EuroBasket 2022 : Théo Maledon, le jeunot de la bande qui essaye de se faire une place

Le 30 août 2022 à 13:29 par Nicolas Meichel

équipe de france Maledon
Source image : FFBB

À deux jours du début de l’EuroBasket, revue d’effectif obligatoire afin de vous présenter chacun des douze Bleus qui tenteront de monter le 18 septembre sur le toit de l’Europe, neuf ans après Ljubljana. Après les derniers choix réalisés par le sélectionneur Vincent Collet, on connaît désormais la liste définitive des joueurs qui représenteront l’Équipe de France à l’EuroBasket 2022. Et parmi eux, on retrouve un certain Théo Maledon. Le Frenchie du Thunder est effectivement dans le groupe et ce sera l’occasion pour lui de découvrir pour la première fois une grande échéance internationale… probablement depuis le banc.  

  • Nom : Maledon
  • Prénom : Théo
  • Age : 21 ans
  • Taille : 1m93
  • Poids : 79 kilos
  • Poste : meneur
  • Surnom : Megalodon, la Maledance, Téomal, Tété, Téhem (on croit)
  • Sur le CV : ASVEL, Oklahoma City Thunder (OKC Blue)
  • Palmarès en EDF : médaillé d’argent au Mondial 2018 des U17, Champion d’Europe U16

Pendant cinquante minutes en Bosnie samedi dernier, l’Equipe de France a bataillé pour tenter d’éviter le trou d’air dans la chaude ambiance de la salle de Sarajevo. Cinquante longues minutes, mais pas la moindre trace de Théo Maledon, non retenu par Vincent Collet pour ce dernier match avant l’EuroBasket comptant pour les qualifs du Mondial 2023. Le retour de blessure du vétéran Andrew Albicy a fermé une porte à l’ancien protégé de Tony Parker et forcément, on se pose des questions sur le rôle que peut véritablement tenir le garçon de 21 ans dans le groupe France. Les quelques fulgurances montrées lors des quatre matchs de prépa en août, et surtout les perfs encourageantes du mois de juillet lors de la précédente fenêtre internationale, n’ont toujours pas l’air de suffire pour lui permettre de faire son trou face à la concurrence sur le backcourt.

Quelque part, c’est assez symbolique de ce qui se passe également pour Théo en NBA avec l’Oklahoma City Thunder. Les situations n’ont évidemment rien à voir, les contextes sont radicalement différents, mais Maledon peine aussi à faire partie intégrante du projet full-reconstruction d’OKC. Sélectionné en tout début de deuxième tour à la Draft 2020, le gamin formé à l’ASVEL et si souvent comparé à Parker était initialement annoncé dans le Top 10 avant de chuter assez lourdement, la faute selon TP (président de Lyon-Villeurbanne) à l’ancien coach Zvezdan Mitrovic “qui l’a tué en le mettant sous l’éteignoir pendant énormément de matchs”. Cela n’a pas empêché Maledon de réaliser une campagne rookie plutôt prometteuse avec des stats de 10,1 points, 3,2 rebonds et 3,5 passes en 65 matchs joués (dont 49 titularisations, et plus de 27 minutes par soir), mais sa deuxième saison a été beaucoup moins fun puisqu’il a notamment fait les frais de l’arrivée de la pépite australienne Josh Giddey. Des matchs entiers passés sur le banc, un passage en G League avec le Blue d’Oklahoma City, des performances timides quand il a eu du temps de jeu… bref c’était pas la joie, même si Théo a tout de même pu finir en beauté avec quatre matchs à plus de 20 points entre fin mars et début avril. Toujours bon pour la confiance, surtout avant une grande échéance sur la scène internationale.

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Theo Maledon (@theomaledon)

Cet EuroBasket 2022, peu importe s’il passe son temps à tourner les serviettes ou si Vincent Collet lui offre quelques opportunités, va représenter une expérience charnière dans son parcours perso. Tout simplement parce que ça sera sa première avec les Bleus. Certes Théo a connu des émotions inoubliables dans les sections jeunes avec notamment ce titre de Champion d’Europe U16, remporté en 2017 aux côtés d’un certain Killian Hayes, mais rien ne vaut l’Équipe de France A. Il y a trois ans, pour le Mondial en Chine et alors qu’il n’était encore qu’un jeune prodige à l’ASVEL (meilleur jeune du championnat français en 2019, plus jeune All-Star LNB de l’histoire, MVP de la finale de la Coupe de France), Maledon n’est pas passé loin d’une sélection mais une blessure à l’épaule a plombé ses chances de faire partie du groupe qui tapera Team USA pour récolter ensuite une médaille de bronze. Et pour les Jeux Olympiques de Tokyo, c’est Théo lui-même qui a choisi de faire l’impasse sur les Bleus pour se focaliser sur son développement avec le Thunder après une arrivée en NBA tronquée par le COVID. Mais aujourd’hui, pas de blessure ni d’été à Oklahoma City, prio à l’EDF.

“Sa principale progression par rapport à 2019, c’est le comportement défensif mais ce n’est pas assez. Il a également de vrais savoir-faire, une vraie adresse et de très bons appuis offensifs mais il faut qu’il apprenne à les utiliser à bon escient. Ce n’est qu’à ce prix qu’il fera partie des douze élus pour un vol direct à Cologne.”

– Vincent Collet sur Théo Maledon il y a quelques semaines (via BeBasket)

Ce ticket, il a donc fini par le décrocher, bien aidé il est vrai par l’absence de Frank Ntilikina et un Andrew Albicy qui revient à peine de blessure. Mais même s’il devrait bénéficier d’un faible temps de jeu, il ne faut jamais sous-estimer l’importance pour un jeunot de participer à ce genre de compétition. Être aux côtés des grands, sentir l’atmosphère d’un Eurobasket, être au contact du haut niveau international, voilà autant d’éléments que Théo Maledon pourra emmener avec lui à Oklahoma City et dans l’optique de futures échéances avec le maillot de l’EDF. N’oublions pas que le meneur du Thunder n’a que 21 piges et donc tout le temps pour devenir une pièce qui compte sur le backcourt tricolore. À lui de se transformer en éponge et de profiter de cet Euro pour emmagasiner le maximum d’expérience afin de devenir – peut-être un jour – l’un des patrons de l’attaque bleu-blanc-rouge.

Habitué à évoluer au sein du centre de vacances du Thunder où “développement”, “reconstruction” et “tanking” sont les maîtres-mots, Théo Maledon va découvrir un environnement radicalement différent à travers cet EuroBasket 2022. Les Bleus ont un statut à faire respecter et des ambitions à assumer, tout ça alors que la bataille pour le podium s’annonce sans merci. L’ancien protégé de TP ne peut qu’en ressortir grandi. 


Dans cet article