Les Grizzlies vont retirer les maillots de Zach Randolph et Tony Allen : le Grit and Grind immortalisé à Memphis

Le 02 sept. 2021 à 13:03 par Corentin Dimanche

Zach Randolph Tony Allen grizzlies 2 septembre 2021
Source image : Hansports

On en a vu des news qui donnent à la fois le sourire et qui font lâcher une larmichette de nostalgie, mais celle-ci est toute particulière. Les Grizzlies vont immortaliser le Grit and Grind en accrochant les maillots de Zach Randolph et Tony Allen au plafond du FedExForum pour toujours. Le management de Memphis a même décidé d’accorder une soirée à chacun des deux joueurs, histoire de leur rendre l’hommage complet qu’ils méritent.

On se lève et on applaudit tous, car c’est amplement mérité. Le coeur, les poumons, la bouche, les cojones et surtout l’âme de la fameuse époque du Grit and Grind des Grizzlies vont être récompensés comme il se doit par la franchise du Tennessee. En effet, comme l’a annoncé Chris Vernon dans son émission du Chris Vernon Show avec Tony Allen en tant que guest, les numéros de son invité du jour et de Zachary McKenley Randolph (son vrai nom) ne seront plus jamais portés à l’avenir chez les Grizzlies. Le 50 de Z-Bo sera immortalisé le 11 décembre, soir de match contre les Rockets, tandis que Tony Allen et son numéro 9 seront remerciés le 18 janvier. Ce jour sera d’ailleurs celui d’une rencontre face au Jazz de Mike Conley, le compère et frère de coeur du Kobe Stopper. Il s’agit des premiers retraits de maillot pour l’ancienne franchise de Vancouver mais d’autres suivront certainement. Logiquement, les jerseys de Mike Conley, de Stromile Swift (absolument pas) et de Marc Gasol devraient bientôt rejoindre ceux de leurs potes déjà retraités. La franchise de Robert Pera a réellement pensé à tout pour ses deux légendes et c’est bien normal. Ils ont été les chefs d’orchestre de l’époque dorée du Grizzlies Basketball au début des années 2010, marquée notamment par l’upset face aux Spurs en 2011 puis l’accès en finale de Conférence Ouest en 2013. L’exercice 2012-13 symbolise d’ailleurs à lui seul la philosophie Grit and Grind : les Grizzlies concédaient cette saison le moins de points par match dans toute la Ligue et étaient derniers en pace. L’hommage aux deux anciens avait déjà été annoncé en 2017 quand ils avaient quitté la franchise après des années de bons et loyaux services, ce qui avait mis les larmes aux yeux au Grindfather.

Grit. Grind. Forever.

Dates are set to retire @aa000G9‘s #9 and @MacBo50‘s #50 jerseys this season.

— Memphis Grizzlies (@memgrizz) September 1, 2021

Il est maintenant temps pour nous aussi de rendre hommage à ces deux messieurs et on va commencer par Tony Allen. Avant de débarquer à Memphis en 2010, le garçon de Chicago a été sélectionné par les Celtics en 25è position de la Draft 2004. Pour la petite histoire, ce pick appartenait à Detroit mais a été transféré dans le cadre du gros deal pour ramener Rasheed Wallace – aujourd’hui coach à la Fac de Memphis justement, tout est lié – chez les Pistons. Ça veut donc dire que, sans ce transfert, Tony Allen aurait pu apprendre la vie avec Chauncey Billups, Tayshaun Prince et Rip Hamilton… de quoi filer des sueurs froides à tout le Top 10 des meilleurs scoreurs de NBA. Finalement, après six premières saisons à Boston où l’on se souvient surtout de sa grosse blessure au genou en 2007 – qui le suivra toute sa carrière – et du titre suprême en 2008, Trick or Treat Tony prend la vraie The Decision de l’intersaison 2010 (déso LeBron) en déménageant à Memphis. Anthony, de son vrai prénom, y jouera 462 matchs, dont 359 en tant que titulaire pour 8,9 points, 4,3 rebonds et 1,7 interception de moyenne. Ce n’était pas à lui qu’on demander de planter un dagger dans le money time mais sa défense de pitbull compensait largement ce manque offensif. En effet, celui que le Black Mamba lui-même appelait son défenseur le plus coriace, a fait partie de six All-Defensive Teams (3 premières et 3 secondes) en sept saisons à Memphis. Les livres d’histoire racontent enfin que l’incarnation même de l’esprit Grit and Grind aurait fait une vieille pige à New Orleans en 2017-18 pour y jouer 22 matchs et finalement être jeté comme un malpropre chez les Bulls où il prendra se retraite sans y jouer un seul match. Mais ça, on va gentiment l’effacer de nos mémoires. Tony Allen, c’est Memphis, Memphis, c’est Tony Allen point final.

Jan 28th it’s lit! Seeing that #9 hanging up for life is my stamp that I handled my assignment! #GNG

Thanks to the @memgrizz and the City of Memphis!!! pic.twitter.com/dtcDiqrj7N

— Tony Allen (@aa000G9) September 1, 2021

Place désormais au plus grizzly des Grizzlies : Z-Bo. Lui qui vient de fêter ses 40 ans cet été a été drafté par Portland en 2001 en 19è position. L’ancien des Spartans de Michigan State – guerrier jusqu’au bout – a donc grandi avec les Jail Blazers, ça promettait en termes de caractère pour le reste de la carrière et on n’a pas été déçus. Après six années dans l’Oregon, le MIP 2004 a été transféré à New York au cours de l’été 2007. Il y a joué une seule année avant d’être envoyé aux Clippers où il passera la saison 2008-09 pour finalement débarquer à Memphis en juillet 2009 et y installer sa tanière. La bête de 2m06 pour 113 kilos jouera alors 551 matchs dans le Tennessee avec des moyennes de 16,8 points, 10,2 rebonds et 2 passes entre 2009 et 2017. Comme pour Tony Allen, de mauvaises langues racontent que Zachy aurait fait un ultime passage à Sacramento avant d’officiellement annoncer sa retraite en décembre 2019, après presque un an passé loin des parquets NBA. Mais ça, on n’en parlera pas. Membre de la All-NBA Third Team en 2011, le poto de Marc Gasol a porté le numéro 50 partout où il est passé. Le All-Star 2010 et 2013 aura surtout marqué la ville d’Elvis par ses moves au poste bas mais aussi par sa ténacité au rebond offensif et par sa grande gueule de grizzly affamé.

Alors certes, Memphis est aujourd’hui entre de bonnes mains avec les oursons Ja Morant, Jaren Jackson Jr. et surtout nos Frenchies Killian Tillie et Yves Pons, mais n’oublions pas que l’époque dorée des Grizzlies s’est construite autour de vrais ours sauvages comme Z-Bo et le Grindfather. En tout cas, quand on voit l’ovation qu’ils avaient reçue en tant que simples spectateurs en février 2020, on a déjà hâte de voir à quel point les abonnés du FedExForum vont rugir les 11 décembre et 18 janvier prochains.

Source texte : Memphis Grizzlies