Top 10 des joueurs sanctionnés… pour pas grand-chose : les arbitres ont parfois la faute technique facile, même Tim Duncan peut témoigner

Le 19 janv. 2022 à 20:19 par Loic Duthoit

Cade Cunningham
Source image : NBA League Pass

Samedi dernier, les Pistons recevaient les Suns. Le first pick de la cuvée 2021, Cade Cunningham, réalise alors un bon match devant son public avec déjà 19 points à 4 minutes de la fin du troisième quart-temps. Vint un drive incisif ligne de fond, sublimé d’un reverse dunk sur la tête de Jalen Smith. Pris dans l’émotion de son action, Cade tend un index rageur vers son clan, ce que l’arbitre interprète comme une tentative de provocation à l’encontre de Jalen Smith. Ce qui devait arrivait arriva, faute technique, la seconde, et l’exclusion pour le jeune prodige qui sort avec un air désabusé.

Dans l’histoire de la NBA, Cade Cunningham n’est pas le seul joueur à avoir fait les frais d’un arbitre quelque peu tendu de la ficelle. Trop fréquentes sont les fautes techniques attribuées par abus de pouvoir, ou même sans aucune raison. Encore aujourd’hui, certains de ces coups de sifflet ne sont toujours pas sortis de nos têtes. L’expulsion de Cade est donc l’occasion parfaite pour se rafraichir la mémoire avec un bon Top 10 des joueurs qui se sont fait sanctionner… pour pas grand-chose.

#10 – Russell Westbrook vs Detroit

À la dixième place, l’on retrouve une petite wild card en dédicace à une scène un peu lunaire vécue cette saison. Petit rappel donc : Russel Westbrook est en conférence d’après-match, celui entre Pistons et Lakers lors duquel Isaiah Stewart s’est fritté avec LeBron James. L’un des journalistes lui demande alors pourquoi Russ a-t-il pris une faute technique, ce à quoi le meneur répond : « j’ai pris une technique ? ». Il regarde ensuite la feuille de match pour constater – interloqué – qu’il en a effectivement pris une au cours de la rencontre. Incapable de donner une explication plausible, Russell Westbrook en déduit qu’il a certainement été une victime collatérale des échauffourées. Mouai, pas à nous Russ, on se souvient de ta garde de septuagénaire qui a vu quelqu’un uriner sur son rosier.

Russell Westbrook's reaction to finding out he got a technical foul from last night's Lakers-Pistons scuffle 😂

(via @SpectrumSN)pic.twitter.com/KceR0each4

— Sports Illustrated (@SInow) November 22, 2021

#9 – Rasheed Wallace vs Phoenix

Le Sheed ! Décemment, il nous était impossible de façonner un classement sur les fautes techniques sans évoquer le maître en la matière. Pour Rasheed Wallace, se faire exclure n’était pas vraiment un problème tant qu’il le faisait avec panache. Sa relation avec les arbitres est donc toute particulière, ce qui lui a peut-être valu quelques traitements de faveur de la part des bonshommes en gris. Pour ce qui seront les deux dernières fautes techniques des 317 de sa carrière, Sheed bat un record personnel puisqu’il se fait exclure de la rencontre en 85 secondes. Début décembre 2012, lors d’une rencontre entre Suns et Knicks, l’intérieur new-yorkais prend une première faute technique pour une intervention musclée sur Luis Scola. Rien à redire, c’est logique. Mais la seconde vient immédiatement après cette sortie de sapeur-pompier et est, en revanche, beaucoup plus contestable. Le lancer-franc de la faute technique est raté par les Suns. Vous le voyez venir ? Le Sheed beugle « Ball don’t lie ! ». Suffisant pour irriter les arbitres qui lui filent sa deuxième technique, direction le vestiaire.

Vintage Rasheed Wallace, Ball Don't Lie pic.twitter.com/2ojsqrEwfy

— SportsTalkFeed (@SportsTalkFeed) July 18, 2016

#8 – Nick Nurse vs Charlotte

Ocho, voici la faute technique la plus smooth jamais sifflée. Ce prix est décerné à Tony Brothers qui était tranquillement en train de discuter avec Nick Nurse, l’entraîneur des Toronto Raptors. Aucun signe de tension entre les deux hommes mais soudainement – et dans le plus grand des calmes -, l’arbitre place son sifflet dans la bouche, souffle un bon coup et fait le geste de la faute technique. Une bien jolie manière pour Tony Brothers d’informer son interlocuteur que ses propos l’ennuient. Franchement, se faire couper la parole de cette manière, c’est violent. La scène est pour le moins étrange et l’on se demande encore de quoi Nick Nurse parlait avec l’arbitre : pas des différentes techniques de pêche à la mouche, visiblement.

Nick Nurse gets NBA's weirdest technical foul for talking to ref (Tony Brothers)!
Video: https://t.co/Aph3ix6dHV
Toronto Raptors vs Charlotte Hornets pic.twitter.com/g52nSbu2vi

— Chaz NBA (@ChazClavant) March 14, 2021

#7 – J.J. Reddick vs Boston

Tiens, un petit gars qui a moins l’habitude des mauvais serments. Ici, J.J. Redick s’est littéralement fait exclure – après une deuxième faute technique – pour avoir fait une passe avec effet à l’arbitre. On sent évidemment que le joueur est énervé parce que l’on vient de lui siffler une faute dans le cours du jeu, mais la passe est correcte et arrive sur l’arbitre qui la reçoit sans complication. Aucune raison apparente donc, rien qui pourrait justifier l’exclusion du sniper de la Nouvelle-Orléans.

"The second technical was for throwing the ball in the direction of an official with force."

Crew Chief Josh Tiven on JJ Redick's ejection. pic.twitter.com/nZIorVPIk8

— Ballislife.com (@Ballislife) February 22, 2021

#6 – Kendrick Perkins vs Indiana

À la sixième position, on retrouve l’un des mystères dont nous parlions en introduction. Oui, Kendrick Perkins s’est fait siffler une faute technique pour… rien. Sauf à considérer que défendre normalement puisse valoir une technique. Pour ne pas la faire à l’envers au lectorat, il est vrai qu’une petite explication est plausible : c’est Joey Crawford qui siffle cette faute. Le Monsieur est coutumier du fait et – spoiler – on risque d’en reparler un peu plus tard dans ce top.

La vidéo est juste ICI !

#5 – Grant Hill et Reggie Evans

La cinquième place revient à une histoire de fessées. On s’explique : Reggie Evans est en pleine défense musclée sur Grant Hill lorsque ce dernier tombe. L’arbitre siffle faute, le jeu s’arrête et pour se rabibocher, les deux joueurs procèdent alors à un échange de fessées. La scène était certainement un peu trop torride au goût de l’arbitre qui expulse les deux protagonistes. Incompréhensible, Grant Hill et Reggie Evans s’exécutent et tapent leur meilleur fou rire sur le chemin des vestiaires.

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#4 – Nate Robinson vs Heat

Là, on entre dans la très mauvaise interprétation. C’est fou, Nate Robinson lève le bras comme certains le faisaient à une bien triste époque, sauf que là c’est pour défendre. Ou bien c’est l’arbitre qui a peut être mal interprété, ce qui est beaucoup plus probable d’ailleurs. Sur un tir du parking de Miami, le petit meneur des Celtics tend le bras, fait faute et ne redescend pas le bras après que la faute ait été sifflée. Un geste jugé inacceptable par l’arbitre qui dégaine direct la faute technique.

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#3 – D’Angelo Russell vs Knicks

Geste bien dangereux, là. Plus on monte dans ce classement et plus les joueurs peuvent être considérés comme de véritables criminels. En véritable Thug, D-Lo applaudit aussi tranquillement qu’ironiquement une décision arbitrale depuis le banc des Nets, puis mange une faute technique. Ce clap-clap sarcastique était absolument inconscient et l’on remercie les officiels d’avoir su trouver la juste sanction pour ramener un peu d’ordre dans cette salle, sans quoi la situation aurait pu dégénérer.

Atkinson confirms that D’Angelo Russell will be put on a clapping restriction when he returns to action#nba https://t.co/Fkd1kabqLa

— Sam Huang (@SamHuangFan) January 17, 2018

#2 – Andre Iguodala vs Jazz

Aux portes de la victoire, voici Andre Iguodala qui n’a pas su trouver les mots justes avec l’arbitre. Le Warriors discute tranquillement avec l’un des officiels, juste avant de faire la remise en jeu. L’action part, Andre traverse le terrain, arrive dans la zone offensive, puis se fait siffler une faute technique par le même arbitre avec lequel il discutait plus tôt. On a donc une personne un peu longue à la détente qui n’a pas dû apprécier la conversation avec Andre Iguodala, et qui a mis bien du temps pour s’en rendre compte. Cela nous donne une scène assez lunaire où personne sur le terrain ne comprend vraiment pourquoi ce coup de sifflet. Cet arbitre doit être le genre de gars qui s’énerve que lorsque ses potes le chauffent : « ouai il m’a dit ça, c’est vrai ça, ouai j’aurais dû lui rentrer dedans, ouai pas faux les mecs, venez on va caillasser sa baraque ! ».

File this under the strangest technical foul ever called. While Iguodala says *something* to the ref at the baseline, nothing happens as he jogs 50 feet down court before the tech is called. pic.twitter.com/6ZDWdzKLxq

— BBALLBREAKDOWN (@bballbreakdown) January 2, 2022

#1 – Tim Duncan vs Dallas

Criminel ultime, bien connu des services de renseignements, Tim Duncan squatte le trône de ce classement. Quand on connaît un peu le personnage, cette place est quelque peu paradoxale, mais il faut dire que Tim a commis une erreur irréparable en… riant. On ne rit pas sous le maillot des Spurs, Tim. Depuis son banc, l’ailier-fort a rigolé et s’est donc fait exclure. Quoi ? Vous trouvez ça absurde ? Mais pas du tout puisque c’est Joey Crawford qui est au sifflet. Rien d’illogique donc, bien au contraire. Le mec était un sacré colérique, à tel point qu’il a confié vouloir se battre à Tim Duncan. Quand on voit Tim Duncan en vrai, on se dit qu’il faut être un peu fou pour vouloir se battre avec lui. D’ailleurs, à la suite de ce match, Joey Crawford sera suspendu de la NBA avant de revenir la saison suivante. On tient là notre plus belle éjection all-time en NBA.

On this day 14 years ago, Tim Duncan got ejected…for laughing on the bench 😂

That's the highlight of Joey Crawford's refereeing career right there.pic.twitter.com/XenLYRfand

— ClutchPoints (@ClutchPointsApp) April 15, 2021

Les arbitres font partie intégrante du jeu et suivent la ligne directrice décidée par la NBA. Depuis des années, cette dernière souhaite la Ligue la plus lisse possible, sans bavure et sans violence, ce qui pousse les arbitres à sévir dès lors qu’une once de tension se fait ressentir. Si cette politique limite beaucoup le trashtalking entre les joueurs, elle a au moins le mérite de nous donner quelques scènes aussi lunaires qu’extraordinaires.


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