Charlotte Hornets, le bilan 2020-21 : une saison pleine de promesses et une fin douloureuse mais, patience, ça viendra
Le 17 juin 2021 à 15:33 par Giovanni Marriette
Saison mi-figue mi-frelon à Charlotte, franchise balancée entre le “peu d’espoir” au départ, la hype naissante en cours de saison et une fin en eau de boudin, à 48h seulement d’une participation en Playoffs qui n’aurait pas été imméritée. La bonne nouvelle ? Il demeure en ville un jeune artiste dont on devrait beaucoup parler dans les prochaines années et ça mes p’tits loulous, c’est pas donné à tout le monde.
CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ
En décembre dernier ? On était un peu… disons… circonspects concernant la saison à venir des Hornets. Le départ de Nico Batum libérait dans le cap de quoi s’acheter une petite île déserte mais le pognon récupéré servit finalement à ramener un autre estropié chronique en ville (Gordon Hayward), à côté de ça l’excitation de voir à l’œuvre le n°2 de la Draft LaMelo Ball était réel, mais encore un peu plus à côté on se demandait comment cette bande de sympathiques bambins pourrait survivre dans une Conférence Est en pleine mue et tout cela sans pivot référencé. Au final un pronostic général allant de la douzième à la treizième place, pas glorieux donc, mais très franchement c’était surtout la perspective de voir évoluer un nouveau roi du Top 10 qui nous enchantait à Charlotte, plus que les résultats de l’équipe. Vous savez quoi ? Caramba, on a eu les deux, enfin presque.
CE QU’IL S’EST VRAIMENT PASSÉ
Tout commence avec quelques punchlines. LaMelo Ball claque un délicieux 0/5 au tir pour son premier match de pré-saison mais très vite la mire est retrouvée au fond d’un carton, on en reparlera. La première tuile ? C’est un pléonasme puisqu’elle nous vient de l’infirmière de Gordon hayward, qui nous signifie que le garçon s’est déjà pété quelque chose, cette fois-ci c’est le petit doigt. Légère indisponibilité mais ça commence bieng. Le 24 décembre ? Noyeux Joel, Cody Zeller a une tête de ieuv mais il se fracture surtout la main, ça enchaîne, et alors que le MIP maison Devonte’ Graham a du mal à se lancer les Hornets, eux, galèrent à trouver leur rythme de croisière. Deux défaites par-ci, deux victoires par-là et de nouveau trois défaites par-ci, avant une première mise en route en janvier, miam-miam.
Le prince Gordon est de retour et claque son career high face aux Hawks (44 pions), les Bzzz enchaînent quatre victoires de suite, LaMelo Ball a pris la mesure de la NBA, mais… l’ensemble est encore friable et ça repart de plus belle dans les défaites. Montagnes russes chères à Mozgov, marrant ça quand on joue avec Bismack Biyombo et Cody Zeller comme seuls pivots, un constat dont se moque éperdument Gordon Hayward, qui balance le 25 janvier un combo 39 points + game winner face au Magic. Gordie qui joue comme un All-Star, LaMelo qui monte en régime et qui tape déjà quelques records de précocité, Malik Monk et Devonte’ Graham qui se mettent en route, et surtout Terry Rozier aka la sacrée belle épine, Rozier qui plante 41 points avant d’en re-semer 36 un soir de game winner contre les Warriors en février. Tout va donc pour le mieux chez Caro du Nord, LaMelo et Miles Bridges se renomment Air BnB, tout le monde est clutch, ça gagne même des matchs marrants contre les Kings (qui d’autre), mais le 22 mars, ô stupeur, le rookie de service se pète le poignet et voit sa progression stoppée nette. Fin de saison compliquée dans le viseur, on se remonte les manches et on y retourne.
Etonnamment les hommes de James Borrego gardent le cap, pas merci au nouvel arrivant Brad Wanamaker mais plutôt à un Miles Bridges qui explose au printemps, et à toute la ruche qui step up à l’approche des Playoffs. Le 31 mars Charlotte est dans le… Top 4 de l’Est, sur un fil mais quand même, malheureusement les ennuis ne s’arrêtent jamais et Gordon Hayward (qui d’autre) s’entorse le pied, un bobo de plus au palmarès. S’en suivent plus de malheurs que de bonheurs, Terry Rozier martyrise les Blazers (tout le monde martyrise les Blazers) mais Miles Bridges est placé en protocole COVID, le jeune Vernon Carey montre de belles choses dans la raquette mais les défaites s’accumulent, le 2 mai LMB est de retour mais le 10, c’est une nouvelle L face aux pas du tout redoutables Pelicans qui met carrément en péril un play-in à domicile pour les Frelounets. 3 victoires pour neuf défaites en fin de parcours dont cinq revers consécutifs pour boucler la saison, 33-39 au final et une… dixième place pas forcément logique au vu des belles choses montrées tout au long de la saison. Dixième et donc une place en play-in face aux Pacers, à Indianapolis, et un match couperet qui prendra très vite des airs de capitulation collective (voir plus bas)…
L’IMAGE DE LA SAISON
Un match qui aurait pu être une fête, mais la reine des abeilles s’est pris les pieds dans le tapis. Trop fatigués, dans un mood trop négatif, les Hornets ne verront jamais le jour dans ce qui était alors à l’époque le premier match de l’histoire du play-in tournament new generation. Tu parles d’un palmarès tiens. Maladresse, impossibilité de contenir un Domantas Sabonis en 14/21/9 et un Doug McMarmotte on fire en début de match, et des Hornets qui ne trouveront qu’en Miles Bridges et Cody Zeller les ressources nécessaires pour faire semblant de lutter. Ah ouais, en effet, fallait que ça cesse.
IL A CARTONNÉ : LAMELO BALL
Incroyable saison que celle de LaMelo Ball, qui aura réussi le double-exploit de performer tout en plaisant à des mecs qui ne l’aimaient pas avant même de l’avoir vu jouer. Ca commençait pourtant mal car durant la pré-saison, à côté de LaMelo même Killian Hayes passait pour Ray Allen. Problèmes de réglage de mire, pour les passes YouTube par contre on est là, et dès le 31 décembre on découvre face aux Mavs les skills d’un joueur… différent. Un peu de Penny, un peu de Steve Nash, de J-Kidd, de J-Will, doucement garçon sur les comparos mais vous voyez l’idée. La lamelle sort du banc, elle s’éclate et elle éclate tout le monde, elle éclate son frangin début janvier (12//11/9) et fait péter le lendemain face aux Hawks le record du triple-double le plus adolescent de l’histoire (22/12/11). Les passes type quarter back ou les chisteras sont de sortie, les cuillères et les no-look pass aussi et chaque soir, et plus le temps passe plus celui que certains annonçaient comme un cancer pour le basket devient presque le gendre idéal. 27/5/9/4 dans une win face aux Bucks, 34 pions et 8 passes face au Jazz, 24/7/10 le lendemain à Houston, pour faire décoller la fusée du plus jeune boutonneux de l’histoire à enfiler sept paniers primés dans le même match, avant d’envoyer un 30/6/8/4 quelques jours plus tard. A ce moment-là ? Anthony Edwards n’est qu’un gentil numéro 2 dans la course au trophée de Rookie Of the Year. Malheureusement le 22 mars la sentence tombe : fracture du poignet et quatre semaines d’arrêt. Pendant ce temps la fourmi bodybuildée du Minnesota dispose de toutes flèches possibles pour aller gratter le fameux ROY, et ANT est si bon que le débat s’ouvre clairement en l’absence de Lam’. Lam’ qui reviendra finalement chanter pour ceux qui sont loin de chez eux, qui galèrera à retrouver le rythme en fin de saison, qui se trouera plus ou moins lors du play-in tournament, mais qui obtiendra finalement de manière assez large le trophée de meilleur débutant de la saison, récompense méritée pour Swaggy Lamel même si Edwards l’aurait tout autant mérité. Est-ce que c’est réussi comme année I ? Ca aurait pu être mieux, mais ça reste mieux que 99,9% des années I.
ON L’ATTENDAIT AU TAQUET, ET ON L’ATTEND TOUJOURS : UN PIVOT
Cody Zeller est très sympa, on aime rire sur sa calvitie, ses écrans sont des Full HD et il ressemble à Dawson vieux, mais très franchement, pas sûr qu’il soit un titulaire dans la NBA de 2021. Bismack Biyombo on aime bien, une fois il avait été bon avec les Raptors et il y a une chanson qui lui demande de s’asseoir, mais très franchement vous connaissez la fin de la phrase. Vernon Carey Jr. ? Pourquoi pas, mais plus tard, et pas titulaire. P.J. Washington ? Si jeune et déjà si abîmé par une vie l’obligeant à se fader des postes 5 alors qu’il est en réalité un 4/3 dans l’âme. La conclusion à tout ça est très simple, merci messieurs les dirigeants d’aller nous chercher du guerrier, du grand, du massif, du gainé. Il ne manque pas grand chose à cette équipe de Charlotte pour être complète, et la réponse à la question se trouve dans la raquette.
LA SUITE
Cody Zeller et Bismack Biyombo sont, ah tiens, free agent. Petite chance pour voir Cody rempiler en tant que back-up, un peu moins pour Bissou. Devonte’ Graham est également libre comme l’air, à voir si l’embouteillage sur les lignes arrières est faisable, sur le terrain et au Crédit Agricole de Charlotte (Terry Rozier et Malik Monk libres en 2022, LaMelo Ball libre dans 20 ans). Pour le reste ? De beaux prospects à devélopper (LaMelo + P.J. + Bridges + Mariah Carey + Jalen McDaniels, et les frangins Martin pour faire le sale boulot, surtout Caleb). Un beau projet avec en figure de proue le meilleur rookie de la saison écoulée, on a connu pire non ?