Thriller à Toronto : LeBron James clutchissime, Russell Westbrook force la prolongation, les Lakers reviennent de TRÈS loin

Le 19 mars 2022 à 05:20 par Arthur Baudin

Russell Westbrook
Source image : NBA League Pass

À Toronto, Lakers et Raptors se sont livrés un duel de grands déglingués, à base de prouesses offensives XXL venues réveiller des gens qui bossent dans deux heures. Non, on la refait. À Toronto, Lakers et Raptors se sont livrés un money time de grands déglingués, à base de prouesses offensives XXL venues réveiller des gens qui bossent dans deux heures. Tout n’était pas parfait. La fin, elle, l’était.

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La saison des Lakers est dégueulasse, c’est vrai. C’est pourquoi si vous cherchez le mode d’emploi pour comprendre sous quel angle l’apprécier, on a ce qu’il vous faut. Chacun des matchs de LeBron James & Co. est l’occasion de voir ce qu’il ne faut absolument pas reproduire en tant qu’équipe : des role players utilisés à l’envers, chamboulés par un monopole du ballon, ainsi qu’une hiérarchisation gâteuse au sein de l’équipe. Qu’entend-on par une « hiérarchisation gâteuse » ? Pas de culture de l’instant, Russell Westbrook a sauvé les siens, mais il eût été intelligent de tester plus jeune plus tôt dans la saison. Mais à Los Angeles, tout n’est pas à jeter. Combien de fois cette saison les Lakers ont-ils sauvé nos nuits avec des fins de rencontres scénarisées par les esprits les plus fous ? Que l’escouade de Frank Vogel s’en soit sortie ou non, sa capacité à foutre les frissons dans les derniers instants d’une partie est respectable. Ce vendredi encore, sur le sol canadien, les Lakers ont pondu un classique.

Le contenu du match n’a pas été dingue, mis à part une pièce maitresse qui a assuré la tenue d’un fil conducteur, histoire de ne pas zapper. Au moins quarante-sept fois pendant la rencontre, on a pensé à tout quitter pour créer une religion vouée au culte de Scottie Barnes. À seulement 20 ans, l’ailier fort de 2m06 est agile, technique, fluide, adroit, lucide et n’hésite pas à prendre une partie sous le coude. Sa feuille de match à 31 points, 17 rebonds, 6 assists et 1 interception à 67% au tir, fait écho à une polyvalence quasi unique dans cette cuvée 2021. Seul Evan Mobley rivalise. Est-il toujours devant ? C’est un autre sujet, qui mérite cependant d’être débattu. Mais ce vendredi, LeBron James a sauvé son équipe des griffes de Scottie Barnes en inscrivant 19 de ses 36 points dans le dernier quart-temps et la prolongation. Le mérite lui revient, pour sa combativité et sa tolérance vis-à-vis de coéquipiers pas toujours impliqués défensivement. On en tope une pour son copier-coller du buzzer contre les Wizards. A contrario, intéressant sur la rencontre, Russell Westbrook n’a pas respiré la lucidité dans le money time en tentant – après un rebond offensif – de dégainer sur la tête de Pascal Siakam. Il restait pourtant une dizaine de secondes. Le ballon est venu taper le haut du plexiglass, image à l’appui.

Russell Westbrook

Russell Westbrook a un ange gardien, il ne peut en être autrement. Chahuté par un fan de Toronto avant le match, harcelé par certains “supporters”, maladroit à douze secondes du terme, il sort de la Scotiabank Arena avec le smile : 22 points, 10 rebonds, 10 assists et le fouetté de la soirée. Quelle revanche que ce tir converti à 0,4 seconde du terme. Une remontée de balle farfelue à laquelle on ne prédisait pas un grand avenir. Ou alors entre les mains de LeBron James. Mais une fois encore, Russell Westbrook nous a fait mentir au moment où l’on s’y attendait le moins. À côté d’un Gary Trent Jr. phénoménal dans les dernières minutes du match, c’est fou de voir que le meneur angelinos puisse encore appuyer sur le bouton rouge à 33 ans. Ce bouton rouge qui le place non pas dans un état de grâce, mais dans un état d’audace. Comme s’il ne pensait pas aux conséquences de son tir. Souvent, c’est à côté, et il paie ces mêmes conséquences auxquelles il n’avait pas réfléchi. Mais quand ça fonctionne et qu’il met fin à onze revers consécutifs à l’extérieur, la série noire des Lakers, alors le sentiment de respect vis-à-vis de son personnage est décuplé. Bon, on en tope quand même une pour Avery Bradley et son tir d’assassin en prolongation. Sans lui, le quasi buzzer de Russell Westbrook serait probablement resté vain. Sans lui, les Lakers auraient pu chuter à la 10ème place de l’Ouest, ex aequo avec les Pelicans. On respire sur Hollywood Boulevard.

RUSSELL WESTBROOK AT THE DEATH pic.twitter.com/zI4Eycbi1t

— Rob Perez (@WorldWideWob) March 19, 2022