Les Pacers font chuter les Knicks, 111 à 98 : les titulaires sont de retour à Indiana, et tout de suite ça rejoue bien au basketball
Le 04 nov. 2021 à 05:20 par Bastien Fontanieu
C’était une des grosses affiches de ce mercredi soir en NBA, un déplacement des Knicks chez les Pacers qui sentait bon les années 90, le sang frais, les coups de batte de baseball dans les genoux et les VHS. Dans ce remake de la grande rivalité entre Reggie Miller et Patrick Ewing, c’est Indiana qui a fait très proprement le travail à la maison en faisant chuter New York, 111 à 98. Il y a de bonnes nouvelles chez les Pacers, et pas que concernant ce match.
Le début de saison avait une gueule de cauchemar pour Rick Carlisle et son staff. Vraiment ? Sérieusement ? On va démarrer notre nouvelle ère ainsi ? Un match à Charlotte, et tu perds en ayant mené de plus de 20 points. Un match à Washington, et tu perds en prolongation. Une victoire contre Miami certes, là aussi en overtime, mais ce succès était suivi par 4 vilaines défaites consécutives, deux fois contre Toronto, une fois face aux Bucks et une fois à Brooklyn. Ce qui portait le bilan des Pacers à 6 défaites sur les 7 premiers matchs de l’année, pas tout à fait le genre de démarrage qu’on souhaite à un nouvel entraîneur en place. Il y avait donc de quoi soupirer chez Rick, d’autant plus que l’infirmière ne laissait pas le vétéran tranquille. Soit il fallait encore rester patient avec Caris LeVert, soit il fallait dire au revoir à Malcolm Brogdon. De quoi permettre à Chris Duarte de lancer de manière tonitruante sa carrière NBA, mais pas sûr que Carlisle avait signé pour ça cet été. La rencontre de ce mercredi était donc très attendue dans l’Indiana, car plusieurs bonnes nouvelles s’enchaînaient chez les Pacers : retour de Brogdon, pas d’absence pour LeVert, la traction extérieure est là avec Duarte, et à l’intérieur on garde la paire Turner – Sabonis. En attendant que TJ Warren revienne (la franchise a d’ailleurs donné des signes positifs après la rencontre), on pouvait quand même se frotter les mains dans la BankersLife FieldHouse du coin et démarrer le match bien fort.
C’est peu dire si les Pacers vont démarrer bien fort, avec un 11-0 bien méchant dans les gencives des Knicks. Et quelque part, New York ne se relèvera jamais vraiment de cette patate dans la bouche, l’écart se réduisant à trois petites unités en deuxième mi-temps sans faire affoler les potes de TJ McConnell. Aux commandes, Myles Turner qui aura été énorme en entrée, en sortie et au milieu (25 points, 13 rebonds, 3 contres, 7/10 à trois-points nouveau record en carrière), de quoi faire passer une soirée cauchemardesque pour les intérieurs des Knicks dont Mitchell Robinson en premier lieu. Le pauvre Mitch, obligé de sortir de sa raquette dès le début du match pour se prendre deux filoches sur la truffe par Turner, histoire de mettre à jour le scouting report. Une fois le premier run placé, et un premier quart ponctué par un magnifique shoot au buzzer de Chris Duarte, les Pacers ne vont plus trop regarder en arrière. Et chacun va contribuer à sa manière, dans un match aux (trop) nombreux coups de sifflets et donc aux arrêts de jeux endormants, malgré la présence de l’immense Rik Smits au premier rang de la salle. Le 36-22 du premier quart ? Conservé une bonne partie de la rencontre, hormis quelques assauts de Derrick Rose, Obi Toppin, RJ Barrett, Alec Burks et Julius Randle. Pas de quoi inquiéter les Pacers, qui vont faire un boulot formidable sur Kemba Walker (2/11 au tir) et contester un maximum de tirs à distance (5/24) afin d’étouffer l’attaque des Knicks. C’était une des clés d’ailleurs, mentionnée par LeVert après le match. Il fallait conserver New York sous la barre des 100 points, et ensuite leur défense bien loin des standards de l’an dernier ferait le reste. Cela n’a pas loupé, et Thibodeau en a parlé lui aussi après la rencontre, le rempart si solide des Knicks en 2020-21 a laissé place à une balnéothérapie sur certains matchs de ce début de saison, autant dire qu’un rating de 20ème meilleure défense de la NBA devra certainement faire plaisir à Thibs demain matin au réveil.
Mais ne nous éloignons pas du sujet, et recentrons-nous sur les Pacers. Après une claque face aux Spurs, les copains de Sabonis ont été très sérieux et solides devant leur public, en très grande réussite et bien soudés tout au long du match pour maintenir la pression sur les Knicks. Non seulement les deux succès de suite font du bien au moral, non seulement ils éloignent la losing streak donc on parlait plus haut, mais en plus cela donne des perspectives réjouissantes pour la suite. En effet, Warren a été annoncé de retour dans quelques semaines, ce qui représente une aubaine quand on sait le pessimisme qui habitait les membres de la franchise ces derniers temps. Et avant que TJ revienne, il y aura un 5 majeur à consolider autour de joueurs aussi sérieux que talentueux : Malcolm Brogdon, Caris LeVert, Chris Duarte, Domantas Sabonis et Myles Turner ? Bon courage pour savoir qui va te punir, bon courage pour attaquer. Indiana a les moyens pour frapper fort sur ce mois de novembre, et Carlisle ne va pas se gêner pour rattraper le retard accumulé en octobre. Si l’ancien veut donner des coups de fouets et que son cinq cartonne la concurrence, il dira et fera ce qu’il faut. Une chose est sûre, on a hâte de voir ce que ce quintet peut donner ensemble car il met l’eau à la bouche et chacun peut contribuer sans s’approprier la couverture du pieu. Qui punira demain ? Cette nuit c’était Turner, lundi c’était Domantas, à vous de voir lors des 4 prochains déplacements : les Pacers vont à l’Ouest pour affronter les Kings, Blazers, Nuggets et le Jazz en 10 jours, de quoi nous offrir un bon échantillon à jauger prochainement.
Rick Carlisle n’avait même pas tous ses ustensiles de cuisine pour lancer son nouveau restaurant dans l’Indiana, le voilà déjà un peu plus rassuré. Quatre des cinq cracks sont sur le parquet, de quoi entrevoir de belles performances des Pacers dans les semaines à venir. Vous pouvez déjà noter.