Jayson Tatum revient sur l’échec cuisant des Celtics en 2018-19 : la preuve ultime que le talent ne suffit pas pour gagner

Le 23 févr. 2022 à 12:06 par Nicolas Meichel

Source image : Celtics Media Day

On le sait, en NBA, le talent est très important mais il ne fait pas tout. Des équipes blindées sur le papier mais qui se plantent sur les parquets, ça arrive et on peut citer plusieurs exemples. Genre les Celtics de 2018-19. Faisant partie des grands favoris de la Conférence Est, ils n’avaient même pas atteint les Finales de Conférence cette saison-là. Jayson Tatum raconte.

Alors dans sa deuxième saison NBA et tout juste âgé de 20 piges, JT voyait très grand, autant pour lui que pour son équipe de Boston. Et pour cause. L’année précédente, les Celtics avaient réalisé un parcours magique en allant jusqu’au Game 7 des Finales de Conférence Est malgré l’absence des deux grandes recrues de l’intersaison 2017, Kyrie Irving et Gordon Hayward (blessés). Sans eux, Tatum, Jaylen Brown, Terry Rozier et Cie s’étaient tout simplement surpassés pour emmener les Verts le plus haut possible. Symbole ultime de cette belle épopée, l’énorme tomar de Jayson sur LeBron James en personne lors de la septième manche décisive entre les Celtics et les Cavaliers au TD Garden de Boston. Le King – juste monstrueux – s’était finalement imposé avec ses Cavs mais les jeunes C’s avaient envoyé un sacré message à la NBA. Tout naturellement, avec le départ de LeBron vers Los Angeles à l’été 2018 et le retour de blessure de Kyrie et Hayward, les Celtics faisaient office de favoris à l’Est pour la saison 2018-19 et ils étaient nombreux à annoncer une Finale NBA entre Boston et Golden State. Beaucoup de talent, des jeunes très prometteurs et déjà prêts pour les grands moments, une très grosse profondeur de banc, l’excellent Brad Stevens en tant que coach… bref tout semblait réuni pour que Boston retrouve le trône de l’Est après la dictature imposée par LeBron James. Sauf que ça ne s’est pas du tout passé comme prévu, les Celtics terminant seulement quatrièmes de leur conférence avant de se faire dégager par les Bucks dès le deuxième tour des Playoffs. Sur le podcast de J.J. Redick, Jayson Tatum revient sur cet épisode.

“C’est une combinaison de plusieurs choses. Kyrie et Gordon étaient de retour, et puis il y avait moi, JB et Terry. Naturellement, on en voulait plus. On était jeunes, on avait conscience de ce qu’on venait de réaliser et à quel point on était proches [des Finales NBA, ndlr.]. On voulait être les gars, et tout le monde était un peu résistant. […]

Je pense que tout le monde a joué un rôle là-dedans, moi notamment. Je voulais vraiment gagner, mais je voulais prendre la place de numéro 2 derrière Kyrie, qui était notre meilleur joueur. Je prends la responsabilité pour certaines de ces choses-là. En regardant en arrière, c’est difficile de ne pas se dire qu’on aurait pu aller au bout, surtout avec les blessures des Warriors.”

Les Celtics avaient clairement le talent pour accrocher une 18e bannière de champion au sommet du TD Garden. Mais la mayonnaise n’a jamais pris. La saison 2018-19 a été caractérisée par de nombreuses tensions au sein du groupe de Stevens, notamment par rapport aux rôles, aux responsabilités et à la répartition des minutes. Checkez un peu cet effectif : Kyrie Irving, Gordon Hayward, Jayson Tatum, Jaylen Brown, Terry Rozier, Al Horford, Marcus Morris, Marcus Smart, Aron Baynes, Daniel Theis, ça en fait du monde dans le même vestiaire. Trop de monde pour que Coach Stevens parvienne à satisfaire tout le monde. Parce que oui, parfois, trop de talent et trop de profondeur peuvent être contre-productifs s’il n’y a pas un vrai équilibre ou une vraie hiérarchie dans l’équipe. C’est encore plus le cas quand il y a des caractères affirmés dans le groupe comme c’était le cas cette année-là à Boston. D’ailleurs, on a eu une nouvelle preuve cette saison avec les Hawks d’Atlanta, incapables de répondre aux grosses attentes placées en eux après les Finales de conf’ de l’an passé et qui ont notamment décidé de transférer Cam Reddish pour donner un peu d’air au roster. Tout ça pour dire que l’objectif d’une équipe, ce n’est pas d’accumuler le plus de joueurs de talent. C’est de trouver la bonne formule avec des joueurs qui brillent dans leur rôle. Et ça, c’est pas évident.

Pour la petite histoire, cette saison 2018-19 avait débouché sur le départ de Kyrie Irving, dont la Free Agency avait pas mal pesé sur les Celtics cette année-là et souvent ciblé pour expliquer les dysfonctionnements du collectif bostonien. Al Horford avait également déménagé, tout comme Terry Rozier qui fut envoyé aux Hornets en échange de Kemba Walker. 

Source texte : The Old Man and The Three


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