Rui Hachimura s’est heurté à la réalité olympique : petit prince n’est pas encore devenu roi, mais le Japon peut être fier de son porte-drapeau
Le 01 août 2021 à 09:44 par Giovanni Marriette
La mission était ardue, elle était même quasi impossible. Reversés dans le terrible Groupe C en compagnie de l’Espagne et l’Argentine, les deux finalistes du dernier Mondial, puis de la Slovénie de Sangohan Doncic, Rui Hachimura et le Japon étaient au devant d’un improbable exploit. Au final les trois défaites en trois matchs sont logiques mais n’ont absolument rien de honteux dans le contenu et malgré la déception le Japon peut se targuer de posséder une équipe clairement compétitive à ce niveau, notamment grâce à son leader, et c’est déjà très bien.
20 points face à l’Espagne, avec pas mal de déchets au tir mais clairement, déjà, l’envie de montrer qu’il était le leader de son équipe, aux côtés d’un Yuta Watanabe dont il faut aussi louer les Jeux très solides, dans tous les compartiments du jeu. Puis cet énorme match face aux artificiers slovènes, avec 34 points (à 13/28), 7 rebonds, 3 passes, 1 contre et 1 interception dans la défaite. Le match le plus abouti de Rui durant ces jeux, même si l’on retiendra également les deux giga-posters écrasés au premier match sur les têtes couronnées de Pau Gasol et Willy Hernangomez. Deux presta solides puis une dernière un peu plus compliquée, la pression d’une éventuelle qualification historique semblant avoir pesé sur ses épaules de freak en première mi-temps avant de le voir démarrer son match un peu trop tard. Au final 13 points et 11 rebonds mais un adieu attendu à la compétition, non sans avoir montré qu’il était capable de devenir un joueur qui compte dans la prochaine décennie, non sans avoir montré qu’en plus d’être un très solide défenseur et un attaquant qui progresse en NBA, il était aussi capable d’être le patron d’une équipe, à seulement 23 ans on le rappelle.
Un tournoi olympique qui donnera en tout cas, on l’espère, quelques idées à Wes Unseld Jr., le nouveau coach des Wizards, qui aura tout intérêt à s’appuyer en partie la saison prochaine sur la puissance et le talent d’Hachimura, tout en profitant d’une saison – peut-être – de transition pour accélérer encore un peu plus son développement. Le boug est grand, le boug va vite, le boug saute haut et peut prendre des tirs, le boug attaque fort et défend dur, et il semblerait même qu’il ait le sens des responsabilités ? Parfait, vivement le mois d’octobre pour le chapitre 3 du bouquin préféré de tous les basketteurs nippons : Rui au pays de l’Oncle Sam.
22 points de moyenne aux Jeux et quelques highlights terribles, à 23 ans et dans le groupe identifié comme celui de la mort ? Compétition réussie, quoiqu’on en dise, malgré les défaites, malgré la maladresse. Rui Hachimura avait attaqué ces Jeux drapeau collé au corps, il peut les quitter l’esprit libéré, et considérer qu’il a fièrement et sérieusement représenté son pays.