L’épopée Kings 2002 – 20 ans plus tard : depuis “l’épisode Lakers” ? Un peu de rien et beaucoup de pas grand-chose

Le 25 juil. 2022 à 09:10 par Arthur Baudin

Désert
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C’était il y a 20 ans, déjà. Les Kings s’offraient – sur la saison 2001-02 – la plus belle épopée de leur histoire en Playoffs, qui rentrera carrément dans la légende du basket lors de cette finale de conférence perdue contre les Lakers. Deux décennies plus tard, retour sur l’aventure d’une équipe si particulière, dont l’histoire est devenue un classique des récits pour coucher les gosses. Épisode sept : depuis, un peu de rien et beaucoup de pas grand-chose.

L’épopée Kings 2002 – 20 ans plus tard : la fin de série contre les Lakers, et un arbitrage dont on parle encore aujourd’hui

Les peuples de la galaxie maîtrisent des pouvoirs fantastiques appellés fluide. Leur puissance est telle qu’on a interdit de les utiliser sauf dans un domaine, un sport devenu le plus spectaculaire de tous : le Galactik Basket-ball. À Sacramento, notre fluide s’appelle le souffle. Il y a 16 ans, une terrible explosion secoua notre ville, fit disparaître le souffle, et balaya nos chances d’accéder aux Playoffs. 16 ans à l’écart de toutes compétitions, 16 ans de neige et de glace.

5923. Tournez, retournez, jetez puis ramassez ce nombre, mais ne revenez qu’une fois que vous aurez trouvé sa signification.

C’est bon ? Vous l’avez ?

Oui, cela fait 5923 jours que les Kings n’ont plus disputé un match de Playoffs. Le dernier ? Un 5 mai 2006, à l’occasion d’un premier tour perdu face aux Spurs. Un revers honorable face à l’un des meilleurs Big Three de tous les temps, là n’est pas le problème. De cette série a découlé le licenciement de Rick Adelman, coach de l’institution depuis huit saisons qui a su composer avec des egos surdimensionnés, jusqu’à atteindre ce quasi sommet en 2002. À l’époque, si les acteurs de la franchise – joueurs, fans et officiels – avaient eu l’info de la galaxie de vie qui les attendait, certains auraient kidnappé les gosses des proprios pour les faire chanter. On rêve toujours de ce qu’on n’a pas, mais sur ce coup, les décisionnaires de ce licenciement n’ont pas pris assez de recul. Depuis la fin de l’ère Adelman il y a 16 ans, douze coachs se sont succédés sur le banc des Kings. Une stat Waldemar Kitaesque, enveloppée dans une épaisse couche de regrets, ceux-là mêmes qu’elle provoque. Tout le taf abattu par Rick Adelman, la place très – donc trop – large qu’il occupe dans l’histoire de la franchise et la malédiction autour de ce poste depuis son départ laissent à penser que les proprios ont fait une grosse bêtise en s’en séparant. On ne chasse pas l’homme providentiel. On l’assiste pour le placer dans de meilleures dispositions.

Mais comme dirait notre pote Antoine Mendy, d’un dauphin, t’en fais pas un requin. On ne va pas demander aux proprios des Kings de se mettre à prendre de bonnes décisions. On ne va pas non plus essayer de comprendre par A + B un licenciement qui remonte à seize piges. Ce mauvais management fait partie des plus récentes attributions culturelles de la franchise. Sous l’égide de Vivek Ranadive, actionnaire majoritaire arrivé en 2013, la spirale de la lose s’est intensifiée. Il y a eu des décisions étranges, lesquelles sont pour une grande majorité listées ci-dessous, parmi les 34 choix de draft des Kings depuis 2006. On vous prévient, cette liste est à consulter sous assistance respiratoire.

Les choix de draft des Kings depuis 2006 (du plus récent au moins récent) :

Keegan Murray, Davion Mitchell, Neemias Queta, Tyrese Haliburton, Xavier Tillman, Jahmi’us Ramsey, Kenyon Martin Jr., Justin James, Ignas Brazdeikis, Vanja Marinkovic, Marvin Bagley, Gary Trent Jr., De’Aaron Fox, Zach Collins, Frank Mason III, Marquese Chriss, Isaiah Cousins, Willie Cauley-Stein, Nik Stauskas, Ben McLemore, Ray McCallum Jr., Thomas Robinson, Orlando Johnson, Bismack Biyombo, Tyler Honeycutt, Isaiah Thomas, DeMarcus Cousins, Hassan Whiteside, Tyreke Evans, Omri Casspi, Jason Thompson, Sean Singletary, Patrick Ewing Jr., Spencer Hawes, Quincy Douby.

Tu montres cette liste à Vivek, le gars ne comprend tellement rien au basket qu’il va dire : « C’est énorme, 34 choix en 16 ans on a un rythme de dingue ». Pour une deuxième lecture possible de cette liste, il convient de se pencher sur les 18 choix de premier tour, dont 12 sont issus du top 10. C’est, primo, assez révélateur de la qualité des seize dernières saisons, toutes concernées par la loterie. Deuzio, sur un contrôle de qualité, on retient les blazes de DeMarcus Cousins, Isaiah Thomas, De’Aaron Fox et Tyrese Haliburton. En dehors de ce panel de luxe, la constance avec laquelle les choix des Kings sont dépensés sur des bust force l’admiration. En 2018, la sélection de Gary Trent Jr. aurait pu aider la franchise sur les saisons à venir, mais Vlade Divac – ancien GM de Sacramento – a préféré l’envoyer à Portland contre du cash et des seconds tours de draft. Même quand le flair est là, bah il ne l’est pas vraiment.

16 ans à l’écart de toutes compétitions, 16 ans de neige et de glace… Mais aujourd’hui l’espoir renaît : une jeune génération de joueurs est à nouveau capable de ressentir le souffle. Sauront-ils le maîtriser ? Notre avenir en dépend.

Les Kings édition 2022-23 peuvent-ils mettre fin à la plus grande malédiction qui ait touché leur franchise ? Sur le papier, l’effectif a plutôt fière allure : De’Aaron Fox, Domantas Sabonis, Harrison Barnes, Malik Monk, Kevin Huerter, Richaun Holmes, Keegan Murray, Davion Mitchell et même Chima Moneke, l’ancien d’Orléans. Y’a de la jeunesse, de la fougue et du contrôle, avec la présence de viocs qui ont déjà vu du paysage. On place un gros point d’interrogation au-dessus du nom de Mike Brown, promu entraîneur en chef pour la première fois depuis son départ de Cleveland en 2014. Sur les six dernières saisons, il a eu le temps de prendre du grain à Golden State, dans l’ombre de Steve Kerr, avec quelques victoires en tant que head coach. Mais si l’espoir grandit une équipe, il ne sabote pas la confiance des 29 autres. On peut déjà citer quelques franchises de l’Ouest qui termineront, à notre sens, devant les Kings édition 2022-23 : Suns, Grizzlies, Warriors, Mavericks, Nuggets, Wolves, Pelicans et Clippers. Guillemets sur les Lakers, l’effectif angelino n’étant pas encore stable.

Du coup ?

Depuis 2002, c’est decrescendo. A-t-on enfin atteint la dernière abîme ? On y croit, sans trop y croire, s’attachant malgré tout à de vraies raisons d’y croire. Ces Kings nouveau look peuvent relancer une institution coulée façon Atlantide, comme renforcer la triste image qu’elle renvoie depuis seize ans. C’est tout à fait inpronostiquable.

Pas facile à vivre pour les fans des Kings, le point culminant de l’épopée de 2002 n’était en fait qu’un avant-goût des vingt prochaines années. Ajoutera-t-on une troisième décennie à cette traitre période qui ancré la défaite au plus profond de la culture de Sacramento ? Ce n’est pas souhaitable, sauf si vous êtes un salarié de la FFL.


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