Amir Richardson rejoint officiellement Le Havre : oui on parle de foot, mais on parle surtout du fils de… Micheal Ray Richardson
Le 14 sept. 2021 à 09:28 par Giovanni Marriette
Le monde de la breaking news nous réserve parfois de drôles de surprise et celle-là en est une. Les die-hard du ballon rond connaissaient peut-être déjà le prospect mais nous non, et on a donc appris hier que le dénommé Amir Richardson s’était vu récompensé de ses progrès en signant son premier contrat pro avec le mythique club du Havre. Là où cette news en mode footmercato nous atteint personnellement ? C’est quand on s’intéresse à l’arbre généalogique du futur ambianceur du Stade Océane.
Incroyable news, qui pourrait nous permettre pêle-mêle de vous parler de Médine, de Laurent Ruquier, du chanteur Amir, de Bruno Solo, de Fatal Bazooka, de Jean-Michel Lesage, Florent Sinama-Pongolle, Anthony Le Tallec ou Adriano. Mais si le HAC est aujourd’hui à l’honneur dans les lignes de TrashTalk c’est bien pour vous faire part de la signature la plus footballo-basket de l’été : celle d’Amir Richardson chez les ciel et marine. En soit le garçon n’est pas vraiment l’un de nos idoles, tout juste savons nous qu’il a 19 piges, qu’il est un genre de n°6 qui ratisse et qui relance, probablement une sentinelle qui domine grâce à ses grands compas comme l’aurait dit ce diable de Christian Jean-Pierre dans ses années Bingo, qu’il intégrera donc le roster de Paul Le Guen cette saison et qu’il aura donc la chance de visiter des mégalopoles comme Rodez, Dunkerque, Niort ou Dijon. Mais vous l’aurez compris, là où cette signature nous intéresse ce n’est pas dans l’étude des futures rotations de l’ancien entraîneur de l’OL mais plutôt du côté de la filiation d’Amir puisque ce dernier n’est autre que le fils de… Michael Ray Richardson, légende déchue de la Grande Ligue et Phénix qui renaquit du côté d’Antibes.
Michael Ray Richardson, aka le propriétaire de l’une des carrières les plus étranges du basket game, devenu une légende dans le sud de la France et donc suffisamment lié à la Gaule pour que son fils y tente aujourd’hui de faire son trou. Rapidement, pour les petits nouveaux ? Michael Ray Richardson c’est : un pick 4 de Draft, devant… Larry Bird (1978), un quadruple All-Star, le meilleur passeur et intercepteur (3 fois) de la NBA, 8 000 points et 4 000 passes au total dans la Grande Ligue mais aussi… un symbole d’une époque où la NBA s’est mise en tête – David Stern notamment – de nettoyer la Ligue de tous ses problèmes de… drogue. Car MRR est un fantastique joueur mais il aime beaucoup trop la coke, à tel point que son addiction reconnue sera fatale à sa carrière outre-Atlantique. Ainsi, après des mois passés à lutter, parfois en cure de désintox parfois seul face à ses démons, Micheal est pris par la patrouille une troisième fois en 85 et la sentence est aussi terrible qu’exemplaire : le joueur est banni à vie de la NBA. Devenu depuis un symbole de cette époque à laquelle la blanche était clairement le pire ennemi de Stern, MRR rebondira en Europe.
Deux ans dans les Ligues mineures américaines puis Bologne, Split, Livourne, l’Italie est le paradis des stars déchues, certaines y coulent une pre-retraite paisible et d’autres y retrouvent les joies de leur jeunesse. Micheal est de ceux-là et après une bonne demi-douzaine d’années à jouer les campeurs voilà qu’il se pose dans le sud de la… France, à Antibes, histoire d’allier l’utile – un vrai projet sportif – à l’agréable – le cadre -. Et l’histoire sera absolument fantastique. A l’époque Limoges écrase le game mais la finale du championnat opposera cette année Pau-Orthez à… Antibes et un MRR qui a séduit les fans antibois dans les grandes largeurs. Le club coaché par un certain Jacques Monclar mène 2-1 en finale, Micheal est à… 2/17 au tir mais c’est écrit, le tir de la gagne sera pour lui et comme dans un rêve Fred Fauthoux est dépassé, les filets sont fouettés par le plus gros tir de la carrière de la légende et l’une des plus belles pages du championnat français est donc paraphée par le nouveau champion. A 40 balais.
La suite ne sera que tour d’honneur solide (en Italie de nouveau, à Cholet puis à Antibes à l’âge de… 46 ans), avant une retraite méritée à 47 piges. L’emprunte laissée est folle, partout où MRR a foulé des parquets, et aujourd’hui la descendance est donc stationnée du côté du Havre, sur un terrain de foot. De là à nous pousser à taper des gros Multiplex entre Auxerre et Sochaux ? Boarf, mais on surveillera tout de même de loin les perfs d’Amir. C’est quel jour déjà Téléfoot ?