Stephen Curry ne pense pas avoir ruiné le jeu : “Je ne t’ai pas demandé de tirer cette mer** !”
Le 17 mars 2022 à 15:46 par Hugo Carrette
Stephen Curry a récemment été interrogé sur l’influence qu’il a auprès des jeunes basketteurs qui se mettent à tirer de très loin pour lui ressembler. S’il a évidemment de bons disciples dans le lot (Trae Young par exemple), il y a aussi malheureusement quelques excès.
Stephen Curry est peut-être le joueur qui a le plus révolutionné le basketball ces dernières années. Il est devenu sous nos yeux le meilleur shooteur de l’histoire de la Ligue et il n’y a même plus de débat possible. Pendant toutes ces années, le Chef a montré que pour être bon au basket, il ne fallait pas forcément être un monstre de 2m15 et peser 115 kg. Il a inspiré des milliers de jeunes joueurs qui ont compris que grâce à la maîtrise du tir, leur rêve de jouer en NBA était atteignable. Il n’y a qu’à regarder Trae Young, celui qui se rapproche le plus de Curry en NBA : meneur All-Star, drafté il y a moins de quatre ans, capable de tirer de très loin. Aujourd’hui, les jeunes basketteurs arrivent à s’identifier au Chef et se disent « Je veux devenir comme Steph ». Le problème, c’est que pour faire comme leur idole, ils balancent des jambons depuis le logo, un véritable festival de la saucisse. Invité du podcast Knuckleheads, de Players’ Tribune, avec Quentin Richardson et Darius Miles, Stephen Curry a affirmé qu’il souhaitait qu’on arrête de le taguer sur les vidéos de jeunes qui prennent de mauvais tirs de loin.
« Arrêtez de me taguer dans toutes ces horribles vidéos de basket où les gens prennent de mauvais tirs en disant que j’ai ruiné le jeu. Je ne t’ai pas demandé de tirer cette mer** ! Il y en a un l’autre jour, Isaiah Quickley, il a fait un tir en transition. J’aurais probablement pris ce tir, mais je ne lui ai pas dit de le tirer. Les gens m’ont tagué à gauche et à droite en mode ‘yo, tu as ruiné le jeu, merci’. C’est drôle, parce que j’apprécie la capacité que j’ai eue à changer la façon dont les gens abordent le jeu, c’est irréel. Parce que le tir à trois points et le simple fait de tirer est une compétence que tout le monde peut travailler, on peut s’améliorer. J’y crois vraiment. Tout le monde ne peut pas se contenter de faire de la musculation pour avoir une détente d’un mètre, tout le monde ne peut pas grandir de 15 cm, mais vous pouvez tirer. Quel que soit le niveau auquel vous jouez, quelle que soit la ligue, peu importe, tout le monde est une menace quand vous pouvez tirer. Le fait est que cette compétence est probablement la plus importante dans le jeu. C’est aussi une responsabilité d’enseigner à la prochaine génération ce qui est possible, étendre l’imagination et la créativité sur ce qu’ils peuvent faire sur un terrain de basket, mais si vous me voyez là-bas : ne sautez pas cette partie, cette partie est le travail. »
Stephen Curry n’est pas arrivé en NBA juste parce qu’il pouvait tirer de 9 mètres. Non, le meneur est entré en NBA car il a travaillé dur, pas uniquement sur son tir, mais également sur tous les autres aspects du basket : le dribble, le jeu sans ballon, la vision et la compréhension des systèmes… Beaucoup de jeunes se disent que plus ils seront capables de tirer de loin comme Curry, plus ils auront de chance d’aller en NBA. C’est faux, ils ne produisent qu’une triste parodie de basketball ne faisant d’eux que des Stéphane Poivre. Pour être un bon joueur de basket, et dans tous les autres sports, il faut travailler dur. Cette intervention du Chef rappelle la publicité de la marque Jordan ‘Maybe It’s My Fault’, dans laquelle MJ explique qu’il n’aurait pas dû laisser croire que ce qu’il a fait était facile.
« Peut-être que c’est de ma faute. Peut-être que je vous ai laissé croire que c’était facile quand ça ne l’était pas. Peut-être que je vous ai fait penser que mes highlights commençaient à la ligne des lancers-francs et pas à la salle de sport. Peut-être que je vous ai laissé croire que tous les shoots que je prenais étaient des game winners, que mon jeu était bâti sur des flashs et pas sur du feu. Peut-être que c’est de ma faute que vous n’ayez pas vu que les échecs me donnaient de la force, que ma douleur était ma motivation. Peut-être que je vous ai laissé croire que mon basket était un cadeau du ciel et non pas quelque chose pour lequel j’ai travaillé, chaque jour de ma vie ? Peut-être que j’ai détruit le jeu, ou peut-être, vous ne cherchez que des excuses. »
Alors, à tous les jeunes basketteurs qui souhaitent faire comme Stephen Curry, Michael Jordan ou n’importe quel autre joueur de NBA : arrêtez de balancer des saucisses depuis la moitié de terrain et commencez à travailler. Être capable de tirer de loin, c’est très bien, mais essayez d’ajouter d’autres armes à votre palette. Travaillez, ne lâchez rien, et peut-être qu’un jour vous aussi vous réaliserez vos rêves.
Source texte : Knuckleheads, Players’ Tribune