Space Jam 2 – Nouvelle ère, sortie prévue demain : l’occasion rêvée pour se replonger en 1996, dans l’univers du mythe Space Jam 1
Le 20 juil. 2021 à 10:52 par Giovanni Marriette
Le 15 novembre 1996, un petit film croisant Michael Jordan et les Looney Tunes rentrait en salle chez l’Oncle Sam, sans savoir encore l’impact à venir sur toute une génération de jeunes fans. 25 ans plus tard la “suite” de Space Jam est “enfin” là, et l’occasion est parfaite pour se replonger dans ce délire total de l’époque.
Tout a été dit, redit, vu et partagé lorsqu’il s’agit du plus grand match de toute la carrière de Jojo. Les Monstars qui débarquent sur Terre, la soundtrack devenue légendaire, un match interminable qui se termine par une passe magique de Bill Murray, on pourrait encore en dérouler sur ces 70 minutes de bonheur audiovisuel. Mais quitte à faire les choses d’une façon originale, comme une partie de golf terminée en étant aspiré dans un trou, voici en quelques points ce qu’il faut savoir sur ce premier opus légendaire, quelques heures avant de foncer dans les salles se faire le number two.
# Le film
- Qu’on installe tout de suite les bases, afin de se mettre d’accord d’entrée. D’un pur point de vue cinématographique et scénaristique, Space Jam a tous les aspects d’un navet, en commençant par le jeu d’acteur de Jordan qui ferait presque passer Marion Cotillard pour une spécialiste de la mort subite. Entre l’aisance du numéro 23, les effets visuels souvent bâclés et d’autres intervenants tout aussi flingués, il y a de quoi se prendre la tête à deux mains en le regardant, c’est un fait. Mais c’est justement cette simplicité assumée qui a fait du film un représentant identitaire énorme pour les jeunes bercés par celui-ci. Car de la bande-son aux joueurs venus prêter main-forte en passant par le timing de la sortie, l’effet tremplin a été immense autour du produit final, causé par la mise en avant de ces détails devenus par la suite plus grands. Si votre daronne a déjà vu Shawn Bradley ou Muggsy Bogues, ou que votre cousin peut chanter par coeur le refrain de l’intouchable I Believe I Can Fly de R. Kelly, ce n’est pas grâce aux répliques fabuleuses du script, ni la dégaine de Bill Murray en short.
# L’opération marketing
- Mettez vos Nike, prenez votre Gatorade, on passera prendre un Big Mac sur la route, pouvait-on entendre de la part de Stan Podolak, le fameux toutou de Jordan dans le film. Que ce soit dans l’utilisation des sponsors ou la pub immense faite aux pompes Jordan tout au long du film, Space Jam a réussi un coup marketing énorme lors de sa sortie. Et ce pour une raison simple : tous les gosses devaient le regarder, leur jouet était dans le Happy Meal, offrir la VHS à Noël était la meilleure des idées. Car non seulement les Looney Tunes sortaient un long film, ce qui faisait de Bugs un personnage désormais accessible sur grand écran, mais Jordan en faisait partie et venait de réaliser un comeback royal en NBA. Le croisement était donc parfait, à une époque qui était en plus idéale pour ce type de produit : une star américaine, des personnages animés, des effets spéciaux, c’est pas comme si Jurassic Park était the représentant de cette époque cinématographique si particulière. Résultat des courses : 90 millions de dollars au box-office américain, 160 millions (!) à l’international, de quoi exploser White Men Can’t Jump dans la catégorie des bombes du 7ème art chez la balle orange. On répète pour les sourds au fond, il s’agit du troisième film sportif le plus lucratif de l’histoire, derrière Rocky IV et The Blind Side. Pas mal pour un vieux cartoon…
# La bande-son
- C’est là qu’on rentre dans le vrai, dans le dur, dans ce qui a défini pendant longtemps Space Jam. Car pour commencer, rien ne peut toucher un titre transformant une bande-son en disque de platine deux mois après sa sortie, et 6 fois (!) platine au bout de 6 ans : I Believe I Can Fly, c’est le son le plus connu de la carrière de R. Kelly, alors qu’il a pourtant fait un paquet de grosses chansons. Et à ses côtés ? Fly Like An Eagle de Seal, Hit’Em High avec B-Real, Busta Rhymes, Coolio, LL Cool J et Method Man, l’indémodable Space Jam de Quad City DJ’s et ainsi de suite… On pourrait parler pendant des heures de l’OST du film, mais cela serait presque blasphématoire quand on pourrait passer tout ce temps à l’écouter. La musique de Space Jam est en très grande partie responsable de cet engouement général, et quand vous voyez le très respecté magazine Rolling Stones faire de Je crois que je suis capable de voler une des 500 plus grandes chansons de tous les temps, vous savez qu’on n’est pas là pour déconner. Vous saviez que Jay-Z avait écrit le morceau de rap de Bugs Bunny ? Allez, c’est cadeau.
# La légende autour de Jordan
- D’un point de vue sportif, et donc pour nous forcément plus parlant, le film était parfait pour Jordan. Et ce sous plusieurs angles. Déjà, car le scénar était axé sur sa retraite et ce qu’il faisait pendant ce temps-là. Du coup, même si les gamins étaient les premiers concernés, les adultes se devaient aussi de regarder Jojo devant la caméra, car il s’agissait d’un événement médiatique majeur. Mais en coulisses ? Que dire, si ce n’est que Warner Bros a dû construire un terrain entier pour Jordan afin qu’il s’entraîne (le Jordan Dome), et que de nombreux joueurs sont venus l’affronter sur place… Reggie Miller, Charles Barkley, Alonzo Mourning, Charles Oakley, Grant Hill, de bonnes pointures qui participaient à des 3 vs 3 épiques entre deux scènes de tournage. Certains disent d’ailleurs que ce sont ces passages qui ont aidé le numéro 23 à quitter sa retraite, des bruits de couloirs tamponnés derrière par un bilan dont la NBA se souviendra pour toujours : 72 victoires et 10 défaites lors de la saison 95-96, sortie du film en novembre 1996, niveau timing et légende difficile de faire mieux. Il y avait Jordan sur le terrain, Jordan et ses chaussures, Jordan et ses cigares, il y a ensuite eu Jordan et le cinéma. Jeu, set et match à la table des légendes.
# La suite
- On y est, enfin. LeBron James a plutôt logiquement pris la place de Michael Jordan en haut de l’affiche, on parle quand même des – pour beaucoup – deux plus grands joueurs de l’histoire de ce jeu. Nous sommes en 2021 et le rythme s’annonce évidemment autrement plus rapide, la résolution a également fait sa… révolution, et si les vieux briscards alterneront probablement entre nostalgie et bougonnements, on reste tout de même sur un film qui s’annonce classique quoiqu’il arrive, de par sa distribution, de par le bruit attenant à sa sortie, sans même parler de “qualité” cinématographique, là où le bât blessera logiquement. LeBron James, Bugs Bunny, la voix d’Angèle dans les salles françaises et une ode à la Warner Bros plus qu’au basket et au cinoche mais peu importe, la marque Space Jam est à ce point réputée depuis 25 ans qu’on aura forcément droit à quelque chose de mythique, en bien ou en mal d’ailleurs mais comme dirait l’autre : un bad buzz ça reste un buzz.
Demain, partout, dès 14h. On reviendra bien sûr en long, en large de traviole sur nos ressentis sur le film, tout en tentant de ne pas spoiler ceux qui feront l’erreur d’attendre avant d’aller au ciné, mais une chose est sûre : la hype est folle même si on ne sait pas vraiment pourquoi, même si on a quand même bien peur de ne pas savoir à quelle sauce on sera mangé. Au pire du pire ? On se consolera POUR TOUJOURS avec le chef d’œuvre de 1996, ça ça bouge pas et ça ne bougera jamais.