4ème victoire de suite pour les Hawks : Ice Trae Young à la baguette, incroyable mais vrai quand tu défends tu peux gagner au basket-ball
Le 24 janv. 2022 à 04:33 par Bastien Fontanieu
Alors qu’ils étaient au bord de l’implosion en perdant 11 de leurs 14 derniers matchs, les Hawks d’Atlanta ont confirmé leur statut d’équipe incompréhensible cette saison en ajoutant une 4ème victoire de suite, cette nuit à Charlotte (113-91). Un succès supplémentaire qui dégage un paquet de nuages au-dessus de la Géorgie, mais qui laisse quand même beaucoup de monde dans le doute. What the fuck ?
Il suffisait de voir les journalistes locaux et observateurs d’Atlanta ces derniers jours pour comprendre l’étendue du délire.
Comprends rien à ce qui se passe.
Oui, en ce moment, supporter les Hawks revient à vivre sans chercher à capter quoi que ce soit, la logique laissant place au freestyle total et donc l’improvisation. Jugez plutôt la situation suivante, elle qui date d’une semaine. Atlanta venait de transférer Cam Reddish à New York, les Knicks en profitaient pour taper les Hawks, et tout ce qu’on attendait c’était l’explosion d’un groupe à la trade deadline. Ce n’est même pas il y a deux semaines qu’on voyait plusieurs rapports tomber dans les coulisses de la NBA, indiquant que John Collins était frustré par son rôle, mentionnant Travis Schlenk l’architecte de la franchise regretter publiquement d’avoir conservé ce même groupe, et la trade deadline pointer son nez avec les Hawks en tête de gondole. Oui, Atlanta avait la tête du client parfait pour faire un énorme transfert, et ce sera probablement le cas entre aujourd’hui et le 10 février prochain. Mais pour des raisons assez incompréhensibles, certaines plus logiques, les hommes de Nate McMillan viennent de remporter quatre matchs de suite et pas contre les voisins du dessous qui vendent des DVD le samedi. Milwaukee, Minnesota, Miami et Charlotte au tapis, quatre adversaires de qualité et quatre victoires devant des fans abasourdis. Mais où était cette équipe depuis le début de la saison…? Face à cette interrogation, des dizaines de réponses possibles mais des points qu’il faut mettre prioritairement en avant.
Déjà, incroyable mais vrai comme le titre le rappelle, défendre au basketball peut vous faire gagner des matchs. Absolument horribles depuis le début de saison, les Hawks se sont soudainement retroussés leurs manches et respectent enfin les fondamentaux d’une défense de qualité. Les efforts de Trae Young, qui étaient quasiment au niveau 0 en automne, donnent le ton et c’est tout un groupe qui suit. De’Andre Hunter de retour, Clint Capela également, Onyeka Okongwu, Kevin Huerter, Delon Wright et John Collins, autant de garçons qui semblent enfin collectivement préoccupés par leur propre moitié de terrain, et forcément ça aide à repartir avec la victoire. Ainsi, tout en gardant une attaque létale (2ème de toute la NBA), les Hawks ont réalisé les stops nécessaires pour frustrer Giannis et les Bucks, Jimmy Butler et le Heat, Karl-Anthony Towns et les Wolves, et enfin Terry Rozier et les Hornets. Alors oui, parfois ce sont les circonstances qui aident. Comme Jrue Holiday absent côté Milwaukee, ou Kyle Lowry et Tyler Herro côté Miami, sans parler de l’expulsion d’Anthony Edwards côté Minnesota ou l’horrible 4/36 à trois-points offert par Charlotte ce dimanche soir. Oui, ça aide. Mais même dans des conditions pareilles, les potes de Lou Williams étaient capables de s’incliner en prenant une valise de pions dans la raquette ou venant de joueurs inconnus. En ce sens, respecter un minimum ses préceptes défensifs et continuer à bien attaquer, c’est le début du bonheur pour les pioupious.
Ensuite, si l’ambiance autour de Cam Reddish n’était pas top dû au fait que l’ailier souhaitait partir d’Atlanta depuis cet été, le retour des cadres n’est pas un élément anodin dans cette récente remontée d’Atlanta à la surface. Couteau-suisse ultime des Hawks, De’Andre Hunter revient et c’est toute une défense ainsi qu’un spacing qui s’améliore. Et pendant qu’Okongwu donne tout à l’arceau, Capela revient doucement mais sûrement dans la rotation. Les histoires de Covid semblent loin derrière, désormais Nate McMillan semble pouvoir compter sur son groupe au complet et cela contribue forcément à de meilleurs résultats. Quand tu n’as pas à triturer tes rotations en permanence, tu peux compter sur un peu de stabilité et de régularité dans les performances, c’est une logique assez implacable même si certains excellent dans le jeu d’adaptation permanente (Spoelstra). Du coup, les efforts demandés à Danilo Gallinari ne sont pas si importants, ce qui lui permet de se réveiller en attaque. Delon Wright n’a pas à surperformer, ce qui lui permet d’être bon dans son rôle, celui pour lequel il a été signé. Est-ce que cela veut dire que c’est la fin du cauchemar à Atlanta ? Non, en ce moment ce qui se passe se nomme une accalmie. Mais il peut tout à fait y avoir un énorme transfert dans les 15 prochains jours. Avec cinq matchs à domicile, dans une State Farm Arena où les victoires n’ont pas été nombreuses jusqu’ici, Trae Young (à la bataille avec Joel Embiid pour le titre de Joueur de la semaine) a l’occasion de calmer définitivement les choses. Est-ce que ce groupe est enfin stable et peut traverser la deadline sans d’immenses changements, ou est-ce que Schlenk va tout de même appuyer sur le gros bouton rouge et aller chercher une star de Philadelphie pour la coller aux côtés de son meneur fétiche ? Les prochains matchs ne répondront pas à cette question, mais ils influenceront forcément la décision du management.
Kings, Celtics, Lakers, deux fois Raptors et les Suns, voici le menu qui attend les Hawks à domicile sur leurs prochaines rencontres. Équipe la plus décevante de ce début de saison en NBA, l’armée d’Atlanta peut-elle réussir à mettre sa première partie dans le rétro pour offrir un énorme push de second acte, comme… la saison dernière ? Sortez le popcorn, confirmation attendue et demandée sur la fin du mois de janvier.