Houston Rockets, le bilan 2020-21 : trente joueurs utilisés et une dernière place au classement, non, ce n’est pas ce qui était prévu

Le 03 juin 2021 à 11:27 par Giovanni Marriette

james harden 18 décembre 2020
Source image : YouTube

Après une demi-douzaine d’années passées à jouer les challengers malheureux des Warriors à l’Ouest, un vent de changement a soufflé à Houston. James Harden est parti, une nouvelle ère a démarré, et après une saison marquée par les changements de roster et les défaites… la franchise texane ne sait aujourd’hui pas vraiment où elle va

CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ

Souvenez-vous, on avait quand même bien ri. On avait bien ri car au moment de se projeter sur cette saison 2020-21 les Rockets étaient alors en plein drama James Harden. Un leader et futur Hall Of Famer qui ne cache même plus son dégoût de jouer pour la franchise qui a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui, et forcément des incertitudes liées à la saison à venir. Avec ou sans le MVP 2018, quel roster autour, en sachant que la présence d’un mec comme Harden transforme automatiquement une Laguna en Ferrari. On partait donc sur une saison moyen plus, “parce que tant que t’as James Harden dans ton équipe tu gagnes des matchs”.

CE QU’IL S’EST VRAIMENT PASSÉ

Le nouveau boss du banc est là (Stephen Silas), le nouveau boss des bureaux a également pris place (Rafael Stone), mais à la reprise le boss des step backs squatte davantage les strip clubs que les terrains d’entraînement, terrains d’entraînement où son principal fait d’arme en pré-saison sera d’ailleurs de s’être pris le bec avec le rookie Jae’Sean Tate, alors que par micros interposés les bad boys du Moyen-Age John Wall et DeMarcus Cousins montrent leur agacement. James Harden n’en démord pas mais James Harden remettra finalement le short, avec quelques jours de retard mais également… quelques kilos en trop. Et les images de son énorme ventre à bière font le tour du monde. Honteux mais drôle, irrespectueux mais déjà légendaire. La planète basket se demande si effectivement le bleu clair ne grossit pas un peu, mais la planète basket redécouvre très vite à quoi ressemble un Ramesse balle en main, avec ou sans double-menton. Premier match du barbu le 27 décembre à Portland ? 44 points et 17 passes, non mais sans blague… S’en suivront huit matchs, lors desquels les perfs de James Harden se délitent peu à peu, jusqu’à ce 13 janvier à 23h05, et l’annonce du demi-tour le plus violent de la saison : James Harden part à Brooklyn et Victor Oladipo débarque à Houston. On grossit le trait car ce trade est un véritable blockbuster mais pour les Rockets l’essentiel est là : la diva se barre, les tours de Draft se comptent sur les doigts de trois ou quatre mains, bref la reconstruction s’amorce.

John Wall, Victor Oladipo, Christian Wood et DeMarcus Cousins sont donc les nouvelles têtes d’affiche, sur le papier c’est pas trop mal hein, mais à l’espoir de fraîcheur et de nouveauté offert par l’arrivée de John Wall et par le très bon début de saison de Wood se heurte alors la réalité des blessures et absences de chacun. Le groupe est talentueux mais le groupe est fragile, ces mecs savent jouer au basket mais ces mecs ne se connaissent pas. Les défaites commencent à se faire nombreuses, Christian Wood est sur le té-cô et c’est fort dommage, Eric Gordon est lui aussi blessé après un bon début de saison en sortie de banc, Kevin Porter Jr. débarque à son tout avec un peu de folie et de soleil dans la banane, Jae’Sean Tate est la belle surprise de la saison mais de fin janvier jusqu’au 23 mars… 20 défaites de suite ont officiellement fait basculer Clutch City dans l’obscurité. Deux jours après la délivrance d’une première win en quarante jours nouveau tournant : Victor Oladipo file à Miami contre Kelly Olynyk et des morceaux d’Avery Bradley. Officiel, James Harden a donc littéralement été échangé contre un intérieur fuyant aux airs de punk à chien, P.J. Tucker, Danuel House, Ben McLemore et tout ce qu’il reste du D’Antoni basket est également parti et le tanking s’inscrit en lettres rouges façon Olympia à l’entrée du Toyota Center.

La fin de saison sera sauvée par quelques perfs de jeunes cracks (un joli printemps pour Kenyon Martin Jr., une folie douce mais isolée de KPJ face aux Bucks), elle ne sera qu’un long chemin de croix, désiré par la franchise texane pour mieux rebondir, et aux records offensifs des années récentes se substituera un autre record : celui du nombre de joueurs utilisés. Trente au total (James Harden, Victor Oladipo, Christian Wood, John Wall, Kevin Porter Jr., Kelly Olynyk, P.J. Tucker, Jae’Sean Tate, Eric Gordon, Danuel House Jr., Sterling Brown, Armoni Brooks, Avery Bradley, Khyri Thomas, David Nwaba, Kenyon Martin Jr., DeMarcus Cousins, D.J. Augustin, Justin Patton, DaQuan Jeffries, Ben McLemore, D.J. Wilson, Anthony Lamb, Mason Jones, Ray Spalding, Rodions Kurucs, Brodric Thomas, Bruno Caboclo, Cam Reynolds et Cameron Oliver, on vous a vraiment fait la liste, bordel), et au final un bilan de 17-55, pire saison depuis presque quarante ans à Houston, et une place un peu honteuse (en vrai ça va) de pire équipe de la Ligue.

L’IMAGE DE LA SAISON

Harden gros 2 juin 2021

Incroyable délire sur la Toile lorsque James Harden se pointe en début de saison avec un seum immense d’être là mais surtout… les restes de ses abus des semaines précédentes. On le croyait au strip-club du coin mais le gonze était en fait en train de dévaliser des Flunchs et le surnom de Jame Sardine entre alors dans la légende. Le popotin est celui d’une Kardashian, le ventre est celui d’une femme enceinte mais Ramesse le vit bien et nous offre des profils all-time à garder précieusement dans la boîtes à screen. L’avenir montrera que même ventripotent ce fou peut dominer, et c’est donc l’image d’un double humain que le MVP laissera à Houston avant son départ, comme un symbole après neuf ans et demi de boulimie offensive incroyable.

ON NE L’ATTENDAIT PAS, IL A CARTONNÉ : JAE’SEAN TATE

L’histoire avait commencé avec un ballon de James Harden dans la gueule à l’entraînement, ce qui nous avait alors indiqué à quel endroit l’apostrophe de son prénom devait se positionner. Au final ? On parle de la plus belle satisfaction de la saison à Houston, plutôt pas mal pour un rookie non-drafté et passé ces dernières années par l’Australie et la Belgique. 70 matchs dont 58 titularisations, 11,3 points, 5,3 rebonds, 2,5 passes et 1,2 steal pour Djaichaune, mais surtout ce profil de two-way player athlétique, tanké, dur sur l’homme, qui fera rapidement de l’ancien crack d’Anvers (on en sait rien) le meilleur défenseur de son équipe. Le blase est stylé, la débauche d’énergie fait plaisir à voir surtout au cœur d’une saison qui ne sert à rien. Vraie révélation le Jae’Sean, à laquelle on peut d’ailleurs rajouter les belles dispositions d’un Christian Wood qui a confirmé les attentes placées en lui à l’automne dernier, la belle fin d’exercice du freak Kenyon Martin Jr. ou encore les quelques éclats signés Kevin Porter Jr., autant de petits sourires qui laissent à penser que la franchise texane a tout de même quelques jolis joyaux à polir la saison prochaine.

ON L’ATTENDAIT AU TAQUET, ET ON L’ATTEND TOUJOURS : JOHN WALL

Pas de procès d’intention ici mais uniquement des faits, car on s’attendait simplement à mieux de la part de l’ancien crack de Washington. Un 20/4/9 de moyenne tout de même, pas à la portée du premier clampin venu, mais 40% au tir et une impression globale de vendange tout au long de la saison, Jean Mur semblant davantage dans un processus de remise à niveau individuelle et statistique que d’inclusion dans un quelconque projet collectif. La bonne nouvelle c’est que le physique a tenu, 40 matchs joués seulement mais uniquement des petits bobos et pas mal de load management, et au final une saison “de reprise” pour une mobylette que l’on espère de nouveau rôdée avant de taper de nouveau de grosses accélérations la saison prochaine.

LA SUITE

Mode construction activé. Comme dit plus haut, le carré Kevin Porter Jr. / Jae’Sean Tate / Kenyon Martin Jr. / Christian Wood n’est pas encore un carré magique mais pourrait le devenir. Eric Gordon doit partie et emmener son trop gros salaire, John Wall est un sacré point d’interrogation à 40 millions la saison, mais Stephen Silas a peut-être une belle base sur laquelle tenter de s’appuyer après une première saison vraiment compliquée sur le banc. On croisera également les doigts à la Lottery avec un éventuel très haut choix de Draft pour “récompenser” le sale bilan de 2021, et en cas d’arrivée pimpante on pourra alors partir sur un projet très excitant, un projet à long terme mais un projet quand même… et c’est déjà pas mal.

Saison de transition +++ pour les Rockets, et après les fastes des années Harden / D’Antoni l’heure est à la reconstruction. Les bases sont prometteuses à défaut d’être solides, de toute façon ce ne pourra pas être pire que cette drôle de saison 2020-21. Nouveau cycle à venir, mais il faudra être patient.


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