Team USA a donc perdu quatre de ses… cinq derniers matchs : on n’est pas encore sur les îles Féroé en foot, mais ça commence à faire jaser

Le 13 juil. 2021 à 15:09 par Alexandre Taupin

Team USA - Gregg Popovich
Source image : Youtube / FIBA

Battue cette nuit par l’Australie, Team USA continue de surprendre. Depuis le mondial 2019, l’ogre de la balle orange ne semble plus si dominant. Une simple mauvaise passe ou la preuve que la différence de niveau n’est plus si criante ? 

En voyant les Ricains perdre contre le Nigéria il y a deux jours, on est tous resté sans voix. No offense pour la troupe à Mike Brown mais les dernières oppositions avaient tourné au massacre et ce n’est même pas un petit mot. Cette nuit, ce sont les Australiens qui se sont payés une tranche de Team USA et ça fait donc un bilan de 0-2 pour attaquer cette préparation aux JO. S’il n’y a rien de dramatique encore, on est forcément surpris par cette baisse de régime chez une équipe qui nous avait habitué à rouler sur la concurrence. Selon Marc Stein du New York Times, l’équipe américaine avait un bilan de 54-2 sur les matchs amicaux disputés entre 1992 et 2019. Il y a déjà autant de défaites en… trois jours. Plus que la défaite en elle-même, c’est aussi la manière qui a déçu alors qu’on aurait pu s’attendre à une équipe revancharde, un groupe qui aurait voulu envoyer un message fort et concret pour montrer qu’il ne s’agissait que d’un accident. Le genre d’état d’esprit qui collait bien au groupe dans le passé. C’est raté… Forcément, cette série va faire ressortir les vieux démons du placard et aussi quelques stats gênantes pour une telle cylindrée. En ajoutant les derniers matchs du Mondial 2019, Team USA reste donc sur quatre défaites… en cinq matchs toutes compétitions confondues. Qu’arrive-t-il donc au groupe de Gregg Popovich ?

Rappelez-vous de l’échec de 2019 et cette triste septième place acquise. On parlait de l’équipe C voire D et que l’armada qui viendrait ensuite n’aurait rien à voir avec ce triste spectacle proposé. Nous voilà deux ans plus tard avec la fameuse équipe censée rétablir l’honneur américain et c’est loin d’être gagné. Pas terrible défensivement, un peu limitée à l’intérieur, une attaque sur courant alternatif, voilà ce qu’on peut à-peu-près tirer des deux premiers matchs de cette version 2021 de Team USA. Sur le papier pourtant, de la très bonne cam’ avec la crème de la crème de la NBA et des gros noms qui ont déjà tout gagné ou presque avec la sélection. (Durant notamment) Mais là encore, on est loin du rouleau compresseur qu’on nous avait annoncé. Les joueurs sont-ils fatigués ? Prennent-ils de haut ces adversaires “supposés” moins forts ? Et pourquoi ne pas envisager tout simplement un scénario qui veut que l’écart entre les nations ait diminué avec les années ? Alors oui, les équipes ne peuvent pas aligner un Kevin Durant ou un Bradley Beal sur demande mais les autres pays n’en sont pas moins dangereux pour autant. En 1992, Charles Barkley disait qu’il ne savait rien de l’Angola mais les joueurs de Team USA auraient de plus en plus de mal à sortir une punchline pareille. Pourquoi ? Car les autres équipes peuvent toutes aligner des joueurs qui jouent en NBA. Sur les douze effectifs présents aux JO, seul l’Iran n’a aucun représentant en NBA. Le Nigéria a aligné sept joueurs de la Ligue il y a trois jours et l’Australie tout autant cette nuit. Alors certes, il y a une différence de niveau évidente par rapport à ce que peuvent aligner les ricains mais on ne part pas sur des inconnus notoires qui évoluent dans une division de faible importance. Ces joueurs jouent contre les stars NBA chaque soir ou presque et forcément, ça peut aider lorsqu’ils rejoignent ensuite la sélection. Si cela ne suffit pas, il y a aussi le fait que Team USA a une cible sur la tête. C’est l’équipe que tout le monde veut abattre à travers le monde car ça reste perçu comme un exploit incroyable. Voir l’Oncle Sam dérouillait une équipe c’est plutôt classique alors que les voir perdre, c’est une image qui reste dans la tête. Récitez-vous toutes les équipes qui ont battu la bannière étoilée en match officiel depuis 2000, vous verrez que ça reste des souvenirs marquants. Alors, peut-être qu’il ne s’agit que de matchs amicaux et qu’ils vont rouler sur la concurrence dès le jour 1 à Tokyo hein. Aujourd’hui, la bête semble blessée et bien des équipes en profitent. Mais l’histoire nous apprend que c’est aussi à ce moment-là qu’elle peut être la plus dangereuse alors prudence, la vérité d’un jour n’est peut-être pas celle du lendemain.

Quatre défaites en cinq matchs depuis deux ans, pas de quoi tirer la sonnette d’alarme autour de Team USA mais peut-être juste l’impression que cette équipe est moins flippante que par le passé. Essayons de ne pas tirer de conclusions hâtives mais ces maux précoces pourraient porter chance à bien des équipes, comme celle qui porte fièrement le coq sur sa poitrine. Sait-on jamais…

Source texte : New York Times


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