EuroBasket 2022 : drivée par le double MVP en titre, la Serbie veut enfin goûter à l’or

Le 30 août 2022 à 13:34 par Maxime Chauveau

Nikola Jokic 26 août 2022
Source image : BeIn Sports

Ding-dong, il est l’heure de plonger sans masque ni tuba dans la grande piscine de l’EuroBasket 2022, et aujourd’hui on vous présente une équipe ultra talentueuse qui compte en ses rangs le double MVP NBA : la Serbie de Nikola Jokic. Portés par le Joker, les hommes de Svetislav Pesic espèrent bien monter sur la plus haute marche du podium pour la première fois de leur histoire. 

LE BACKGROUND INTERNATIONAL

J’ai une histoire. J’ai un background. Allez, désolé pour cette vanne en carton et tant mieux si vous n’avez pas la réf’. En tous les cas, cette citation d’un célèbre philosophe convient parfaitement à la Serbie, parce que c’est du costaud. Avant toute chose, petit disclaimer, on ne prendra en compte ici que le palmarès acquis sous le nom de “République de Serbie”. Déjà parce que commencer à énumérer les victoires serbes acquises en tant que Yougoslavie prendrait des heures, tant cette équipe était une vraie machine à gagner. Ensuite, parce que ça ne serait pas vraiment représentatif et en accord avec le palmarès de la Serbie depuis l’indépendance. Bref, trêve de commérages puisque de toute façon peu importe le nom, la Serbie reste un formidable pays de basket-ball. Voici, pêle-mêle, un petit récapitulatif des faits d’armes serbes majeurs en compétition internationale : médaille d’argent aux JO de 2016, nouvelles médailles d’argent aux Euros 2009 et 2017, et idem à la Coupe du Monde 2014. Alors, plusieurs enseignements sont à tirer de cette liste. Premièrement, ceux qui ont lu jusqu’au bout et dont la logique est bonne l’auront remarqué : la Serbie n’a rien gagné, s’inclinant toujours en finale. Deuxièmement, ces messieurs sont, avec la Slovénie, les derniers finalistes d’un Euro. Allez, troisième petit truc et ombre majeure au tableau de chasse serbe : Nikola Jokic et compagnie ne sont pas parvenus à se qualifier pour les derniers Jeux Olympiques. La défaite fatale contre l’Italie à domicile avait d’ailleurs fait grand bruit à l’époque, et certains se souviendront peut-être que Nemanja Bjelica avait allumé la sélection en déclarant qu’ils (Bjelica et ses coéquipiers, ndlr.) avaient joué comme des “merdes”. Bref, c’est revancharde que la Serbie se présente à l’Euro 2022.

LE ROSTER 2022 (cinq joueurs doivent sauter)

  • Nemanja Bjelica
  • Dejan Davidovac
  • Ognjen Dobric
  • Marko Guduric
  • Marko Jagodic-Kuridza
  • Ognjen Jaramaz
  • Nikola Jokic
  • Nikola Kalinic
  • Balsa Koprivica
  • Vladimir Lucic
  • Vanja Marinkovic
  • Vasilije Micic
  • Nikola Milutinov
  • Nemanja Nedovic
  • Filip Petrusev
  • Dusan Ristic
  • Borisa Simanic

Des blases en “ic” long comme la carrière de Vince Carter, mais surtout un effectif pétri de talent, voici ce qu’il faut retenir de cette Serbie version 2022. Pour l’instant, compliqué de dire avec certitude qui seront les cinq joueurs qui ne feront pas le voyage. Le double MVP en titre Nikola Jokic sera évidemment là pour faire profiter ses coéquipiers de ses délicieuses passes, mais certains cadres restent incertains. Nemanja Bjelica a quelques pépins physiques, tout comme Vasilije Micic, blessé lors du match face à la Grèce. Allez, on a quand même quelques certitudes, et Lucic, Kalinic et Guduric devraient être de la partie sans trop de doute. Autre fait marquant de cette sélection : le nombre d’absents d’ordinaire ô combien importants pour la Serbie. Le premier nom en tête et le plus évident est sûrement celui de Milos Teodosic, écarté sur décision du coach. Bon, vous vous en doutez sûrement, mais le coach ne bosse pas chez TrashTalk donc on n’a pas notre mot à dire. Mais ici c’est la street donc on le dit quand même : c’est chelou et c’est une grosse perte pour la sélection. M’enfin bref, toujours est-il que le mythique chef d’orchestre ne fera a priori pas le voyage, tout comme le NBAer Bogdan Bodgdanovic, en pleine convalescence. Un dernier mot peut-être sur celui qui semble être l’absent majeur (non) de cet Euro : le géant Boban Marjanovic. C’est dommage, parce qu’on se marre quand même vachement bien avec Boban.

LE JOUEUR À SUIVRE

Alors attention, mouillez-vous bien la nuque avant de lire la suite : tout double MVP qu’il est, Nikola Jokic est loin de faire l’unanimité dans son pays. Vous l’aurez compris, le pivot est notre joueur à suivre, et ce pour pas mal de raisons. La première et la plus évidente : Niko doit enfin permettre à la Serbie de décrocher sa première victoire en compétition internationale. Eh oui, bien que le pays enchaîne les résultats plus qu’honorables, la médaille d’or manque toujours dans l’armoire à trophées. La seconde raison est un peu particulière : le Joker doit redorer son image aux yeux de ses compatriotes. Bien que le gros bonhomme évolue à un niveau stratosphérique, roule sur la NBA chaque soir et est carrément dans la discussion du meilleur joueur de la planète, cela ne suffit pas au peuple serbe pour faire remonter la cote de Jokic dans son estime. En fait, les Serbes lui reprochent ses trop nombreuses absences pour les échéances internationales (trois compétitions FIBA manquées sur cinq depuis son arrivée en NBA). Alors attention, tout le monde est conscient du talent générationnel dont dispose le pivot hein, mais le palmarès ne suit pas pour le moment et c’est pourtant ça le plus important dans les Balkans. Cet Euro 2022 pourrait donc être un tournant dans la carrière de Niko. Désormais, c’est à lui de faire le nécessaire pour aider son pays à décrocher le Graal.

TUTOYER LES SOMMETS, ENFIN

Comme expliqué précédemment, la Serbie est une terre de basket-ball, une vraie de vrai. Le pays dispose d’un formidable vivier de joueurs, et la génération actuelle n’échappe pas à la règle. Mené par ce qui s’apparente bien au basketteur le plus talentueux de son histoire, le pays peut se permettre de viser haut. D’ailleurs, n’ayons pas peur des mots, la Serbie compte indéniablement parmi les favoris. La peur justement, c’est ce qui semble coller à la peau de cette sélection lors des matchs à enjeux. Comment ne pas évoquer ces quatre finales perdues (JO 2016, Euro 2009, 2017 et Coupe du Monde 2014) ? Peu importe les raisons de ces échecs, il faudra bien finir par les surmonter un jour. Dans une poule D plus qu’abordable sur le papier (Pays-Bas, Finlande, Pologne, République Tchèque et Israël), les hommes de Svetislav Pesic doivent assumer et terminer en tête. Il va falloir frapper fort d’entrée, d’autant plus quand on examine la liste des adversaires potentiels en huitièmes de finale (ça devrait se jouer entre l’Ukraine, l’Estonie et la Grande-Bretagne). Un parcours a priori plutôt favorable donc pour une sélection candidate à la victoire finale. Solide en prépa, la Serbie doit maintenant confirmer. Même si quelques incertitudes (Bjelica, Micic entre autres) plombent un peu le groupe pour le moment, cette équipe a visiblement tout ce qu’il faut pour chasser ses vieux démons. 

LE PROGRAMME

  • 2 septembre (21h) : Serbie – Pays-Bas
  • 3 septembre (17h30) : République Tchèque – Serbie
  • 5 septembre (21h) : Serbie – Finlande
  • 6 septembre (21h) : Israël – Serbie
  • 8 septembre (21h) : Serbie – Pologne

Finaliste du dernier Euro, la Serbie va cette fois devoir tout faire pour aller jusqu’au bout. Avec un groupe abordable, un effectif talentueux et une préparation solide, les Serbes débarquent dans cet Euro parmi les favoris. Alors messieurs, pour une fois, posez vos attributs sur la table, et montrez enfin à toute l’Europe que vous êtes capables de décrocher l’or ! 

Sources texte : FIBA / Eurohoops


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