Kevin Durant reste à Brooklyn : retour sur le meet entre KD et ses employeurs, du moins comme on l’a imaginé

Le 25 août 2022 à 18:59 par Arthur Baudin

Kevin Durant
Source image : Montage TrashTalk

C’est l’un de nos plus gros scoops en tant qu’entreprise de presse. Ce jeudi, TrashTalk vous dévoile les coulisses du rendez-vous entre Joe Tsai, Steve Nash, Sean Marks, Rich Kleiman et Kevin Durant. Une soirée secrète dans un bar new-yorkais, quand tout le monde – par le relais des différents insiders – les croyait à Los Angeles. Récit.

Il est 21h15. Sous la pluie du Bronx et l’éclairage de ses lampadaires, qui tamisent la brique rouge, Sean Marks, une jolie londonienne au bras, rentre dans l’Irish Pub Coffee, une adresse que côtoient fréquemment les dirigeants new-yorkais. Passée cette petite porte en bois pourri qui respire l’humidité, l’ambiance intérieure ramène à l’époque de la prohibition : l’alcool y coule à flot, un rouquin joue du saxophone et la patronne dégage elle-même les clients amochés. Au fond, plongés dans la fumée de cigares cubains, quatre hommes entourent une large table de poker. Nul besoin de s’approcher pour sentir la tension qui émane de ces négociations. Car oui, ce sont des négociations. Dans le Bronx, c’est aux revolvers posés sur la table que l’on différencie une négociation d’un règlement de comptes. Pour l’instant, l’atmosphère reste cordiale entre ces prototypes de malfrats classes, auxquels on ne confierait pas nos codes de carte bancaire. Sean Marks laisse sa demoiselle à l’entrée, s’enfonce jusqu’à la table et y empoigne amicalement Joe Tsai, propriétaire de la franchise des Brooklyn Nets, ainsi que Steve Nash, l’entraîneur de l’équipe. Un hochement de tête suffira cependant à saluer Kevin Durant et Rich Kleiman, son agent.

Sean Marks : « Bon, pour être tranquille j’ai dit à Shams qu’on était à Los Angeles. Ce fumier est allé jusqu’à poser une balise GPS sur la BM, du coup j’ai emprunté la voiture de ma femme. »

Joe Tsai : « Et le Woj ? »

Sean Marks : « Écoute, ça fait un mois qu’il me laisse tranquille. Certains disent qu’il a chopé un virus pendant ses vacances à Karachi. »

Rich Kleiman : « Ah mon cousin a eu ça aussi. Ça l’a cloué au lit pendant deux mois ! »

Sean Marks : « Mais qui t’a autorisé à l’ouvrir toi ? »

Ni une, les cinq hommes se lèvent. Tous se regardent dans le blanc des yeux, prêts – au moindre froncement de sourcils – à se jeter sur leurs revolvers. Dans le bar règne un silence de cathédrale. Le jazzman n’ose même plus décoller sa bouche du bec. La barman a sorti sa vieille carabine à double canons et prévient tout le monde : « J’hésiterai pas à plomber le premier qui me casse de la vaisselle ! ».

Steve Nash : « Messieurs, messieurs. Allons bon, nous sommes là pour discuter de sport. Il n’y a aucune raison d’en arriver là ! »

Sean Marks : « Tu veux que je te rappelle l’ultimatum qu’a fixé le grand fumier qui est en face de toi à Joe ? »

Steve Nash : « Roarf, il ne pensait sûrement pas mal dire. N’est-ce pas Kevin ? »

Kevin Durant : « Me parle pas toi. »

Steve Nash : « Ahah ça marche. Allez, on va tous se rasseoir et discuter comme des adultes. »

Les cinq hommes se rassoient, toujours méfiants, et Joe Tsai fait le premier pas en glissant la main dans son veston. Il en sort une enveloppe qu’il pose délicatement sur la table, puis la glisse jusqu’à Kevin Durant, écartant tous les jetons du jeu en cours. Le douzuple All-Star la récupère, l’ouvre et découvre une feuille A4 sur laquelle est écrit « Kevin je vais virer Steve Nash asap tqt pas mais en attendant fait genre c’est une proposition de contrat qui te plaît ». Débute alors une géniale interprétation de KD qui mime la réflexion, montre la feuille à son agent, puis demande « du temps pour réfléchir ». C’est en réalité tout vu. Sachant pertinemment qu’il n’aura pas la peau de Steve Nash ET de Sean Marks, Kevin Durant prend ce qu’il peut prendre et textote Joe Tsai sous la table : « C’est d’accord ». Pas né de la dernière pluie, Sean Marks s’étonne de la rapidité des pourparlers et se doute qu’elle camoufle une duperie. Et s’il y a bien une chose qu’un GM ne supporte pas, ce sont les affaires dans son dos. Le quarantenaire se lève, empoigne son revolver, chope un client au hasard et tire 5 balles dans le toit : « OK MONTREZ MOI LA FEUILLE OÙ JE DESCENDS LE ROUQUEMOUTE ! ».

Joe Tsai : « Ca…calme toi Sean, je vais te passer la feuille, mais lâche DiVincenzo d’accord ? »

Sean Marks : « Ah c’est Donte ? Ah ouai, MAIS FILEZ MOI CETTE FEUILLE OÙ JE LUI COLLE UNE BALLE DANS LE BUFFET ! »

Kevin Durant : « Rich, donne lui la feuille, grouille-toi. »

Kleiman avance doucement vers Sean Marks, lui tend la feuille à bout de bras, puis se retire sept fois plus vite qu’il s’est approché. Un œil rivé vers la table, l’autre à la lecture, le GM prend connaissance du “document” et relâche quasi instantanément son otage : « Ok, tout va bien, je me suis peut-être un peu emballé, c’est vrai que ce nouveau contrat mettra tout le monde d’accord ». Tout naïf, Steve Nash prend Kevin Durant par l’épaule, le regarde d’un sourire benêt et débute ce qu’il croit être un dialogue utile à la cohésion : « Je suis content qu’on continue ensemble. Tu vas voir j’ai travaillé plein de nouveaux systèmes. Toi tu te mets là, y’a Seth qui tourne autour de Claxton et ce joueur-là passe ici pour ressortir à cet endroit, quand l’autre passe ici et tire ici, ou alors… ». Dans plusieurs semaines – ou mois, si Joe Tsai a l’indécence d’attendre le début de la saison – Steve Nash se rendra alors compte de la supercherie, dont nous étions au courant bien avant lui.

Les mauvaises langues diront que ce récit est inventé de toutes pièces, d’autres, plus mesuré, trouveront l’issue tellement probable qu’ils se suffiront d’écrire « Très bel article, merci » dans l’espace commentaire. Parce que oui, en dépit d’éléments de décor et d’interprétation un couça tirés par les cheveux, le premier à sauter pourrait bien être Steve Nash.


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