Golden State Warriors, le bilan 2020-21 : le show Stephen Curry n’aura pas suffi, pas faute d’avoir incroyablement essayé
Le 24 juin 2021 à 17:33 par Giovanni Marriette
Nouvelle saison tronquée pour les Warriors, en grande partie du au fait de la blessure de Klay Thompson, absent des débats pour la deuxième saison consécutive. Cette fois-ci Stephen Curry était bien là, ça vous change pas mal une équipe, mais si Golden State aura été l’une des équipes frissons de l’exercice 2020-21 grâce aux exploits de son meneur, l’ensemble aura au final été trop juste au moment de passer en mode Playoffs. Bon, on peut revoir les Dubs au complet maintenant ou c’est trop demandé ?
CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ
Une saison difficile à anticiper, dès le départ, avec l’absence annoncée de Klay Thompson dès le 19 novembre. Des Warriors qui se construisent à la hâte avec l’ambition, au minimum, de laisser passer ce nouvel orage et la chance, au moins, de pouvoir user de la science de Draymond Green et du groupe pour développer tranquillement James Wiseman, n°3 de la Draft et potentielle nouvelle pépite de la franchise. La seule présence de Stephen Curry garantissait alors un minimum de victoires et de plaisir, mais chacun s’accordait à dire que l’ensemble restait un peu juste pour lutter avec les gros morceaux de l’Ouest. Nos prédictions ? Entre 37 et 39 wins, et une huitième place synonyme de play-in. Ah tiens c’est marrant ça parce que… bref, on en parle plus bas.
CE QU’IL S’EST VRAIMENT PASSÉ
L’histoire commence avec légèreté. Stephen Curry promet à Damian Lillard de planter des tirs du logo, si seulement on avait su… Plus sérieusement ? James Wiseman et Draymond Green voient leur début de saison rimer avec COVID, et si le rookie fait finalement ses grands débuts le 23 décembre, le début de saison à GS est compliquée avec notamment une belle claque (-39) reçue le jour de Noël par des Bucks beaucoup plus en place. Steph Curry claque déjà quelques grosses perfs et fait même croquer le beauf Damion Lee, mais les faits sont là : les Warriors galèrent, Marquese Chriss se pète le péroné et Kelly Oubre Jr. a un moins bon pourcentage que ton oncle bourré quand il joue aux fléchettes. Le 4 janvier Steph fait péter son record en carrière avec 62 points contre les Blazers, il avait prévenu, et s’en suivent des victoires encourageantes, face aux Clippers notamment, ou une autre face aux Raptors malgré un Curry qui lâche son pire match en carrière (2/16 au tir), plutôt rassurant. Le 20 janvier les Dubs ressortent leur jersey Oakland forever et rendent leurs (vrais) fans mélancoliques, quatre jours plus tard Steph devient le deuxième plus gros producteur de threes all-time, les affaire sont les affaires.
Début février nouvelle tuile, puisque James Wiseman voit ses beaux progrès stoppés net par une blessure au poignet l’obligeant à rater une dizaine de jours. Rien à voir mais c’est l’occasion pour Kelly Oubre Jr. de se faire passer pour un futur Hall Of Famer en claquant un 40/14/7 dans une grosse victoire face aux Mavericks, l’occasion aussi pour Steph Curry d’y aller de son petit 40/8/5/4 pour la Chandeleur, alors que le grand rookie remercie tout ce petit monde en… prolongeant son absence de dix jours. Zut. Tant pis tant mieux, Draymond Green s’occupe de tout et nous offre un tango endiablé avec son copain au n°30, poussant même le bouchon jusqu’à délivrer 19 passes décisives le 27 février face aux Hornets. Steph est phénoménal, on en reparlera, et tout ça suffit alors aux Warriors pour végéter entre les places 7 et 9, comme prévu finalement. Steph qui devient d’ailleurs le meilleur passeur de l’histoire de sa franchise, fallait le mentionner, mais qui devra également manquer une semaine de compét’ à cause d’une blessure au coccyx, wow c’est super dur à écrire ce mot.
Du coup, sans Steph… les galèrent arrivent et le bilan devient négatif. Jordan Poole prend les commandes de l’attaque, Andrew Wiggins en colle 40 aux Grizzlies, mais ces deux faits divers ne sont évidemment pas compatibles avec une équipe de haut niveau. Puis une grosse victoire face aux Bucks mais… nouvelle tuile début avril, puisque James Wiseman voit sa saison se terminer pour de bon après une blessure emmerdante au ménisque. Fort heureusement Stephen Curry entre dans une espèce de matrice en avril et valide l’un des mois les plus dantesques de toute l’histoire. Trois semaines dans une autre galaxie, 53 pions le 13 avril qui font de lui le meilleur scoreur de l’histoire des Warriors, 49 pions en bugne à bugne avec son reuf Seth et malgré un trou d’air en fin de mois face aux Mavs (63-29 à la mi-temps) le bilan est repassé dans le + en fin de régulière grâce à un 8-1 pour finir l’exercice. Jordan Poole en colle 38 en avant-veille de fin de saison, Steph en pose 49 en 29 minutes face au Thunder, Juan Toscano-Anderson se voit récompensé de ses beaux efforts annuels avec un contrat garanti et le play-in ouvre les portes à GS, le play-in et une confrontation attendue avec les… Lakers. Le match face à L.A. est incroyable mais les Warriors sont trop justes face à un LeBron bien clutch, et deux jours plus tard c’est finalement Ja Morant qui viendra éteindre la lumière sur la saison des hommes de Steve Kerr malgré 37 et 39 pions du Chef sur les deux derniers matchs.
L’IMAGE DE LA SAISON
On l’a attendu, en sachant très bien qu’il ne jouerait pas de la saison, mais on l’attendait quand même. Parce que Steph sans Klay c’est du solide mais ça gagne moins, parce que les Warriors sans Klay ne sont pas vraiment les Warriors. Deux saisons blanches consécutives pour le sniper joufflu et, surtout, une attente qui devient interminable pour la Dub Nation. La moindre vidéo montrant Klay au gymnase fait l’effet d’une bombe depuis quelques mois alors, vite, vire, reviens nous brûler de la ficelle et enflammer le Chase Center, et ceci est une requête d’utilité publique.
IL A CARTONNÉ : STEPHEN CURRY
Est-ce que les mots peuvent forcément avoir plus de poids que les chiffres. Probablement pas dans le cas de Stephen Curry, auteur à 33 ans de sa meilleure saison en carrière, plutôt marrant quand on sait que le boug a quand même été élu deux fois MVP dont une fois à l’unanimité. 32 pions de moyenne, un show de six mois, un mois de février absolument fabuleux, un mois d’avril “on cherche les mots”, et au bout du compte l’une des saisons les plus folles de toute l’histoire avec plus de cinq tirs du parking rentrés chaque soir et quelques soirées dont on cherche encore le sens. C’est définitif, cet homme est différent, il est unique.
ON L’ATTENDAIT AU TAQUET, ET ON L’ATTEND TOUJOURS : JAMES WISEMAN
Pas qu’il nous ai vraiment “déçu”, mais la première saison de l’ancien banni de Memphis nous a évidemment laissé sur notre faim. En cause ? Le COVID qui a gêné sa préparation en décembre, puis des blessures au poignet et au ménisque venues le faucher en pleins progrès. Car des progrès il y en a eu, car très vite ce profil de très grand intérieur un peu désarticulé avait fait, déjà, un peu de grabuge. 19 points et 6 rebonds pour son premier garbage match, 18/8 et 3 rebonds dans la foulée, deux branlées reçues par les Dubs mais déjà James est à son aise et c’est une très bonne nouvelle. Il faut dire qu’on est là devant un profil assez unique en NBA, celui d’un pivot de 2m18 capable d’imposer sa taille des deux côtés du terrain mais, surtout, de lâcher régulièrement quelques douceurs dignes d’un ailier de 2m05. Smooth à souhait, immense mais doté d’une capacité certaine à courir, le protégé de Penny Hardaway grandit vite et peut se féliciter de le faire aux côtés de l’un des intérieurs les plus intelligents de la Ligue : pas Marquese Chriss. Bref quelques pépins physiques mais un exercice rookie à 11,5 points et 5,8 rebonds qui nous donne surtout envie… d’en voir plus. Encouragements du jury !
LA SUITE
Deux picks de Draft 2021 à utiliser au mieux, le 7 des Wolves et le 14, puis Klay Thompson à réintégrer, ça ne devrait pas être trop compliqué. Réfléchir quelle utilité pourrait avoir Andrew Wiggins à part casser des planches deux soirs par semaine, et commencer à parler avec… Steph Curry, free agent dans un an mais avec qui les négociations n’en seront peut-être même pas tant il semble viscéralement attaché aux Warriors et inversement. A court-terme ? Steph + Klay + Dray = amour comme disent les élèves de primaire, alors avec un Wiseman qui grandit, un ou deux role players qui débarquent (Kelly Oubre est sur le départ), un ou deux jeunes de plus et les underdogs Poole ou Toscano qui sortent du banc, difficile de voir les Dubs ailleurs que dans les environs du Top 4 la saison prochaine. Deal ?
Saison de transition, une de plus, et les Warriors passés à deux doigts, un LBJ et un Ja de jouer les Playoffs cette année. Une année bizarre durant laquelle on aura tout de même fini nu plus d’une fois devant les perfs d’un merveilleux génie alors profitons-en, dire que l’on n’en a plus que pour quelques années, déjà…