Pointé du doigt, Victor Oladipo annonce qu’il veut fermer des bouches à Miami : “je veux réaliser un des plus grands comebacks de l’histoire”
Le 28 sept. 2021 à 00:09 par Bastien Fontanieu
Qui dit media day en NBA dit déclarations dans tous les sens. Et si à Miami la plupart des micros et des objectifs étaient placés sur le Heat de Jimmy Butler, Bam Adebayo et Kyle Lowry, un garçon oublié du lot a pourtant gros à jouer sur la saison à venir. En effet, Victor Oladipo est à des années lumières de son niveau All-Star, et il a la possibilité de fermer un paquet de bouches en Floride.
Quelle chute. Quelle terrible chute, pour un joueur qui a fait rêver tellement de monde dans la NBA récente. Souvenez-vous de cette saison bénie des dieux, la fameuse régulière 2017-18. Dans l’Indiana, après une preview particulièrement mythique sur une chaîne YouTube française peu connue, les Pacers de Nate McMillan réalisaient un parcours étonnant avec, à leur tête, un garçon qui atteignait enfin son potentiel. Monsieur Victor Oladipo. Monsieur ici c’est chez moi. Monsieur dit bonjour au classement des meilleurs arrières au monde et tape fort du poing sur la table. Alors qu’on l’avait vu dans un registre plus discret à Orlando puis OKC, Totor avait enfin les clés d’une franchise entre ses mains et décidait de choquer la planète basket. Money-time sur money-time, grosse perf sur grosse perf, avec 23 points, 5 rebonds et 4 passes de moyenne à Indiana en volant plus de 2 ballons par match, Oladipo était devenu un All-Star enfin respecté à la hauteur de son talent. Les fans se l’arrachaient, et mieux encore, les Pacers devenaient sexy. Battus en sept matchs par les Cavs d’un LeBron roi de sa Conférence Est, les potes de Myles Turner revenaient déterminés la saison d’après… mais plus rien ne sera comme avant. Une horrible blessure pour Oladipo le 24 janvier 2019 va littéralement secouer la carrière du joueur, ainsi que la trajectoire de la franchise d’Indianapolis. Un comeback de plusieurs mois ? Pas trop réussi, et la confiance qui déraille. Le retour sur les parquets ? Bof bof, manque de rythme, saison NBA qui s’arrête en pleine campagne 2020, et la bulle qui n’apporte rien de bon. De plus en plus éloigné des priorités des Pacers, et à raison puisqu’il semblait à des années lumières de son niveau d’antan, Pipo n’avait même plus la tête à jouer pour son équipe, celle de l’état où il a fait sa formation universitaire.
La suite ? On la connaît tristement bien. Indiana nie les demandes de transferts de son arrière, James Harden se sent plutôt ailleurs qu’au Texas, et dans un énorme deal à plusieurs équipes c’est en direction de… Houston justement que Victor Oladipo va faire ses valises. Place à Caris LeVert, merci pour le kif de la saison 2017-18, en te souhaitant bonne chance pour tes prochaines aventures. Hélas, là encore, ça ne va pas se passer à merveille pour le slasher. Une vingtaine de matchs aux Rockets, pas trop mauvais au passage, mais l’explosivité n’est pas là et l’avenir non plus. En amont d’un été qui devait sentir la belle free agency pour lui, Oladipo se voit encore une fois transféré et c’est à Miami qu’on retrouve le bonhomme. Quitte à faire les choses bien, la poisse va en rajouter une petit couche supplémentaire puisque Victor va jouer seulement 4 matchs avec le Heat avant de se blesser au genou… La goutte qui fait déborder le vase, mais comme l’intéressé l’a raconté ce lundi au media day de sa franchise, il y a de l’espoir dans tout ça. L’espoir de quoi ? Et bien de montrer qu’il peut encore jouer, fermer des bouches, et réaliser un grand comeback par la même occasion.
“C’était vraiment très dur. Mais j’ai aussi le sentiment que Dieu envoie les plus grands challenges à ses plus grands soldats. Donc pour moi, cette bataille c’en est une de plus à mon actif. Je veux vraiment montrer ma persévérance, le Heat m’a offert cette opportunité et je veux réaliser un des plus grands comebacks de l’histoire. Donc je veux utiliser au maximum la situation dans laquelle je suis actuellement. C’est facile d’abandonner, de s’énerver, de laisser tomber en se demandant pourquoi on a été choisi pour traverser ceci. Mais je ne veux pas tomber là-dedans. Je sais aussi que beaucoup de monde a les yeux rivés sur moi, donc j’espère pouvoir apporter une preuve à ces gens. La preuve que quand on se concentre et qu’on veut atteindre des objectifs élevés, on peut y arriver.”
Ce qu’on peut applaudir, déjà, c’est la manière avec laquelle Oladipo a décidé d’aborder les choses. Disons qu’à Miami, la porte est ouverte à ceux qui veulent se refaire, mais il faut se retrousser les manches et partir au front. Intelligemment, qui plus est. Du coup, au lieu de faire la gourmande sur le marché des agents libres cet été, Victor a su souffler un coup, assumer sa situation et saisir la main tendue par le Heat : un contrat d’un an au minimum garanti, ce qui aurait été une hérésie si on l’avait envisagé il y a deux ans. Mais c’est aussi dans cette approche que les grands retours s’effectuent ! Quand on voit comment Carmelo Anthony, Derrick Rose ou Dwight Howard par exemple ont redressé la barre et nettoyé le script autour d’eux, on espère que cela se produira de la même manière autour de Totor. Une chose est sûre, l’approche est bonne et la possibilité de s’exprimer est réelle. Car derrière un 5 majeur étincelant, le Heat va devoir compter sur Oladipo afin de dynamiter le banc aux côtés de Tyler Herro, et vu les objectifs de Miami cette saison il y a une réelle chance de voir Victor changer l’image qu’on a de lui depuis deux ans maintenant.
Vous savez ce qu’on dit dans le jargon : en tout cas on te le souhaite. Victor Oladipo a un beau challenge à embrasser cette saison, celui de rappeler à quel point il est fort au basket, à quel point il peut aider une équipe qui gagne, et à quel point on peut revenir sur le devant de la scène avec intelligence, humilité et détermination. Tout est en place pour le comeback de l’année.
Source : 5 Reasons Sports