Suns, les enjeux de la fin de saison régulière : trois questions qui vont rythmer le sprint final à Phoenix

Le 08 mars 2022 à 15:41 par Giovanni Marriette

Chris Paul 14 janvier 2022
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Une quarantaine de jours, voilà ce qui nous sépare aujourd’hui de la fin de la saison régulière 2021-22. A un mois et demi des Playoffs – ou de la Lottery – chaque franchise a fourbi ses armes lors de la trade deadline du 10 février dernier, puis elle a profité dernièrement d’une semaine de All-Star Break pour se poser les quelques questions essentielles à une fin de régulière dans les clous. Les objectifs ne sont pas les mêmes partout, évidemment, mais on s’est nous aussi posé rapidement sur les thématiques principales des six semaines qui nous attendent, en sélectionnant pour chaque franchise trois petites questions, trois idées à développer. Choix non-exhaustif évidemment car sinon ça n’en finit plus, et on part sans plus attendre sur la fin de saison des… Suns.

Vivre ou survivre sans Chris Paul

Les Suns avec Chris Paul ? 48-10. Les Suns sans Chris Paul ? 3-3. Ok, ce bilan doit également être mis en parallèle avec l’absence actuelle de Devin Booker et plus récemment de Cam Johnson (2-1 sans D-Book) mais le constat est assez clair et observé par tous : les Suns jouent moins bien au basket sans Chris Paul. Jusque-là rien de bien illogique à dire qu’une équipe est moins bonne quand l’un des meilleurs meneurs de l’histoire ne lui tient pas la baguette, mais ce que l’on veut dire par là c’est surtout qu’il faudra éviter l’écroulement final, de fatigue aussi, après trois premiers quarts de régulière historique, et qu’il, faudra, surtout, savoir rebondir en cas de souci majeur avec CP3… lors des Playoffs. On le sait, Chris le magnifique donne du relief à tout ce qu’il touche mais un mélange de lose et de fragilité l’a également rendu célèbre pour ses manquements au printemps, et aujourd’hui l’envie de le voir enfin sacré rejoint la peur qu’il ne nous la fasse à l’envers, une fois de plus. Le cas échéant les Suns devront trouver les ressources pour s’en sortir, tadam paragraphe suivant notamment, la première place semble quoiqu’il; arrive assez safe compte tenu du pétard mis à la concu depuis octobre, mais pour vulgariser la chose disons que la fanbase de Phoenix peut dès à présent croiser les doigts pour que son petit général n’ait pas trop mal aux siens en avril. Ou à ses épaules. Ou à ses genoux. Ou à ses chevilles, bref, on s’est compris.

Devin Booker en mode MVP ?

28 points, 5 rebonds et surtout 8 passes de moyenne depuis qu’il a pris seul le lead de l’équipe, un petit tour par la case protocole COVID qu’on avait presque oublié tiens, tout ça pour dire qu’en l’absence de Chris Paul Devin Booker va devoir prendre le lead et, pourquoi pas, faire évoluer un peu son jeu. Première indication ? Il en est capable, puisque son playmaking est devenu incroyable ces deux dernières saisons alors qu’il n’était “que” prometteur jusque-là. Deuxième indication ? Devin Booker ne peut pas devenir Chris Paul car cela signifierait qu’il n’est plus Devin Booker. Entendez par là que les qualités de D-Book lui sont propres, qu’elles sont responsables en grande partie de la démo des Suns depuis deux ans, et que pour triompher cette saison il faudra pendant l’absence de CP3 un Armani survolté et à son retour un Armani… survolté. Encore plus que d’habitude. Si les Suns n’ont pas été champions en 2021 c’est aussi parce qu’en face se dressait un ennemi d’un autre genre, du genre de ceux qui tapent des 50/14 dans un Game 6 de Finales NBA, et c’est cette caste que Devin doit rejoindre cette année. Sans plus attendre. Si ce n’est pas Giannis qui se plante en face ce sera Stephen Curry, ou Ja Morant, ou Nikola Jokic, ou même LeBron James, et si d’aventure les Suns devaient passer l’écueil de l’Ouest les Giannis, Joel Embiid, Jayson Tatum ou Kevin Durant se chargeraient de rappeler que tout champion possède son glouton. Oui on vient d’inventer l’expression, mais nous ce qu’on veut c’est du Booker comme on l’a vu face aux Lakers au premier tour la saison passée, du Booker qui en plante 45 chaque soir, du Booker en mission. Car si les Suns sont avant toute chose une incroyable machine de guerre, tadam paragraphe suivant, un champion se démarque aussi par le cannibalisme donc l’égoïsme positif de son leader. Devin Booker peut-il l’être ? Devin Booker doit l’être.

Au complet, les Suns ne seraient-ils pas LES favoris pour le titre ?

On y vient. Evidemment les Suns sont redevenus un rouleau compresseur grâce à l’arrivée de Chris Paul, grâce à l’entrée de Devin Booker dans la catégorie superstars. Mais ce que Monty Williams s’évertue à construire depuis plusieurs années va bien au-delà d’une doublette de All-Stars. A notre humble avis ? Il y a tout dans cette équipe. Un futur Hall Of Famer et des back-ups tout sauf inutiles (Cameron Payne, Elfrid Payton), un pivot référencé plus doué que la moyenne et dont la production est magnifiée par son meneur (Deandre Ayton), capable d’être le facteur X d’une rencontre voire d’une série car physiquement peu d’intérieurs peuvent le tenir en NBA. Un Mikal Bridges qui peut défendre sur les six postes, oui on en inventé un tellement il le fait bien, un Mikal Bridges qui peut d’ailleurs devenir le facteur Y de n’importe quel match voire de n’importe quelle série, oui on se répète mais le boug donne parfois l’impression qu’il est aussi fort en attaque qu’en défense, et on parle de l’un des cinq meilleurs défenseurs de la Ligue. Rajoutez à notre tambouille un jeune sniper aux dents longues (Cam Johnson), un pit-bull essentiel dans ce genre de conquêtes (Jae Crowder), un back-up de luxe à Deandre Ayton et qui connait de surcroit la recette pour jouer des Finales et même gagner des titres (messieurs dames n’oubliez jamais que JaVale McGee possède trois bagues et une médaille d’or olympique) ou même un Torrey Craig dont personne ne parle mais qui a été réintégré dans le but de toper quelques missions en Playoffs, et vous obtenez au final un ragoût parmi les plus complets et les mieux cuits depuis des années. Un roster blindé à tous les étages, drivé par une légende et une autre qui rêve de le devenir et boosté par quelques soldats sûrs de leurs forces et bien conscients de leurs tâches, le tout sous les ordres d’un coach qui n’a plus grand chose à prouver si ce n’est un temps-mort malin dans un Game 7. Vous savez quoi ? Elle est de beaux airs de favori cette équipe, et ce serait d’ailleurs dans une logique continuité que de voir les Suns au sommet en juin. On en reparle ?


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