Les Blazers se viandent à Philly : défaite 113 à 103 face à l’équipe F des Sixers, on demande moins de rap et plus de basket à Damian Lillard
Le 02 nov. 2021 à 06:12 par Bastien Fontanieu
Les Blazers peuvent vraiment remercier Boston pour leur choke monumental à domicile ce lundi soir. Sinon ? Dans le cas où les Celtics auraient gagné face aux Bulls ? La palme de la honte reviendrait à Damian Lillard et son équipe, eux qui ont réussi à se viander de manière assez colossale chez des Sixers privés de plusieurs titulaires (113-103). Battre l’équipe F de Philadelphie ? Sans façon pour Portland.
Un pas en avant ? Deux pas en arrière.
Trois pas en avant ? Dix pas en arrière.
Le début de saison de Portland n’est pas vraiment de tout repos, et il est difficile de se donner de l’espoir quand ce dernier est balayé brutalement en lendemain de prière. Tout a commencé il y a deux semaines, lorsque le premier match de la saison a été flingué à domicile contre Sacramento. Ouverture du bal, tout le monde est sur son 31, mais tout le monde joue à la pétanque. Pas cool pour les fans de Portland, heureusement les joueurs vont vite se rattraper trois jours plus tard. Et paf, grosse victoire contre Phoenix ! Normalement, on est lancés, va falloir se baser sur cette lancée pour envoyer un message à la concurrence… et sblarf, défaite de 30 points chez les Clippers orphelins de Kawhi Leonard. Un pas en avant, deux pas en arrière. Un pas en avant, deux pas en arrière.
Suite à cette désillusion, pointée du doigt par un Chauncey Billups qui critiquait fortement l’attitude de ses hommes, on espérait voir des Blazers plus concentrés, plus soudés et collectifs. Avec un peu de défense en bonus ? Pourquoi pas tiens. Réponse affirmative de la part de Cody Zeller et compagnie, une grosse victoire sérieuse contre Memphis puis une grosse victoire sérieuse contre les Clippers. Bon, voilà qui est rassurant. Mettons de côté cette erreur passagère en déplacement à Los Angeles, ça arrive à tout le monde. L’équipe de Portland qu’on a hâte de voir cette saison, on vient de l’observer sous nos yeux et elle a deux beaux matchs à gérer en déplacement, ce sera l’occasion de bien la jauger. Enfin, normalement.
Et 125 points dans la gueule par les Hornets, défaite.
Et 113 points dans la gueule par l’équipe F des Sixers, défaite.
Trois pas en avant, dix pas en arrière.
Vous devez certainement vous demander pourquoi parle-t-on d’équipe F des Sixers, et bien on va vous expliquer la chose. Voici le 5 majeur qui était affiché par Philadelphie cette nuit : Andre Drummond, Furkan Korkmaz, Danny Green, Seth Curry et Tyrese Maxey. Pas de Joel Embiid, pas de Tobias Harris. Pas de Ben Simmons, pas d’Allen Iverson, pas vraiment même de Danny Green puisque le vétéran va quitter les siens au bout de 20 minutes de jeu suite à une blessure assez sérieuse. Regardez à nouveau ce 5 majeur. Est-ce qu’on peut penser, réellement, qu’une équipe de Portland au complet pourrait perdre face à ça ? No disrespect envers les Sixers, à qui on va d’ailleurs rendre tout de suite un hommage, mais faut pas déconner non plus. Andre Drummond a été excellent, Georges Niang parfait dans son rôle de col bleu malin, Korkmaz et Curry ont rentré les gros tirs aux bons moments, Maxey a défendu comme un diable sur Lillard, et Milton a complété le tout. Dans un registre so Doc Rivers, Philadelphie a su l’emporter en utilisant la force de son collectif plutôt que la puissance d’un ou deux hommes. Un peu comme les Clippers d’avant PG et Kawhi. La victoire est donc méritée, rien à redire là-dessus. Mais maintenant qu’on a distribué les fleurs, revenons-en au principal.
C’est quoi ce bordel…?
C’est quoi ces Blazers qui nous refont le coup, derrière un Damian Lillard déconcentré et pas bien dans ses pompes ?
Difficile de savoir si le All-Star est autant gêné par une blessure, ou s’il est – comme il le dit lui-même – simplement dans une mauvaise passe au shoot. Difficile de savoir s’il faut finir dans un strip-club pour autant. Ce qui est sûr, par contre, c’est que le langage corporel de Lillard est flingué et ses performances vont dans le même sens : sur 7 matchs joués, Dame n’en a terminé que 2 à plus de 40% de réussite au tir. Le reste, c’est du BTP. Et en plus on vous la fait courte, ces deux matchs ? Ce sont des victoires. Alors bien évidemment, toute la déception autour de Portland ne tourne pas autour d’un seul homme. Jusuf Nurkic, pour ne citer que lui, est tout autant à la traîne. Et les principes défensifs de Billups vont mettre du temps à s’installer sur la durée. Cependant, il y a quelque chose d’incroyablement frustrant et répétitif avec ce début de saison des Blazers. Il y a cet effet mentionné plus haut, un pas en avant et deux pas en arrière, qui empêche toute projection optimiste sur une semaine de compétition. Mais il y a aussi la sensation d’un plancher émotionnel bien bas, comme si ce genre de défaite était… tolérable. Pas grave, tant pis, c’est qu’un match, on se reprendra. Et comme Lillard l’a dit en conférence de presse d’après-match, doutez de moi quand ça va pas, je sais que les vrais resteront avec moi dans les bons comme les mauvais moments. Le problème, c’est que la vie c’est pas 8 Mile et le coup du gars qui prend sa revanche on connaît la chanson. Il n’y a pas de régularité dans les performances et l’attitude des Blazers. Et même si c’est tôt dans la saison, cela reste problématique avec un groupe qui se connaît autant. Vous pouvez perdre 4 matchs sur les 6 prochains, mais si vous vous battez et que vous vous arrachez collectivement, c’est pas grave. Cela veut dire que ça va finir par se débloquer, et une belle série arrive. Par contre, si vous jouez au niveau de la compétition et vous n’êtes pas sérieux tous les soirs, comment vous prendre au sérieux ?
Alors oui, on a envie de dire Damian Lillard par-ci, Damian Lillard par-là, et en effet le patron des Blazers fait un début de saison tout simplement grotesque. On a aussi envie de donner du temps à Portland, en rabaissant peut-être nos attentes un chouilla. Mais ce genre de défaite, dans une équipe sous la pression du résultat, ce n’est jamais trop bon. Et avec de beaux challenges à venir à l’Ouest, il va falloir vite resserrer les boulons. Sous peine de nous offrir le même manège, encore et encore, d’un pas en avant pour deux pas en arrière…