Les France – USA dans l’histoire : des JO 1948 au Mondial 2019, retour sur les confrontations marquantes face à l’Oncle Sam
Le 06 août 2021 à 14:34 par Mathis Boronat
On a tous en tête Sydney 2000, on se souvient tous du Mondial 2019, mais les oppositions entre la France et les États-Unis datent de bien plus longtemps. Mais connaissez-vous les matchs qui ont marqué cette “rivalité” ? Allez, on va vous raconter tout ça. Stéphane Bern, tiens-toi prêt, ouvre ton manuel à la page 54 et on est partis.
Vu que ça fait longtemps qu’on n’affronte plus nos amis ibériques et que le #BeatSpain devient un peu old-school, il faut bien se trouver une nouvelle rivalité. Eh bien vous savez qu’avant le Mondial 2019, on avait déjà affronté Team USA, si si on vous assure. Pour être précis, la France a affronté vingt fois les Américains (toutes compétitions confondues, et matchs amicaux inclus) et sur toutes ces rencontres, nos copains d’Outre-Atlantique – enfin pas trop la nuit prochaine – en ont remporté quinze et nos Bleus.. cinq donc (même pas besoin d’un Bac S). Et si jamais vous viviez dans une grotte tout ce temps, c’est bien la France qui est sur deux victoires de suite après le succès décroché en ouverture des Jeux Olympiques de Tokyo. Espérons que le 21e affrontement, à savoir la finale de la nuit prochaine, tourne en faveur des Bleus, en toute objectivité évidemment. Cette affiche, c’est aussi la troisième finale France – Team USA dans l’histoire des Jeux Olympiques, mais le résultat est sans appel : 2-0 pour les Ricains après Londres 1948 et Sydney 2000. On aimerait bien vous offrir un voyage vers le futur à la Marty McFly et Dr. Emmett Brown, et voir Evan, Nando et Cie célébrer leur médaille d’or (oups on s’avance), mais on va se contenter de retourner un peu dans le passé, aux racines de ces France – USA. Ça vous dit ? Allez, de Jacques Perrier à Rudy Gobert, en passant par Antoine Rigaudeau et Tony Parker, retour sur l’historique de cette rivalité et sur les matchs importants qui ont marqué cette dernière.
LA TOUTE PREMIÈRE FINALE OLYMPIQUE
C’était en 1948 à Londres et c’était la toute première finale olympique de l’Équipe de France, pour la deuxième apparition de la discipline aux JO. Les Américains, eux, ont remporté la première de leurs 17 médailles en 1936. Les USA sont tenants du titre, mais en raison de l’annulation des JO 1940 et 1944, cela fait 12 ans qu’ils sont allés chercher l’or olympique. En l’absence de l’Union Soviétique, Team USA est logiquement considérée comme la principale favorite. Sauf qu’à cette époque, il n’y a pas encore de Mondiaux de basket, et en raison de la guerre, il y a eu très peu de compétitions internationales. Sous l’impulsion de Jacques Perrier et Réné Chocolat (plutôt discrets sur les réseaux durant les JO), les Bleus se hissent jusqu’en finale après avoir éliminé le Chili après prolongation en quarts et le Brésil en demi-finale. Malheureusement, menés par une équipe où figurent de nombreux joueurs de Kentucky, les Tricolores ne peuvent rien faire en finale et à coup de paniers en cuillère et de dribbles à une seule main, ils s’inclinent sur le score de 65 à 21. Suite à cette finale, Alex Groza et Ralph Beard veulent continuer leur aventure avec leurs coéquipiers de Kentucky, allant jusqu’à créer une équipe NBA, qui évoluera de 1949 à 1953 : les Kentucky Olympians.
UN REVERS HISTORIQUE AUX JO DE LOS ANGELES
Cette défaite aux Jeux Olympiques 1984 est tout simplement la plus lourde de toute l’histoire de l’Équipe de France de basket-ball. Au premier tour de la compétition, les Français se retrouvent face aux USA d’un Michael Jordan tout juste drafté à Chicago, d’un Chris Mullin et d’un Patrick Ewing alors universitaires. Si ce ne sont pas des joueurs professionnels contrairement aux Français, à l’image de Jacques Monclar, Richard Dacoury (tiens tiens, ça vous dit quelque chose ?) ou encore Philip Szanyiel, meilleur scoreur des Bleus sur la compétition (18,1 points), ce sont bien les universitaires qui ont fait leur loi sur ce match. Résultat final : 120-62. +58 pour Team USA, au moins on pourra dire que l’EDF a perdu contre les champions olympiques. Mais quel revers, quelle humiliation, le type de défaite qu’on ne risque pas de revoir avant un bon bout de temps, enfin on l’espère. Pour beaucoup, cette rencontre était la découverte de Michael Jordan, et pour beaucoup, ça a été le teasing parfait d’une des plus grandes carrières de l’histoire de ce sport, avec 17,1 points à 54,5% aux tirs sur l’ensemble de la compétition. Et le plus douloureux, ce n’est même pas cette défaite, mais bien les seize ans sans olympiades qui ont suivi pour les Bleus.
DES RETROUVAILLES AU SOMMET À SYDNEY
Quatre olympiades sont passées, les États-Unis sont repartis avec trois médailles d’or de plus… et une de bronze (coucou l’URSS), une défaite historique qui a d’ailleurs permis la naissance de la Dream Team en 1992 avec les meilleurs joueurs NBA, comme Michael Jordan, Magic Johnson ou Isiah Thomas le futur crack des Timberwolves Chris Laettner (mdr). Pendant ce temps, les Bleus ont regardé les JO à la télé. Du coup, Sydney 2000, c’est l’heure de tourner la page, d’oublier L.A. 1984. Après un premier tour marqué par une défaite face aux US et une belle histoire d’amour naissante entre Vince Carter et Fred Weis, les Bleus arrivent en quarts et sortent le Canada de Steve Nash puis s’offrent le pays-hôte en demi-finale. Après 16 ans sans Jeux, Antoine Rigaudeau, Laurent Sciarra et toute la clique vont donc jouer la deuxième finale olympique de l’histoire de l’EDF ! Certes, le titre est finalement remporté par Team USA – en même temps avec du Gary Payton, Ray Allen, Jason Kidd, Kevin Garnett, Alonzo Mourning… la vie est tout de suite plus simple – mais les Bleus auront tenu tête aux Américains. À quatre minutes de la fin, le Choletais inscrit un gros 3-points et ramène les siens à quatre petites unités de Team USA. Les Bleus ne perdent pas la face contre les Ricains, de quoi les faire douter un peu, et à ce moment on se dit que tout est possible. Mais les hommes de Rudy Tomjanovich placent un dernier coup d’accélérateur pour sceller la victoire. Score final : 85-75, les Américains sont champions olympiques, mais ils n’auront pas été impériaux et les Bleus y auront cru jusqu’au bout. Jusqu’à aujourd’hui, ça reste la dernière médaille olympique de l’EDF, une médaille que Tony Parker et Boris Diaw n’auront jamais réussi à offrir à leur sélection. Rendez-vous cette nuit donc pour savoir si la petite nouvelle sera d’or ou d’argent, mais on ne vous cache pas que venger la Team 2000, vingt ans après, on signe DIRECT.
LA FIN D’UNE DOMINATION
Et on a des raisons de croire à cette vengeance, puisqu’au fil des ans, les Bleus auront réussi à faire douter Team USA. Et ça commence à Rio, en 2016, quand Nando De Colo et Thomas Heurtel, monstrueux en l’absence d’un Tony Parker contraint de rester sur le banc, avaient permis aux Tricolores d’accrocher la bande à Kevin Durant, Klay Thompson, Kyrie Irving et Cie. Mais les USA avaient fini par l’emporter 100 à 97, non pas sans trembler. Un match de poule sans grand intérêt puisque les deux équipes étaient déjà qualifiées, mais c’est la première fois que la France passait aussi près d’une victoire face à l’ogre du basket international. Trois ans après, ce même ogre se transforma en troll lors du Mondial 2019, et les Bleus réussirent l’exploit d’éliminer Team USA en compétition internationale, en quarts de finale de la compétition. Certains diront que Gregg Popovich avait été contraint d’aligner l’équipe D, mais il n’empêche que ces Bleus ont réalisé la copie parfaite, à l’image du tentaculaire Rudy Gobert, du clutchissime Frank Ntilikina… Enfin bref, l’histoire vous la connaissez. Le 11 septembre 2019, c’était la fin du bullying des US. Le 11 septembre 2019, leur domination sans conteste disparaissait. Pour l’ego de nos amis d’Outre-Atlantique, cette défaite fut douloureuse… alors quoi de mieux que de récidiver ? Il y a une petite semaine, Evan Fournier et toute la troupe ont infligé une deuxième défaite consécutive aux hommes de Pop, la seule fois de l’histoire qu’une équipe arrivait à les battre deux fois de suite en compet’ officielle au passage. On s’en souvient encore très bien, les States aussi, alors il va falloir sortir le grand jeu si on veut envoyer un message fort à Team USA : votre règne est terminé.
Voilà voilà, on a fait un peu le tour. Maintenant que vous avez fait le plein d’anecdotes, vous pourrez les utiliser entre deux quart-temps cette nuit pour détendre l’atmosphère. Comme quoi, la France et les USA se côtoient depuis un bon bout de temps, les Ricains ont longtemps fait leur loi face aux Tricolores, mais ces derniers temps, cette EDF a réussi à inverser la tendance. Une tendance qui se confirmera la nuit prochaine ?
Source texte : Olympedia/Basketball Reference