NBA COY Ranking 2021-22 : Erik Spoelstra, Taylor Jenkins et Monty Williams sont sur un bateau, mais il ne faut qu’un capitaine

Le 14 avr. 2022 à 09:59 par Giovanni Marriette

Coachs 13 avril 2022
Source image : montage via YouTube

DING DONG ! Saison régulière terminée et pendant que quelques équipes et joueurs middle (coucou Kyrie et KD), les différents rankings pour les awards de fin d’année sont désormais définitifs, ici comme ailleurs. Et si le nôtre ne sert qu’à vous donner notre avis on ne se fait évidemment pas prier pour le faire. D’accord ? Pas d’accord ? On vous laisse nous dire tout ça en commentaire, avec politesse et précision bien sûr.

# Mentions honorables : Gregg Popovich, Steve Kerr et Willie Green

Le premier s’en ira peut-être dans quelques heures vers une retraite bien méritée après avoir validé sa place tout en haut du classement all-time des gourous des bancs, le second termine tout de même la saison à la troisième place de l’Ouest avec une pléiade de titulaires absents une partie de la saison (18 matchs manqués par Stephen Curry, 36 par Draymond Green et 50 par Klay Thompson), et le troisième a réussi à qualifier les Pelicans pour le play-in en donnant sa confiance à un groupe jeune et en responsabilisant quelques cracks type Herb Jones. mais déso les p’tits potes, le COY Ranking est une jungle et cette saison vous restez sur le pallier.

#10 – Billy Donovan (Bulls)

46 victoires et 36 défaites, sixième à l’Est, premier coach de l’histoire à qualifier Zach LaVine pour les Playoffs

En voilà un qui a peu à peu dégringolé dans notre classement et en même temps, quand tu perds des matchs bah tu perds des places. Vous voulez rire ? Billy Donovan était le leader de notre ranking au mois de novembre. En même temps à l’époque les Bulls marchaient sur l’eau, en même temps à l’époque Chicago était au complet (hormis Pat Williams) et mine de rien ça aide pas mal. Ça aide pas mal d’avoir Lonzo Ball et Alex Caruso sur la ligne arrière, la blessure du premier ayant vraiment fait beaucoup de mal à l’équilibre de l’équipe, et petit à petit en tout cas, Billy Donovan aura galéré à pianoter sur un clavier auquel il manquait pas mal de notes, malgré le pari réussi d’Ayo Dosunlu par exemple. Obligé tout de même de faire une bise à Billy, aux manettes d’une équipe qui a gagné 60% de ses matchs et qui a stationné pendant des mois dans les hauteurs de l’Est pour au final ramener Chicago en Playoffs pour la première fois depuis cinq ans. Ça casse pas trois pattes à un canard selon beaucoup d’entre vous mais que voulez-vous, le bilan joue pour lui

#9 – J.B. Bickerstaff (Cavaliers)

44 victoires et 38 défaites, huitième à l’Est, a envoyé deux de ses joueurs au All-Star Game et arrive à faire croire aux gens que Kevin Love défend.

Lui aussi a chuté lentement. Il a été respectivement troisième, puis cinquième, puis huitième et désormais dixième de notre classement, la faute à une saison régulière dont il était temps qu’elle se termine. Huitième de la Conférence Est c’est moyen ? Huitième de la Conférence Est en tapant une saison sans Collin Sexton, en ayant perdu Ricky Rubio après 30 matchs, avec trio Darius Garland / Evan Mobley / Jarrett Allen qui a raté respectivement 14, 13 et 26 matchs c’est BIEN. Longtemps meilleure défense de la Ligue grâce au duo Mobley / Allen et à une intensité folle, la troupe de JB a détonné par sa folie mais, surtout, par sa dureté, et le travail de l’ancien mono des Rockets est à mettre à l’honneur. Au final le bilan est moyen mais immensément positif compte tenu de l’état dans lequel était la franchise il y a un an ou deux, alors big up à celui qui est beaucoup plus qu’un mec sympa qui invite ses joueurs à des barbeuks.

#8 – Tyronn Lue (Clippers)

42 victoires et 40 défaites, huitième à l’Ouest malgré 136 matchs ratés cette saison par Paul George et Kawhi Leonard

Quel gourou celui-là. Finie l’époque où son travail se limitait à prendre des photos de LeBron et Kyrie, aujourd’hui T-Lue est clairement le boss du vestiaire de son équipe, et les résultats s’en suivent très logiquement. Sans Kawhi et avec un Paul George qui aura manqué 50 matchs dans la saison, le paillasson préféré d’Allen Iverson a enclenché le mode mission et il a fait de ses meilleurs lieutenants de vrais leaders. Reggie Jackson, Marcus Morris, Nicolas Batum, Terence Mann, Ivica Zubac ou encore Luke Kennard, chacun connait son rôle aux ordres de Coach Lue et au final ça nous donne une équipe sacrément chiante à jouer et des mecs qui ne renoncent jamais, dans la plus pure tradition que le boss semble avoir instauré. Spécialiste des retours de nulle part et aux manettes d’une orga implacable peu importe les pièces à sa disposition, TL s’est définitivement imposé comme un personnage essentiel à la Ligue. Chapeau, petit Lue.

#7 – Chris Finch (Wolves)

46 victoires et 36 défaites, septième à l’Ouest, meilleure attaque de la Ligue, tellement cool que les Wolves l’ont prolongé sur le banc

Commençons par rappeler que Chris Finch est peut-être une sacrée contrepèterie humaine, mais parons plutôt de basket. Il y a deux jours le coach des Wolves a été reconduit dans ses fonctions et il le mérite, car la saison de Minnesota fut réussie à plus d’un titre. Une place en play-in, difficile de faire mieux au vu de la concurrence, un groupe qui tire dans le même sens, pas forcément facile compte tenu des égos présents. L’intégration de Pat Beverley a été réussie et semble avoir amené le mordant qu’il manquait à des Loups souvent bien trop gentils, et surtout Chris Finch a rapidement obtenu l’approbation collective, pas facile pourtant en ayant remplacé un coach grandement apprécié par le vestiaire. Le flow du pépère est négatif car il ressemble à ton oncle Michel mais sa présence sur le banc semble être devenue une composante importante de la réussite de la franchise. Progression attendue la saison prochaine, mais 2021-22 restera quoiqu’il arrive un cru réussi.

#6 – Mike Malone (Nuggets)

48 victoires et 34 défaites, sixième à l’Ouest, son roster est composé de Nikola Jokic et de mecs de D3 polonaise

Alors lui on aurait tendance à l’oublier mais force est de constater que, chaque année, il est toujours là où un paquet de coachs aimeraient être. En Playoffs par exemple, à la tête d’une équipe des Nuggets qui aura déjoué pas mal de pronostics cette saison, toujours aussi solide ou presque alors qu’elle a évolué sans deux de ses trois leaders. Le principal responsable de tout ça ? Nikola Jokic évidemment, mais l’architecte se nomme bel et bien Mike Malone, qui s’impose de plus en plus comme l’un des tacticiens les plus solides de la Ligue depuis son arrivée dans le Colorado. Rester dans les hauteurs de l’Est avec JaMychal et Jeff Green dans un cinq majeur, la responsabilisation et le développement de Bones Hyland, la confiance donnée à sa pouliche préférée DeMarcus Cousins, et ce jeu, ce jeu efficace au possible qui en a emmerdé plus d’un cette saison.

#5 – Ime Udoka (Celtics)

51 victoires et 31 défaites, deuxième à l’Est, meilleure défense de la Ligue, pas mal pour un coach rookie

Effet inverse de certains de nos copains du bas de ce Top 10, puisque si en début de saison Ime Udoka semblait plutôt stationné autour de la 25ème position de ce ranking, les semaines et les mois qui ont suivis n’ont fait que conforter le choix de Brad Stevens de faire confiance à l’ancien assistant des Spurs, des Nets et des Sixers. Le vert va très bien à Ime merci pour lui, peut-être bien car il a évolué du côté de la JAV en 2005, là où l’on apprend donc que le sniper a profité durant quelques mois du QI Basket de Jean-Paul Besson, lui-même daron du crack de NBL mais revenons à nos Celtes au lieu de partir dans un arbre généalogique auvergnat. Ime ? Le coach de la meilleure équipe de la Ligue depuis deux mois, le coach de la meilleure défense de NBA cette saison, coach rookie qui s’est donc merveilleusement adapté à son nouveau rôle dans une maison qui n’a pas l’habitude de donner dix piges pour faire ses preuves. Gestion du duo Tatum / Brown, développement et utilisation de Robert Williams et donc, globalement, une deuxième place à l’Est qui en dit long sur la saison des C’s, bref une cinquième place dans notre ranking qui aurait bien pu se transformer en podium si la saison avait duré un mois de plus. GG Rooks, to be continued.

#4 – Jason Kidd (Mavericks)

52 victoires et 30 défaites, quatrième à l’Ouest, deuxième meilleure défense de NBA

Oh le petit J-Kidd qui s’incruste au pied du podium. Il partait de loin l’amigo, on s’était surtout bien foutu de sa gueule devant la largeur de son col et son CV de coach en laissait pas forcément présager d’exploits à Dallas, mais force est de constater que le Carlisle basket-ball a trouvé un chef d’orchestre tout à fait honorable. Facile me direz-vous avec un tel génie slovène à la mène, mais encore fallait-il que Jason se saisisse à plein des qualités de son roster. Spoiler ce fut fait, de manière très solide, et aujourd’hui les Dorian Finney-Smith, Dwight Powell ou autres Maxi Kleber sont devenus des role players parfaits, aussi solides en défense qu’utile en attaque aux côtés de Lulu Magic. Solides en défense car les Mavs de Jason Kidd sont, et c’est une surprise, la deuxième meilleure défense de toute la Ligue, alors que l’attaque se repose sur les qualités de playmaking de Doncic et aura fait des Texans la quatrième meilleure équipe de l’Ouest cette saison, la meilleure en ville depuis une certaine année 2011. Dallas aura l’avantage du terrain en Playoffs, face au Jazz au premier tour, et ce pour la première fois d’ailleurs depuis… 2011, et si l’on n’est absolument pas en train de dire que les Mavs seront champions, on vous dit simplement que Coach Kidd est à créditer s’une saison très, très solide sur le banc de Dallas.

#1 ter – Monty Williams (Suns)

64 victoires et 18 défaites, meilleur bilan de la Ligue, meilleur bilan de l’histoire des Suns, tellement facile qu’on aurait tendance à l’oublier

Bon, là on rentre dans le dur. On rentre dans le dur alors partez du principe que l’un de nos trois zozos du podium sera Coach Of the Year et que dans tous les cas on fêtera ça avec du bon champ’. Monty Williams ? Juste un mec qui perd un match sur quinze environ depuis deux ans, et qui a offert cette saison aux Suns la meilleure saison de leur histoire. On le dit chaque matin ou presque, les Suns sont un rouleau compresseur et Monty y a imposé sa patte, sa bienveillance aussi, car l’ancien druide de New Orleans – aux côtés de Chris Paul, déjà – est unanimement reconnu en NBA comme un mec qui place l’humain aux centres de ses attentions. L’exécution des Suns est parfaite, le roster est complet et chacun connait son rôle sur le bout des doigts, et de toute manière comment ne pas filer le trophée de COY à un mec qui claque une saison à 64 wins ? La réponse juste ci-dessous.

#1 bis – Erik Spoelstra (Heat)

53 victoires et 29 défaites, premier à l’Est, quatrième meilleure défense de NBA, n’a jamais été COY et il est temps que ça cesse

Il a été le leader de notre classement pendant 80% de la saison, alors pourquoi diable ne serait-il pas Coach Of the Year, d’autant plus que – aberration totale de notre époque – Spo n’a toujours pas remporté le moindre trophée de la sorte. La réponse tient en quatre termes (Williams, Jenkins, Taylor, Monty, remettez dans l’ordre) mais quoiqu’il arrive et c’est déjà ça, Rico sera sur le podium. Meilleur bilan de l’Est, une défense de fer et un roster utilisé à 250% de sa capacité, rien à redire sur la saison du gourou de South Beach si ce n’est que ses dents sont anormalement blanches, que sa peau est anormalement bronzée et que l’accrochage d’il y a trois semaines avec Jimmy Butler et la série de trois défaites qui s’en suivit  est à ce jour le seul point noir d’une saison quasi-parfaite. Lorsque les leaders manquaient à l’appel (genre… très souvent, genre presque tous les soirs de la saison), le coach de Mayami a su mettre des cols bleus à contribution et les Yurtseven, Martin, Dedmon, Vincent et autres Strus ont répondu présent. Douze saisons sur quatorze au dessus des 50% de victoires, meilleur bilan en Floride depuis la saison 2014… ne serait-il pas l’heure de récompenser l’un des tous meilleurs (le ?) coachs de sa génération ?

#1 – Taylor Jenkins (Grizzlies)

56 victoires et 26 défaites, deuxième meilleur bilan de la Ligue, meilleur bilan de l’histoire de la franchise, deuxième meilleure attaque de la Ligue, à la baguette du plus beau show des années 2020

Alerte, un homme est peut-être en train de coiffer tout le monde sur le poteau, et le clin d’œil serait fou si un homme qui souffre de calvitie venait à coiffer tout le monde. Bienvenue dans le Tennessee, terre où un type qui ressemble à Cauet explose absolument tout le monde depuis quatre mois, le tout avec n’importe quel joueur à sa disposition. Ja Morant est en train de révolutionner la NBA ? Les Grizzlies sont quatre fois plus fort avec Tyus Jones à la mène. Jaren Jackson Jr. favori pour le trophée de MIP 2022 ? Tiens, faisons de JJJ un… DPOY en puissance. Dillon Brooks absent les deux tiers de la saison ? Donnons à Kyle Anderson le capitanat et faisons confiance à Ziaire Williams. L’expression idoine pour Memphis cette saison pourrait être “le groupe vit bien” et la présence de Jenkins semble ne pas y être pour rien, car les regards ne trompent pas, car les résultats ne trompent pas, Memphis ayant cette saison, comme Phoenix, tapé le record all-time de la franchise en terme de victoires. Le tout pour l’attaque prôné par TJ est l’un des points les plus rafraichissants en NBA cette saison et après trois saisons seulement en tant que head coach le pépère pourrait donc mettre tout le monde d’accord en 2022. Et mettre Monty Williams et Erik Spoelstra dans le rétro en 2022 ne serait pas une simple perf, ce serait un véritable exploit.

Trois coachs pour un trophée, trois hommes et un couffin. Merci à messieurs Tom Thibodeau, Dwane Casey, Frank Vogel ou Stephen Silas de nous avoir facilité la tâche cette saison dans le choix des hommes, et la lutte finale entre Spo, Jenk et Will s’annonce incroyable. Et vous, plutôt Chaleur, Oursons ou Soleils ?


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