Los Angeles Lakers, le bilan 2020-21 : LeBron James était bien présent en Finales, mais courtside pour encourager ses potes
Le 19 juil. 2021 à 11:57 par Giovanni Marriette
Une bonne partie de la communauté s’accordait à dire en début de saison que ces Lakers avaient tout du candidat idéal pour le back-to-back. Malheureusement les blessures, entre autres, s’en sont mêlées, et LeBron James aura finalement passé ses Playoffs à encourager Chris Paul, faire la promo de sa marque de Tequila et teaser la sortie de Space Jam 2. Les années se suivent mais ne se ressemblent pas.
CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ
Une intersaison agitée chez les champions NBA. Les très utiles Dwight Howard, JaVale McGee, Rajon Rondo ou Danny Green sont partis, les clowns Gérard et Dion Waiters aussi, et à ces mouchoirs agités correspondent les arrivées de Marc Gasol et Wes Matthews, mais surtout de Montrezl Harrell et Dennis Schroder, ni plus ni moins que les deux meilleurs remplaçants de la saison écoulée, le second débarquant avec ses certitudes pour prendre la place de titulaire à la mène à LeBron James, bah voyons. LeBron James qui a d’ailleurs prolongé comme prévu, tout comme Anthony Davis, sans blague, tout comme Markieff Morris et Kentavious Caldwell-Pope d’ailleurs, utile ça. Une assise suffisante pour imaginer les Lakers capable de conserver leur bague en allant chercher entre 48 et 52 victoires en régulière, podium obligatoire à l’Ouest avec une première place dans la lunette. Logique non ?
CE QU’IL S’EST VRAIMENT PASSÉ
Notre histoire commence un soir de décembre, absolument pas comme toutes les autres histoires du coup. Anthony Davis et surtout le tout jeune freak Talen Horton-Tucker montrent de bien belles choses en pré-saison, ça promet, et lors d’un opening night joué et perdu à huis-clos face aux voisins Clippers, les champions en titre reçoivent leur bague et on découvre que les parents d’Alex Caruso ressemblent à nos parents et que la fille de Markieff Morris est aussi barge que son père (elle a trois ans). Kyle Kuzma signe pour trois ans (de trop) et 40 millions (de trop), les Mavs sont balayés le soir de Noël, et le 30 décembre LeBron James enchaine un millième match consécutif à plus de dix points, total auquel il en rajoutera 46 jusqu’à la fin de saison. Bref 2020 se termine sans encombre, si seulement ils savaient. Dès le début 2021 c’est la grosse teuf à L.A. LeBron punit l’impertinence de Dillon Brooks, Markieff Morris se chipote avec DeMarcus Cousins dans une victoire facile mais les Lakers chokent quelques jours plus tard face aux Warriors. Globalement ça va quand même pas trop mal à ce moment-là, LeBron joue comme le Roi qu’il est, Anthony Davis galère en attaque mais reste diablement utile et dominant, Kentavious Caldwell-Pope tourne à 60% du parking de la zonzon et le 25 janvier le Chosen One claque 46 points dont 21 dans le dernier quart dans la salle de Cleveland, à 19/26 au tir, Cleveland this is for you Volume 2. Tiens, Jared Dudley sort un livre qui n’est même pas un livre de cuisine, tiens LBJ a marqué plus de points que Wilt Chamberlain dans sa carrière, tiens, LeBron toujours lui domine Nikola Jokic dans un duel qui pue le MVP et massacre deux fois le Thunder en trois jours, tiens les Lakers remportent quatre prolongations en trois matchs et sont à 21-6. Todo va bene, jusqu’à ce funeste 14 février, malgré tout l’amour que tu portes à Madame ou Monsieur.
Car en ce jour de la Saint-Valou, la série de sept victoires de suite des Angelinos s’arrête face aux Nuggets mais la défaite est anecdotique car ce soir-là c’est surtout le tendon d’Achille d’Anthony Davis se met à grincer fort. LBJ passe les 35 000 puntos en carrière ais son grand collègue se prend quatre semaines d’arrêt, si seulement ils savaient bis, et dix jours plus tard les Lakers perdent leur quatrième match de suite, de 25 pions contre un Jazz alors leader de l’Ouest. Quinn Cook prend la porte, Damian Jones débarque mais on s’en fout, le 3 mars les Lakers prennent une grosse win contre Golden State et le lendemain LeBron est… loadmanagé pour la première fois de la saison. Le 12 mars Kyle Kuzma prend feu contre les Pacers, pourquoi pas, Jared Dudley glisse en voulant voler du camembert et se fait mal au genou et Anthony Davis se prend deux semaines de plus, l’une de ces trois informations est essentielle à la vie des Lakers on vous laisse deviner laquelle. Le 18 mars LeBron en plante 37 contre les Hornets mais deux jours plus tard… la cheville royale plie face aux Hawks, les Lakers ne le savent pas encore mais c’est leur saison toute entière qui vient de se faire la cheville. On parle alors de plusieurs semaines d’absence, le mot “indéfiniment” est repris à toutes les sauces, et histoire de rajouter quelques larmes à la fanbase californienne, c’est la légende locale Elgin Baylor qui nous quitte pour de bon. Sale printemps, quatre défaites de suite à nouveau, sale mois de mars, une trade deadline qui nous apprend que Dennis Schroder pense mériter des milliards et qui voit arriver Andre Drummond arrive en sauveur avec Ben McLemore, incroyable phrase là-aussi. Malgré tout les jours passent et les Angelinos réussissent à gratter quelques wins essentielles, comme celle du 10 avril par exemple, face aux Nets et grâce à un duo… Drummond / McLemore au top, fallait qu’on en parle. Sauf qu’en réalité Andre Drummond est NUL, mais heureusement… Anthony Davis is back, enfin, même si les Lakers commencent à entendre parler d’un bail sombre : le play-in tournament.
“Celui qui a inventé cette merde devrait être viré”. Ah, on en connait un, initiales LBJ, qui a bizarrement changé d’avis concernant ce gentil tournoi de fin de saison. En attendant, Dennis Schroder entre au Hall Of Fame dans le protocole COVID et rate deux petites semaines, LeBron est de retour mais semble diminué, Anthony Davis, lui, n’a pas du tout l’air diminué face aux Suns (42/12/5/3/3), s’en suit une grosse victoire en mode Playoffs face aux Knicks grâce au trio Matthews / Kuzma / Drummond et cette phrase n’est absolument pas rassurante pour une personne saine d’esprit, LeBron James accélère un peu face aux Pacers et c’est autrement plus rassurant. Les Lakers terminent par cinq victoires assez obligatoires malgré la cheville chancelante de leur leader, c’est officiel les champions devront donc participer au play-in tournament pour entamer leur quête de back-to-back. Un play-in tournament géré in extremis à l’issue d’un match çà deux vitesses et ponctué par un tir monstrueux de LeBron James himself, direction le premier tour face aux Suns, avec le seed 7, ça fait bizarre quand même. Pauvres Suns se dit-on alors, mais très vite les hommes de Monty Williams montrent à quel point leur deuxième place à l’Ouest n’est pas volé et prennent virilement le Game 1 à domicile. Le Game 2 est maitrisé par les Lakers grâce à un énorme AD (34/10/7/3), Andre Drummond vient donc de gagner le premier match de Playoffs de sa carrière et se cuite au champagne, d’autant plus que deux jours plus tard les champions prennent le Game 3 à la maison en haussant encore un peu plus le rythme en défense. 2-1 Lakers puis 2-2 et même 3-2 Suns, au terme du pire scénario qui pouvait arriver aux Lakers puisqu’en sus du zéro pointé de Dennis Schroder s’ajoute la nouvelle blessure d’Anthony Davis, à l’aine cette fois-ci. Ca sent très fort le sapin en Californie, et le Game 6 ne sera qu’une confirmation de ce qu’on savait déjà, à savoir le niveau supérieur des Suns avec un match incroyable, et la détresse d’un AD envoyé au combat (cinq minutes) alors qu’il ne pouvait à peine marcher. Les Lakers sont éliminés, le champion est à terre dès le premier tour, LeBron annonce en conférence de presse qu’il ne fera pas les Jeux parce qu’il a un bail à gérer avec des Looney Tunes, bref une année… à oublier, très vite.
L’IMAGE DE LA SAISON
Il ne s’en est pas caché, dès l’élimination de ses Lakers actée. Le basket c’est bien, le business c’est encore un autre délire, et si LeBron ne passe pas son été sur les parquets de Tokyo ou ailleurs, c’est évidemment pour accompagner au mieux la sortie de Space Jam – Nouvelle ère. Une sortie prévue chez nous le 21 juillet, quelques bribes d’images déjà volées ça et là, et si la génération 96 tirera peut-être la tronche devant cette suite très… actuelle, impossible cependant de ne pas être hypé par l’évènement. Parce qu’il va falloir s’y faire, aussi, LeBron est depuis très longtemps bien plus qu’un basketteur, alors préparez-vous gentiment pour son feat avec Daddy Yankee l’été prochain, on vous aura prévenu.
IL A ASSURE, QUAND IL POUVAIT : LEBRON JAMES
Oubliez tout de suite les images d’un homme préférant passer ses soirées Playoffs avec Bugs Bunny, sa teille de tequila ou Chris Paul, car la saison 2020-21 de LeBron James est en tous points réussie, du moins lorsqu’il a joué, du moins en saison régulière. Une dix-huitième saison – déjà ça, ça calme – dans les standards habituels avec 25 points, 8 rebonds et 8 passes de moyenne à plus de 50% au tir, un statut de quasi-favori au trophée de MVP… avant sa blessure, puisque son nombre de matchs loupés au final (27 sur 72) et le seed 7 des Lakers le dégagera ensuite fort logiquement de la course au Jokic Trophy. Quelques étincelles comme ce match à Cleveland en janvier, la double claque face au Thunder au cœur d’un énorme mois de février ou, évidemment, ce shoot dantesque, Lebronesque, lors du play-in tournament contre les Warriors, et donc, globalement, un exercice bien propre et bien rempli lorsque la cheville ne faisait pas des siennes. Une domination qui sera malgré tout mise à mal en Playoffs, en voilà une drôle de phrase, face à des Suns tout simplement mieux outillés et meilleurs que ses Lakers, et donc une élimination au premier tour qui fait tâche si on prend en compte l’incroyable fait que cette élimination était la première de la carrière de LBJ à ce stade de la saison. A bientôt 37 ans il fallait bien que le boug apprenne à perdre de bonne heure mais, attention, on apprendra peut-être que le prime du bonhomme se situe aux alentours des 38 berges, et on ne rigole qu’à moitié.
ON L’ATTENDAIT AU TAQUET, IL A FAIT CE QU’IL A PU : ANTHONY DAVIS
Certains lui prédisaient une saison de MVP mais il aura en fait été, bien malgré lui, le talon d’Achille de son équipe tout au long de l’année, talon d’Achille à cause d’un tendon d’Achille, comme c’est comique. Les stats d’Anthony Davis cette saison ? 21,8 points, 7,9 rebonds, 3,1 passes, 1,3 steal et 1,6 contre, ses pires chiffres en carrière depuis sa saison rookie, en 36 matchs seulement car AD n’avait également jamais joué aussi peu en un an. Incroyable défensivement quand il fut présent, moins à l’aise en attaque ou du moins par fulgurances, le rôle de l’Unibrow a changé cette saison, pour s’accorder au mieux avec cette équipe new look, pour s’accorder, aussi, avec une santé fluctuante. Attention car on parle quand même d’un mec qui a pris il y a six mois la bagatelle de 200 millions ou presque pour cinq ans de services, loin de nous l’idée de remettre en cause ces chiffres mais une chose est sûre : les Lakers ne (re)gagneront pas sans leur monstre à 100%. Cinq matchs en février, rien du tout en mars, quatre en avril et donc cette fin en eau de boudin en Playoffs, dans un Game 6 lors duquel on avait clairement mal pour un mec qui aura tout tenté alors qu’il ne tenait qu’à peine debout. Pour la suite ? On ne va pas pinailler, le seul AD qui compte c’est la bête féroce, celle qui ne laisse pas une miette à ses adversaires, en attaque comme en défense. Alors on croise les doigts et on attend un Tonio retapé et revanchard la saison prochaine, parce que, sans blaguer, son capitaine va bien commencer à grincer un peu un jour et il faudra prendre le relai, et de manière cannibale si possible.
LA SUITE
Comme dirait l’autre, ça va pulser. Les dernières news ? Dennis Schroder est free agent et estime qu’il vaut entre 100 et 120 millions, on espère juste que ce ne sont pas des dollars, Jason Kidd est parti à Dallas et a laissé sa place d’assistant à David Fizdale qui retrouvera LeBron James après leurs années Heat, L(u)ol Deng est toujours payé par les Lakers, Alex Caruso s’est fait coincer avec de la marijuana dans les popoches et Kyle Kuzma est sous contrat. Magnifique, mais côté basket ? LeBron et AD sont évidemment lock, sans blague, et la Free Agency pourrait être agitée car Dennis Bourgeoisie Schroder, Wes Matthews, Alex Caruso, Markieff Morris, Talen Horton-Tucker et Andre Drummond sont libres de leur choix et car Montrezl Harrell pourra activer ou non sa player option à 9 millions, on pense connaitre l’issue de l’affaire. Beaucoup de boulot donc pour Rob Pelinka afin de redonner ses lettres de noblesse à la franchise de Los Angeles, afin de redevenir dès le printemps prochain un favori au titre. Car il faudra des leaders sur pied, mais il leur faudra aussi et surtout des coéquipiers, et de préférence pas des Looney Tunes.
La saison 2020-21 des Lakers ? Un coup dans l’eau, clairement, fait de mauvais choix mais également de coups du sort. Y’a un GOAT ou quasi en ville, un monstre poilu dans la raquette, l’aura d’une franchise historique et du savoir-faire dans les bureaux, alors tous les voyants sont au vert pour faire de cet échec la principale source de motivation dès la reprise en décembre. Let’s go ? Allez, et en attendant… tous au cinoche le 21 juillet.