passages en NBA, et reste sur plusieurs campagnes productives en Euroleague sous les couleurs de l’Étoile rouge de Belgrade, du Fenerbahce et de l’UNICS Kazan. Dans cette Espagne qui aura besoin de sa contribution, Brown pourrait bien faire du bruit. Même si ça risque de déranger de l’autre côté des Pyrénées…

Et si pour une fois, l’Espagne ne décrochait pas de médaille à l’EuroBasket ?

Pendant longtemps, l’Espagne faisait figure d’épouvantail. De machine de guerre. De grandissime favori. Mais toutes les grandes équipes portées par une génération dorée doivent à un moment donné affronter une période de transition. La Roja est dans ce cas-là aujourd’hui, elle qui va débarquer avec une formation bien moins flippante qu’auparavant sur le papier mais dont il faudra bien évidemment se méfier. On est bien placés pour dire que le basket espagnol ne meurt jamais, et le groupe de Sergio Scariolo aura à cœur de prouver qu’il peut toujours viser haut.

“Beaucoup de gens disent qu’on n’a pas la même équipe que par le passé, mais dans nos têtes on se dit que si on donne tout, on peut gagner l’Euro. On est des battants.”

– Usman Garuba

Gagner l’Euro, rien que ça. Clairement l’ambition ne manque pas dans le vestiaire de la Roja, qui a l’histoire de son côté. Depuis sa quatrième place en 2005, l’Espagne n’a jamais manqué un podium dans la plus grande des compétitions européennes. Il y a eu les trois titres en 2009, 2011 et 2015, une médaille d’argent en 2007, et une médaille de bronze en 2013 et 2017. Quid de 2022 ?

Le programme 

  • 1er septembre (13h30) : Espagne – Bulgarie
  • 3 septembre (19h) : Espagne – Géorgie
  • 4 septembre (16h15) : Espagne – Belgique
  • 6 septembre (16h15) : Espagne – Monténégro
  • 7 septembre (13h30) : Espagne – Turquie

Se trouvant dans un groupe où elle sera naturellement favorite aux côtés de la Turquie, l’Espagne devra ensuite prouver qu’elle peut se mêler à la course au podium – voire mieux – avec des nations attendues tout en haut comme la Slovénie, la Serbie, la Grèce ou encore nos Bleus et la Lituanie. Un challenge bien différent des précédentes éditions, mais pas moins excitant.


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