Victor Wembanyama élu meilleur jeune du championnat : « J’ai confirmé que je pouvais dominer en France et en EuroLeague »
Le 19 mai 2022 à 13:12 par Arthur Baudin
Ce mercredi, sur le plateau de BeIN Sports, Victor Wembanyama a été élu meilleur jeune de la saison 2021-22 du championnat de France. À seulement 18 ans, c’est la deuxième fois que le prodige de l’ASVEL repart avec la statuette. Une belle manière de célébrer son talent – unique dans l’histoire de notre championnat – avant qu’il bondisse outre-Atlantique.
« Je n’ai pas pas pu jouer tant de matchs que ça, mais quand j’ai joué, c’était plutôt satisfaisant ». Dans le plus haut salon du bâtiment de BeIN Sports, Victor Wembanyama dresse son autocritique. Il n’a eu 18 ans que le 4 janvier dernier. Son visage est celui d’un adolescent, et c’est là le seul point d’apparence qu’il partage avec sa génération. Les leçons de media training, ajoutées à une aisance naturelle, renforcent sa précocité. Il ne craint pas la langue de bois, mais contourne les questions avec une telle aisance qu’on lui donnerait déjà quinze années de haut niveau. Ses axes de progression ? « Tout ». Ses objectifs ? « Des objectifs personnels et privés ». La meilleure confiture entre fraise et myrtille ? « Deux fruits rouges mais un degré d’acidité différent, ce n’est pas comparable ». Bon, il n’a pas dit la dernière, mais ça donne une idée de son caractère à la fois placide et mesuré. Annoncé first pick de la Draft 2023, il confie ne pas se laisser envahir par la pression des attentes placées en lui. « Ce n’est pas quelque chose qui me dérange, souvent les gens ont du mal à comprendre que je puisse être détaché de ça. J’ai discuté avec des personnes qui considéraient d’entrée que je devais avoir une pression, alors que pas du tout ». Ce propos a du sens. Les visions divergent, mais globalement, la pression consiste à devoir faire une chose pour laquelle on n’est pas vraiment préparé. De ses débuts à l’Entente Le Chesnay Versailles, aux parquets d’EuroLeague, Victor Wembanyama trace sa route. Il ne voit pas plus loin que le prochain match, ne se satisfait que du travail accompli, et n’évoque pas celui qu’il reste à accomplir.
« Une saison très satisfaisante puisqu’on termine premiers de la régulière. Pour revenir à l’individuel, je pense que c’était une saison intéressante et que j’ai confirmé que je pouvais dominer en Betclic Élite et en EuroLeague. » – Victor Wembanyama
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— NBAextra (@NBAextra) May 18, 2022
Bien que les trophées LNB aient aussi une fonction de promotion de notre championnat, Victor Wembanyama mérite son back-to-back. Une saison à cheval entre ses 17 et 18 ans, pour des moyennes de 9.4 points, 5.1 rebonds et 1.8 block à 47% au tir dont 26% du parking, en 16 matchs. À titre de comparaison – et bien que cette dernière n’ait pas lieu d’être, les profils des joueurs, les époques et le niveau du championnat étant différents – au même âge, sous les couleurs du Paris Basket Racing, Tony Parker envoyait 3.9 points et 1.7 assist à 43% au tir dont 32% à 3-points. Cela donne une idée de la timidité avec laquelle un grand adolescent – que l’on n’ose même pas encore appeler « jeune adulte » – est censé s’introduire au monde professionnel. Décomplexé, Victor a posé les stats d’un bon role player, ne laissant aucune chance à Juhann Begarin (Paris Basketball) et Nadir Hifi (Le Portel), les deux autres finalistes pour le trophée de meilleur espoir du championnat. Il n’est pas encore en NBA qu’il met déjà une vitesse à un joueur des Boston Celtics. C’est fort.
⚠️ Victor Wembanyama is 𝐎𝐍𝐋𝐘 𝟏𝟖 ⚠️
And his bag is 𝐟𝐮𝐥𝐥 of tricks 🤹♂️
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— FIBA (@FIBA) March 10, 2022
Bien qu’il conteste toute forme de pression, limiter Victor Wembanyama au « prochain joueur français à partir en NBA » serait un tort, auquel personne ne s’est jusqu’à présent résolu. Dans toutes les bouches, son nom est associé à cette première position de la Draft 2023. À lui de mettre des images sur les mots.
Propos recueillis chez BeIN Sports