DeMar DeRozan fait son bruit dans la course au MVP : 4 derniers matchs de très haut niveau, le débat s’intensifie

Le 11 févr. 2022 à 15:00 par Loic Duthoit

DeMar DeRozan 20 décembre 2021 pari
Source image : NBA League Pass

Cette saison, DeMar DeRozan régale. Un florilège de masterclass offensives ponctuées par des tirs plus clutchs les uns que les autres. Le tout dans une équipe des Bulls renforcée à la dernière intersaison, et qui depuis tourne à merveille. On parlait un peu moins de lui pour le trophée de MVP, mais les 4 derniers matchs de DeMar viennent remettre les pendules à l’heures.

Drive de DeMar DeRozan, l’arrière plante ses appuis au milieu de plusieurs défenseurs, il feinte, deux fois, puis lâche son petit mid range sous une marée de bras adverses. Un coup de sifflet retentit juste avant que la balle n’atteigne son objectif. Une scène vue et revue cette saison,. Nombreuses sont les équipes à avoir pris une mixtape de tonton DeMar. Sa panoplie offensive est juste hallucinante. Du mid range à l’attaque de cercle qui termine en poster – en passant par le petit floater ou le fadeaway à la Kobe – il y a des soirs où la seule défense possible est de prier pour que la balle ne rentre pas. Son jeu d’appuis est l’un des meilleurs de la ligue. Il y a du Mamba dans son jeu, en témoignent ses shoots vicieux ligne de fond, ou même son instinct de tueur dans le 4ème quart temps. Après 12 saisons passées dans la Ligue, on connaissait déjà ses qualités. Mais DeMar DeRozan a franchi un nouveau cap cette année, depuis son arrivée à Chicago. Dans la première partie de saison, il était l’un des favoris pour le titre de Most Valuable Player. Cela fait maintenant quelques semaines que l’on parle moins du n°11 des Bulls, dans l’ombre de Joel Embiid et Nikola Jokic. Cela tombe bien, il vient de nous fournir 4 nouvelles raisons de reparler de lui, toutes à plus de 30 points (31, 45, 38 et 36). Parmi elles, un season high pour que les votants fassent remonter un peu son dossier dans la pile des candidats au trophée de MVP. Ses trois premières perfs ont été réalisées – par des professionnels – sans mettre un seul tir à 3-points, ce qui en dit long sur l’ovni du périmètre qu’il est. Cerise, ses trois dernières sorties sont proprissimes, toutes à minimum 60% au shoot.

DeMar DeRozan's last 4 games:

31 PTS, 5 REB, 7 AST
45 PTS, 9 REB, 7 AST
38 PTS, 5 REB, 4 AST
36 PTS, 5 REB, 4 AST https://t.co/pMp12AmrFo

— NBA.com/Stats (@nbastats) February 10, 2022

Un peu d’air. Son niveau sur les quatre derniers matchs a effectivement relancé un débat en trois lettres. Les Bulls sont deuxièmes de la Conférence Est et pour son intégration, le natif de Compton réalise certainement la meilleure saison de sa carrière. Il y a toutefois quelques circonstances atténuantes dans le dossier de DeMar. Comme aux Suns avec Devin Booker et Chris Paul, l’excellente forme des Bulls n’est pas la réussite d’un seul homme. L’escouade de Billy Donovan est un monstre à deux têtes et bien si Zach LaVine soit moins « hypant », son importance n’est pas à négliger. Oui, DeMar réalise une saison grandiose, mais elle n’est peut-être pas du même calibre que celles de Embiid, Jokic ou même Giannis. Il faut d’ailleurs relativiser les récentes prouesses de DeRozan. De ses performances contre Philly (45 points) et Phoenix (38 points) ont effectivement découlé deux défaites. Des débâcles auxquelles la concurrence ajoute son grain de riz : Joel Embiid et Devin Booker ont eux aussi régalé face aux Bulls (respectivement 40 et 38 points). Ils ont ainsi marqué davantage de points dans la tête des votants, en remportant de grosses victoires. La crédibilité de DeRozan dans la course au trophée de MVP dépendra essentiellement des futurs résultats des Bulls. Si ces derniers finissent la saison en dominant outrageusement, il sera logiquement l’un des favoris. Mais rien n’est moins sûr alors que les cinq premières places à l’Est se jouent dans un mouchoir de poche.

Voir DeRozan jouer à ce niveau depuis la saison, ça fout la banane. Avec le maillot des Bulls sur les épaules, c’est vraiment sublime. Pour le titre de MVP, cela risque toutefois d’être un peu light, mais il ne faudrait pas l’enterrer trop vite. Si DeRozan finit la saison en jouant comme sur ses quatre derniers matchs, le débat s’intensifiera.