Dennis Schroder à Boston, une renaissance attendue : la rangée blonde va-t-elle renfiler son meilleur costume de sixième homme
Le 08 oct. 2021 à 12:10 par Arthur Baudin
Dribbler, créer et se relancer. Un mois après son arrivée dans le Massachussetts, Dennis Schroder s’apprête à débuter sa neuvième saison dans l’élite, l’occasion pour le meneur de 28 ans de s’en aller quérir un peu de stabilité du côté de Boston. Eh oui, la mission foirée sur Hollywood Boulevard a laissé de grosses séquelles sur la réputation de l’Allemand, sans parler de ses aptitudes de négociateur contractuel. On s’assoit, on se fait couler un truc et on débrief.
Qui est Dennis Schroder ? Véritable petite pile électrique à la rangée blonde, le dix-septième choix de la Draft 2013 vient de poser ses valises dans le Massachussetts après une année peu concluante chez les Lakers. Il y a quelques saisons, l’un de nos souhaits les plus chers était de voir le Schro’ se faire la malle d’Atlanta pour régaler les fans d’une équipe qui jouait alors bien plus que le ventre très mou de la Conférence Est. Ce fut chose faite, mais tout ne s’est pas passé comme prévu et la réputation de Dennis a pris un vilain coup, alternant entre vanne sur sa qualité de négociateur contractuel et remise en cause de son statut de titulaire. Pour rappel, il a refusé une prolongation des Lakers de 84 millions de dollars sur 4 ans pour finalement accepter une année à 5,9 millions proposée par Brad Stevens. Loin de nous l’idée de tirer une conclusion hâtive sur un sujet dédié aux coulisses, puisqu’il est fort probable que certains paramètres soient rentrés en jeu pour que le guard décline l’offre des Angelinos, mais ce fossé comptable force l’étonnement. En terres hollywoodiennes, Dennis Schroder a posé des moyennes de 15,4 points, 3,5 rebonds, 5,8 assists et 1,1 interception à 44% au tir, une ligne statistique qui ne lui était pas directement reprochée. Ce qui est resté en travers de la gorge de la Lakers Nation, c’est cette irrégularité tout simplement plombante pour le starting five. Les épaules n’étaient apparemment pas assez larges pour choper ce rôle au sein d’une franchise historique, ce qui a inexorablement conduit au divorce. Même si le front office de L.A. souhaitait garder Dennis Schroder, on a senti que le mariage n’avait pas réellement été consommé.
Dennis Schroder and @Al_Horford sharing the court for the first time since 2016… chemistry's still there 🤝 pic.twitter.com/DSPyaOeXuy
— Taylor Snow (@taylorcsnow) October 5, 2021
Que vient donc faire Dennis Schroder à Boston ? Après le départ de Kemba Walker, petit bust pourtant plein de talent passé chez les Celtics, Brad Stevens s’est mis en quête d’un nouveau meneur qui pouvait assurer un exercice réussi à la bande de Jayson Tatum. Eh oui, c’est bien beau d’avoir huit tonneaux de hype sur les ailes, mais léguer toute la gestion à Payton Pritchard revient à nommer Steve Stifler organisateur de son mariage. Dans l’Oklahoma, le featuring entre Mister Schro’ et les Paul George et compagnie était juste parfait puisqu’il savait jauger son impact sans déborder sur le boulot des franchise player. Et puis à mater, c’était franchement kiffant. On se souvient de quelques célébrations dont l’une lors d’une victoire contre Houston, genoux pliés après avoir planté un gros tir primé, symbole de l’énorme comeback réalisé puisque le Thunder était mené 70-48 à la pause. Cela tombe bien car avec Marcus Smart titulaire, Dennis Schroder n’aura qu’à sortir du banc pour foutre son barouf dans l’organisation défensive adverse, amenant un peu de consistance aux seconds couteaux de Boston. C’est d’ailleurs ce qu’il manquait l’an dernier aux Celtics, aucun back-up ne surnageait et tous jouaient pour gagner des minutes, pas des matchs. En espérant que le natif de Brunswick trouve Al Horford encore moult fois cette saison – au moins davantage qu’il n’a trouvé Anthony Davis sur alley-oop (jamais) -, on gardera un œil attentif sur sa possible renaissance dans le Massachussetts.
Qui ne croit pas à un comeback de très haut niveau made in Dennis Schroder ? Dur comme fer, ici. Jouer le Larry O’Brien n’est pas pour lui, à moins que l’on lui confie un modeste rôle de sixième homme dans lequel il excelle sans forcer. Par contre, disputer 61 matchs en tant que starter était une grosse bêtise, de quoi souffler les mots de la réussite à Brad Stevens, s’il ne les connait pas déjà.