EuroBasket 2022 : l’Estonie, le (très) petit poucet du tournoi
Le 29 août 2022 à 12:30 par Arthur Baudin
« Que pouvez-vous me dire sur l’équipe estonienne de basket-ball ? ». Cette question n’étant encore jamais sortie au bac, TrashTalk a décidé de passer en revue et d’analyser l’effectif du (très) petit poucet de l’EuroBasket 2022, classé 48e au classement FIBA. Leurs chances de gagner ? Aucune, mais ce n’est pas parce qu’une pousse ne donne pas de fruits qu’on ne l’arrose pas.
LE BACKGROUND INTERNATIONAL
On n’avait pas franchement pensé à ça en pleine conférence de rédaction, mais pour réutiliser la même structure de papier pour chaque équipe, il faut déjà qu’elles aient toutes un « background international ». Si l’on devait résumer celui de l’Estonie dans les grandes lignes – parce qu’on ne connaît franchement pas les petites – ce serait cinq participations à l’EuroBasket dans toute son histoire, dont une seule depuis 2002. Leur meilleur résultat ? Deux fois la cinquième place pendant l’entre-deux guerres – en 37 et en 39 – puis cette cruelle 6e place en 93, au pied de la tant convoitée… 5e place. L’Estonie n’a évidemment jamais disputé une seule Coupe du monde, sa dernière participation aux Jeux Olympiques remonte à 1939 et son plus récent résultat est une 17e place à l’EuroBasket 2015. Ce n’est pas ouf ? Ce n’est pas ouf. N’empêche qu’eux, au moins, ne s’attendaient à rien et n’ont pas forcément été déçus #PauGasolOnVaTattraper.
LE ROSTER 2022
- Henri Drell
- Sander Raieste
- Sten Sokk
- Matthias Tass
- Siim-Sander Vene
- Kregor Hermet
- Maik-Kalev Kotsar
- Janari Joesaar
- Martin Dorbek
- Kristjan Kitsing
- Kerr Kriisa
- Kristian Kullamae
Comme pour les autres effectifs, on a mis en gras les joueurs majeurs de l’Estonie, à la seule différence que là on a fait complètement au hasard. L’équipe reste toutefois trop qualitative pour que l’on vous dépiste des anecdotes façon “France TV au septième tour de la Coupe de France” : aucun des douze joueurs de ce groupe n’a un boulot à côté du basket, tous sont des professionnels qui nous mettraient 123 à 4 en un contre un. Des types un peu plus connus que d’autres ? Matthias Tass, ancien intérieur des Espoirs du CSP Limoges, qui sort d’une belle année senior avec Saint Mary’s : 12,6 points à 56% au tir, 6,1 rebonds et 2,1 assists. La clique limougeaude ne se limite d’ailleurs pas à un seul élément puisque Siim-Sander Vene, pigiste médical du début de saison dernière en Haute-Vienne, sera lui aussi du voyage avec l’Estonie. En 19 ans de carrière, cet ailier a la particularité de n’avoir jamais passé deux saisons de suite dans le même club. Ce que cela signifie ? Du point de vue de l’Euro, pas grand-chose. Attention aussi à Maik-Kalev Kotsar, 2m11 pour 122 kilos, le morceau de barbaque de cette sélection estonienne. Typiquement le profil qui apporte un peu de garanties physiques et explique les meilleurs résultats de son équipe sur les dernières fenêtres internationales. Et sinon, la jeune gueule de l’Estonie, quelle est-elle… ?
LE JOUEUR À SUIVRE
Kerr Kriisa : dix lettres, comme dans le mot “bivouaquer”. Hasard ou non, l’Estonie n’a effectivement pas prévu de poser sa tente sur plusieurs semaines et devrait être dans les premières sélections à claquer la bise aux 276 autres joueurs. À moins… à moins que Kerr Kriisa ne sorte la première grande compète internationale de sa jeune carrière. À 21 ans, le meneur sophomore des Wildacts d’Arizona – junior à la rentrée – incarne le futur du basketball au pays. Il a emmené son université jusqu’au Sweet Sixteen de la March Madness 2022, et posé – sur l’ensemble de la saison NCAA – des moyennes de 9,7 points à 35% au tir et 4,7 assists. Petit vent de hype en Estonie quant à son association sur pick and roll avec le géant Kotsar, introduit juste ci-dessus. Eh, un talent brut, de fins tireurs et pas mal de présences physiques, sur un malentendu…
PRENDRE LES TIRS OUVERTS ET PRIER POUR QUE ÇA RENTRE
En interne, l’objectif du groupe de Jukka Toijala est probablement de faire mieux que la dernière fois, c’est-à-dire au-dessus de la 17e place à l’Euro 2015. Cette édition 2022 est une nouvelle fois composée de quatre groupes de six équipes. Les quatre premières sélections de chaque poule se qualifient pour les 1/16 de finale, laissant ainsi deux équipes par groupe sur le carreau (huit au total). L’Estonie évoluera dans le groupe C avec la Grèce, l’Ukraine, la Grande-Bretagne, l’Italie et la Croatie. Un bon tirage ? Très clairement. Ce groupe dans lequel somnolent l’Ukraine et la Grande-Bretagne, classées respectivement 32e et 45e au classement FIBA, laisse une fenêtre de manœuvre aux Baltes pour accéder aux phases à élimination directe. On n’est pas non plus à l’abri d’un taulé de l’Italie, ni d’une Croatie qui – bis repetita – se prend encore les pieds dans le tapis. Petit poucet donc, mais pas forcément de grand méchant loup.
L’IMAGE QUI RÉSUME UN PEU CETTE PREVIEW
« Si tu veux un conseil, oublie que t’as aucune chance. On sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher ». Eh oui, le basketball – à moins d’une déconvenue physique trop importante – n’est pas une science exacte. Ce ne sont que cinq humains contre cinq humains après tout.
LE PROGRAMME
- 2 septembre (21h) : Italie – Estonie
- 3 septembre (17h) : Estonie – Ukraine
- 5 septembre (14h15) : Croatie – Estonie
- 6 septembre (14h15) : Estonie – Grande-Bretagne
- 8 septembre (17h) : Estonie – Grèce
Une belle bande de potes qui, en dépit de cette 48e et dernière place de l’Euro au classement FIBA, n’auront rien – ou pas grand-chose – de touristes. Bon, si au moment d’aborder le dernier match contre la Grèce il leur faut encore engranger des points, cela risque effectivement d’être compliqué. Autant se mettre dans de chouettes dispositions dès le début. Surtout, pas de faux départ.