Le maillot de Kevin Garnett retiré : une cérémonie classe et émouvante, pour un joueur badasse, une personnalité exaltante
Le 14 mars 2022 à 01:45 par Arthur Baudin
Ce dimanche, les 19.580 spectateurs du TD Garden ont troqué leurs tenues civiles pour des costumes de gabiers. Le temps d’une soirée, « Hissez la grande voile ! » est devenue l’expression préférée des Bostonnais. À grands coups de corde, le maillot de Kevin Garnett est monté au plafond et sauf (gros) imprévu, il n’en redescendra pas. On débrief.
C’est promis, on ne parlera pas des Wolves dans ce papier. La seule et unique franchise qui mérite qu’on lui consacre ces lignes, pour le moment, c’est bien Boston. Quelle cérémonie ce fut. Au terme d’une soirée parfaitement scénarisée, de bout en bout, le maillot de Kevin Garnett a rejoint le plafond du TD Garden. Son numéro cinq flotte désormais aux côtés de 23 autres légendes des Celtics. Ça fait maintenant 24. Eh, pas de blasphème hein, mais il va falloir penser à décrocher du maillot si l’on veut qu’il reste assez de numéros pour les joueurs du moment. Le genre de problème que ne connaissent pas les Clippers. M’enfin, à 23h30, nous étions tous branchés à attendre l’intronisation. Le live s’allume et premier constat, la défaite contre Dallas n’a pas vidé la salle. Mieux encore, le public réserve une bronca à l’entrée de Kevin Garnett. The Big Ticket file s’assoir dans le rond central, à côté du trophée Larry O’Brien remporté en 2008. Non loin, assis au premier rang, les autres champions veillent : Ray Allen, Brian Scalabrine, Danny Ainge, Eddie House, Glen Davis, James Posey, Leon Powe, Kendrick Perkins et Paul Pierce sont tous là. À la régie, Jean-Sébastien fout une cassette dans le magnéto. Et quelle cassette. Sur l’écran du TD Garden, un film retrace l’épopée de Kevin Garnett sous le maillot des Celtics. Dans le genre bande-annonce épique qui fait se dresser les poils, celle-ci se classe entre Narnia et Le Réveil de la Force.
Popopo… la vidéo réalisée par les Celtics en hommage à Kevin Garnett et sa carrière… ma-gni-fique…! 👏👏👏pic.twitter.com/HFzKfJAP9N
— TrashTalk (@TrashTalk_fr) March 13, 2022
On en place une pour le monteur hein, le gars a fait ça en calebar avec sa suite Adobe. Au centre du parquet, Kevin Garnett a le regard fier, mouillé, mais fier. Il fixe droit devant, sans doute pour éviter que l’on décèle l’émotion qui est la sienne. Il n’est pas du genre à montrer ses faiblesses. On se dit qu’il est ému, et en fait pas du tout. Le Big Ticket lâche un « YEAH » de bon gros rappeur qui filme ses mixtapes au BlackBerry. Mais là encore, c’était un leurre. Quelques phrases suffisent à le trahir. On comprend très vite qu’il enchaîne les « YEAH » pour éviter de montrer sa nervosité. À plusieurs reprises, il s’arrête pour reprendre sa respiration. Côté logistique et mise en scène, on apprécie le lot de petits détails, comme ce chiffre « 5 » projeté sur le parquet. Posé sur sa chaise, illuminé par le seul projo de la salle, Kevin Garnett parle. Bien qu’il tente de la camoufler par des vannes de gros dur, l’émotion monte. Toutefois, sa vessie de larmes tient. L’un des meilleurs moments de la soirée arrive. Sur demande personnelle du boss de la soirée, Paul Pierce et Ray Allen le rejoignent au centre du parquet pour y taper un gros gâté. Entre lui et Ray Allen, la réconciliation est officialisée. En 2012, KG avait mal pris le départ du sniper pour Miami. La conclusion ? S’il jouait aujourd’hui, Kevin Garnett aurait peu d’amis. M’enfin, Doc Rivers est lui aussi (logiquement) dédicacé, puis le discours de Kevin Garnett termine par une salve de « I love you » et un dernier « BEAN TOOOOOWN ». Ses yeux sont trempés, on y est presque.
« Ray, t’es le prochain à avoir ton numéro retiré ici, put*** ! » – Kevin Garnett
Après des années de distance et d’embrouilles, Kevin Garnett et Ray Allen se réconcilient enfin… 🙏💚pic.twitter.com/bIbpd2tGpH
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Une main après l’autre, lentement mais avec beaucoup d’application, Kevin Garnett hisse sa bannière au plafond du TD Garden. Enfin sa bannière pas vraiment, puisque son 5 partage l’étendard avec les numéros retirés de Larry Bird (33), Robert Parish (00), Bill Russell (6), Kevin McHale (32), Dennis Johnson (3) et Reggie Lewis (35). La raison ? Il n’y a plus assez de place pour que les 24 maillots retirés de la franchise aient chacun leur bannière. Mais ça ne semble pas gêner Kevin Garnett, dont l’émotion est de plus en plus palpable. La bannière est presque en haut. La voix de Phil Collins – sur In The Air Tonight – l’accompagne. Ça y est, il pleure. Kevin Garnett pleure. Quasi honteux, il se ressaisit d’emblée. Mais c’est trop tard, la coulée de larmes a laissé une trace sur son visage, comme Kevin Garnett a laissé sa trace à Boston.
.@KevinGarnett5KG raises his jersey to the rafters in TD Garden 🙌 pic.twitter.com/nHBP3RCboe
— NBA TV (@NBATV) March 13, 2022