Rockets, les enjeux de la fin de saison régulière : trois questions qui vont rythmer le sprint final à Houston

Le 02 mars 2022 à 11:43 par Giovanni Marriette

Jalen Green 22_02_2022
Source image : YouTube

Une quarantaine de jours, voilà ce qui nous sépare aujourd’hui de la fin de la saison régulière 2021-22. A un mois et demi des Playoffs – ou de la Lottery – chaque franchise a fourbi ses armes lors de la trade deadline du 10 février dernier, puis elle a profité dernièrement d’une semaine de All-Star Break pour se poser les quelques questions essentielles à une fin de régulière dans les clous. Les objectifs ne sont pas les mêmes partout, évidemment, mais on s’est nous aussi posé rapidement sur les thématiques principales des six semaines qui nous attendent, en sélectionnant pour chaque franchise trois petites questions, trois idées à développer. Choix non-exhaustif évidemment car sinon ça n’en finit plus, et on part sans plus attendre sur la fin de saison des… Rockets.

Jalen Green va t-il fermer des bouches ?

C’est le running gag depuis plus de dix jours et, quoiqu’on en dise, ça pourrait durer encore un peu. Fred Weis peut par exemple en témoigner, les marronniers ont la vie dure et si Jalen Green était connu jusque-là pour être un jeune athlète tout à fait au dessus de la moyenne et pour célébrer des dunks quand on son équipe est menée de 20 points, le voilà affublé à présent du fantôme du Dunk Contest, soirée cauchemardesque lors de laquelle il a fait la promo de son NFT avant de rater une centaine de tentatives environ. L’objectif désormais pour l’ancien prospect de Ignite Team ? Nous faire oublier cet affront, on parle d’un SDC là les gars, calmez-vous aussi, et rappeler par la même occasion à tout le monde pourquoi il est un n°2 de Draft. Rarement voire jamais mentionné dans les discussions pour le ROY car dominé dans cette race par les Mobley, Cunningham, Giddey, Barnes et autres Wagner, Jalen doit débouler en cette fin de saison comme un lion en cage et prendre sa franchise sur ses frêles épaules. Lélenne est là pour être le leader des Rockets, personne d’autre aujourd’hui n’en a le profil à Houston (voire plus bas), et le bagage de l’arrière délié est largement suffisant pour le voir dominer ce dernier mois de compétition, qui sera fait pour son équipe on le rappelle de matchs dénués de tout enjeu su ce n’est celui de perdre avec panache. Trop de talent, trop de flow, trop d’envie, ne reste plus qu’à doser tout ça, et si Jalen dose, alors on dosera peut-être aussi nos vannes. Deal ?

John Wall va-t-il remettre des baskets ?

Fin novembre dernier c’est avec un étonnement non dissimulé qu’on apprenait la nouvelle : John Wall pourrait remettre le short cette saison avec les Rockets. Le lendemain ? Beaucoup moins étonnés quand on apprit que le meneur de Houston avait semble-t-il demandé “le poste de titulaire ou rien”. Depuis… bah rien, faut pas pousser non plus, c’est pas parce que tu prends 40 plaques par an qu’il faut te croire tout permis. Ah, on nous fait signe dans l’oreillette que c’est même 44 cette année et 47 l’année prochaine, tu m’étonnes que personne n’a pris le risque à la trade deadline. Au bout du compte ? John Wall participe à la saison de sa franchise mais plus en tant qu’agent développeur pour les jeunes de son roster, en clair le tonton gênant qui fait des blagues de cul entre le fromage et le dessert, et les pauvres Rockets sont dans une sacrée impasse avec un mec qui, certes, tourne à 19 points et 9 passes ne carrière et demeure l’un des meilleurs meneurs de sa génération, mais qui n’a surtout pas joué un match de basket depuis un an et dont la situation n’a pas l’air de vouloir se décanter. C’est con, le statut actuel de sa franchise (“en reconstruction”) et le besoin de quelques jeunes d’être encadrés rentraient dans le décor d’un joli pari pour John Wall, mais difficile de tirer dans le même sens avec un mec qui gagne plus que les trois quarts de votre roster en cumulé et qui ne semble pas non plus enclin à faire plus d’efforts que cela. On n’a presque envie de dire “quel gâchis”, ça questionne l’idée des contrats max, tout ce que vous voulez d’ailleurs, mais aujourd’hui et pour reprendre la question de départ : non, John Wall n’est pas prêt de remettre des baskets, il n’est peut-être même pas près “à” remettre des baskets.

Et Kevin Porter Jr., va-t-il finir la saison sans encombres ?

On y croyait dur comme fer, et pour être tout à fait honnête votre serviteur en avait même fait… son favori dans la course au MIP. Ah ouais, quand même/ Aujourd’hui ? Force est de constater que passer de 16 à 13 points de moyenne ne fait pas de vous un MIP, même si, à deux reprises cette saison le pépère KPJ nous a fait bondir du canapé avec un game winner. Sang froid dans les veines mais sang dans les yeux parfois, avec ce craquage à la mi-temps d’un match du début de saison quand le gamin s’était carrément… barré de la salle parce que son coach l’avait saoulé. Sacré Kevinou, sacré coquinou mais sacré névrosé surtout, puisque depuis toujours l’ancien meneur des Cavs est en proie à ses fantômes, la faute à des drames personnels vécus, la faute à une fragilité reconnue, la faute à un engrenage dans lequel il n’arrive pas à éviter de remettre les pieds encore et encore. On en est là avec KPJ, à se dire qu’on est en face de l’un des plus gros talents de sa génération, limite “le”, mais que le sport ce n’est pas qu’un short et des baskets mais aussi une éthique, un devoir d’être pro, et que ces manquements ponctuels, trop fréquents, sont bien partis pour nous priver d’une carrière qui pourrait (aurait pu ?) être phénoménale. Ding ding ding rappel tout de même : Kevin n’a que 21 ans et tout le temps de s’assagir, de rencontrer les personnes, les coachs, les franchises qui l’accepteront comme il est tout en s’évertuant tout de même à adoucir son tempérament. On gardera en tout cas un œil sur sa fin de saison, même s’il a passé la tondeuse sur son crâne et qu’on ne l’a pas reconnu hier, en espérant donc, surtout, qu’il se concentre sur ses incroyables skills sans s’éparpiller façon puzzle. C’est pas gagné mais on y croit, c’est pas gagné mais on en rêve.


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