Trae Young a pété un plomb : 56 points et 14 passes dans une défaite à Portland, est-ce que quelqu’un peut venir aider Ice Trae s’il-vous-plaît ?

Le 04 janv. 2022 à 08:11 par Bastien Fontanieu

Trae Young
Source image : @nba

Tom Hanks ou Corneille, à vous de choisir. Mais lorsqu’on parle de joueur seul au monde, en ce moment Trae Young peut lever la main bien haut et parler bien fort. En déplacement à Portland cette nuit, le meneur All-Star des Hawks a complètement pris feu et a claqué un match record… dans une défaite. Quand tu plantes 56 points et distribue 14 passes mais que tu repars perdant chez les Blazers, il y a de quoi soupirer un gros coup.

Ceci est un message important : la suite de cet article ne va pas remettre en cause les efforts des joueurs de Portland, qui ont fait le nécessaire pour battre les Hawks.

Juste, on va dire les choses clairement, le match proposé par les Hawks fût collectivement ridicule. Il n’y a pas de mot pour décrire le niveau défensif nauséabond proposé par Atlanta ce soir, qui a réussi à prendre 136 points par des Blazers orphelins de Damian Lillard et CJ McCollum, pour ne citer qu’eux. On répète, 136 points, scorés par Portland avec du mérite certes mais face à une défense des Hawks complètement à la ramasse. Vous nous direz, c’est dans la continuité de cette première partie de saison, les hommes de Nate McMillan ayant la 27ème défense de toute la NBA (bel hommage aux Blazers de Terry Stotts au passage). Mais comment ne pas déjà pointer du doigt ce qui est une évidence, la défense d’Atlanta qui est une immense blague, et qui attend nerveusement que les Playoffs arrivent comme s’ils étaient déjà attribués à la franchise de Géorgie ? Non, malheureusement dans la Conférence Est cette année, les Playoffs ne sont pas accessibles aussi facilement que prévu, et ce sont justement les finalistes de conférence des derniers Playoffs qui en font les frais. Un bilan négatif (16 victoires pour 20 défaites) au moment de démarrer 2022 ? Ce n’était pas au programme. Comme tout un tas d’autres choses que l’on va développer ci-dessous, mais les faits sont là : cette défaite était un nouveau symbole de ces Hawks 2021-22, en manque cruel d’effectif et devant compter sur les exploits de son génie de meneur pour tenir dans la rencontre. Même pas gagner, tenir dans la rencontre.

Trae Young a donc été sensationnel mais tout seul, rejoignant Wilt Chamberlain, James Harden et Nate Archibald dans le groupe des joueurs qui ont déjà claqué minimum 56 points et 14 passes dans un match de NBA. Oui, on est sur ce niveau de performance all time. Et on ne vous parle pas ici de double ou de triple prolongation, de pourcentages dégueulasses au shoot pour en arriver jusque là ou de balles perdues à outrance. Grâce à un contrôle total du pick and roll et une alternance quasi parfaite entre pénétrations et shoots à distance, Young a planté 56 points en faisant ficelle sur 17 de ses 26 tirs (65%), 7 de ses 12 shoots de loin (58%) et 15 de ses 15 lancers francs (100%). C’est ce qu’on appelle un carnage, et Trae a activé ce mode suite à un double-coup de frustration. Premièrement, Jusuf Nurkic, qui se foutait de sa gueule en première mi-temps car le lutin provoquait des lancers en envoyant son corps dans la raquette et en poussant ses cris habituels histoire de pousser l’arbitre au sifflet. Provoqué par le pivot, Young va secouer ses épaules et envoyer 29 points et 9 passes à la mi-temps, à coup de bombes de loin et caviars pour Capela sous le panier. Deuxièmement, l’effectif qui est autour du meneur en ce moment, variant entre l’incompréhensible et l’insupportable. Déjà, à Chicago, Young avait secoué la tête en demandant pourquoi le match avait été conservé alors qu’Atlanta jouait avec 6 de ses 10 joueurs signés littéralement le jour-même. Une frustration connue par pas mal de franchises actuellement, obligées de devoir se démerder avec les aléas Covid protocolaires. C’est donc en secouant sa tête en permanence que Trae a décidé de punir la défense de Portland, allant même jusqu’à se blesser au coude sur pénétration dans une raquette qui n’attendait que de lui tomber dessus, retour prévisible du trashtalking initial avec Nurkic. La fin de la rencontre à elle-seule était déprimante pour les fans des Hawks, le ballon circulant dans les mains des autres joueurs mais aucun ne trouvant vraiment le chemin des filets. Le seul joueur qui a un peu sauvé la face au scoring ? Kevin Huerter, et quel symbole puisque le sniper faisait son retour dans l’effectif après 6 matchs loupés.

An absolutely INCREDIBLE performance by Trae Young.

56 PTS (career-high)
17-26 FG
7-12 3PM
14 AST
4 REB
77.8 FPTS pic.twitter.com/Kw3vZJ5Hx4

— NBA Fantasy (@NBAFantasy) January 4, 2022

L’explosion de Trae Young cette nuit était donc un cri d’alerte, un appel au secours, dans une équipe d’Atlanta qui n’a pas pu compter sur son effectif depuis un bail. Jugez plutôt : hier soir, Cam Reddish, John Collins, De’Andre Hunter et Bogdan Bogdanovic étaient absents, soit 3 titulaires et un leader du banc. Même Nate McMillan et ses assistants étaient isolés pour Covid, laissant Joe Prunty se démerder en déplacement. Et pour chaque joueur de l’effectif, vous pouvez trouver un problème. Cheville pour Reddish et Bogdanovic, poignet pour Hunter, Covid pour Collins, Huerter, Luwawu-Cabarrot et récemment Capela, Okongwu qui vient de démarrer sa saison, Solomon Hill out pour le reste de l’exercice, et ainsi de suite. Est-ce que les Hawks sont plus à plaindre que les autres ? Non, toutes les franchises de la Ligue doivent actuellement faire avec des absences, des remplacements réalisés au doigt-mouillé, et une incertitude permanente. Mais dans le haut du panier se trouve bien la franchise d’Atlanta, qui n’a pu compter sur son vrai 5 majeur que 10 matchs cette saison, et n’a pas vraiment connu l’impact d’un vrai Clint Capela (touché au tendon d’Achille). C’est donc en se démerdant comme un chef à bord du bateau que Trae tente de faire de son mieux, lui qui reçoit des couvertures à deux voire trois défenseurs tous les soirs. Et malgré ce traitement de faveur ? Young offre des pourcentages record en carrière cette saison (46% au tir, 38% à trois-points, 90% aux lancers), alors que les nouvelles règles étaient censées le ralentir. La réalité, c’est que beaucoup trop est demandé et a été tenté au meneur, qui doit revivre les situations frustrantes du passé. Les rencontres sous Lloyd Pierce, où il fallait que le lutin fasse minimum 30 points et 10 passes afin que son équipe soit vivante dans la rencontre. Quelques mois après la folle aventure des Playoffs, le constat est là. Il faut que l’effectif puisse se regrouper autour de son leader, car la profondeur de groupe est là, la polyvalence aussi, mais il a été factuellement impossible de compter dessus depuis le début de saison. Et comme on l’a déjà répété et on continuera de le répéter, ce n’est pas en appuyant sur le bouton ON en plein mois de mars que tout ira bien en Playoffs. Loin de là.

Difficile de faire plus frustrant pour Trae Young en ce moment, qui réalise une saison individuellement sublime dans un effectif déchiqueté de toute part. Est-ce qu’il faut changer des choses à Atlanta ? La question n’a pas vraiment de sens, car le groupe n’a même pas été au complet pour être jugé. Mais que les Hawks fassent attention, car l’énervement est palpable chez Ice Trae et à trop donner il y laissera des plumes pour les batailles plus importantes à venir.


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