Jason Kidd veut retrouver un banc NBA comme Head Coach : une campagne de communication rondement menée
Le 28 mai 2021 à 17:22 par Max Thomas
Jason Kidd s’est récemment confié au micro de Marc J.Spears pour TheUndeafeated.com, et lors de cette interview Kidd s’est livré sur son rôle actuel d’assistant, ses expériences passées d’entraineur, mais surtout sur ses envies futures. J-Kidd se positionne sur le marché des coachs et il se pourrait bien que l’ancien meneur des Nets trouve facilement un poste à la rentrée. Ayant atteint un certain plafond de verre avec les Bucks lors de sa précédente expérience, Jason aurait depuis fait son introspection et aurait tiré des leçons du passé, mais aussi du titre obtenu l’an passé avec les Lakers.
Au micro de Marc J.Spears hier, Jason Kidd est revenu sur son parcours en tant qu’entraineur principal. Au cours de l’interview différents points sont abordés et la chronologie est quelque peu éparpillée. Cela permet d’éviter les sujets qui fâchent, balayant par exemple d’une simple phrase introductive son passage sur le banc des Nets lors de la saison 2013-2014. Seulement dix jours après sa retraite de joueur en tant que Knicks, Jason Kidd traversait alors le pont de Brooklyn pour y coacher la franchise qu’il aura le plus marqué au cours des vingt dernières années. Les Nets parviennent à se hisser en Playoffs, et en demi-finales de Conférence Est Kidd est alors un coach rookie prometteur qui arrive à tirer quelque chose d’un Garnett sur les rotules, d’un Paul Pierce vieillissant, et d’un Deron Williams pas au niveau de son passage chez le Jazz. Seulement, tout ne va pas se passer comme prévu pour Brooklyn. J-Kidd a des prétentions sur les opérations baskets des Nets, chose que refuse alors le propriétaire de l’époque Mikhaïl Prokhorov. Le 29 juin 2014, Kidd démissionne et, ni une ni deux, il rejoint les Bucks dès le lendemain. Gonflé ! Sentant sûrement qu’il avait atteint le plein potentiel de l’effectif de Brooklyn et que les jours suivants seraient sombres à BK, Kidd a alors eu des exigences dépassant l’entendement pour un coach ô combien inexpérimenté, prétextant une excuse pour se faire la malle chez un concurrent. Il faut comprendre que les Nets n’avaient pas de picks de drafts à venir et étaient sur une pente un peu descendante, question fidélité on repassera. Mais aujourd’hui J-Kidd est un autre homme, et même si ce passage n’est pas du tout évoqué dans l’interview, le lexique du renouveau et de la prise de maturité se retrouve de manière débordante : “il y a d’autres choses que je peux apporter”, ” la patience et la communication sont des points clefs que j’ai appris”, etc.
C’est ainsi toute une campagne de communication que se forge Jason Kidd pour avoir l’image la plus noble possible. Jason Kidd aborde lors de l’entrevue des questions liées à la communauté LGBT, lui qui a facilité la signature de Jason Collins après son coming-out, mais aussi d’autres questions sociales comme le manque d’entraineurs noirs ou le développement du basketball chez les jeunes femmes auquel il contribue avec son académie. Sans mettre en doute l’investissement de Kidd sur ces questions, il y a finalement très peu de basket dans cette entrevue, et le sentiment d’une rédemption et d’une mise en avant médiatique est permanent lorsque l’on lit celui-ci. Comme l’anecdote sur son obtention du diplôme d’anglais à l’Université de Phoenix, qui est certainement une bonne chose pour lui, mais qui fait aussi partie de sa “campagne” à la sympathie.
Pour autant, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, Jason Kidd n’a pas fait que du mauvais travail et un certain type de rôle a l’air de lui convenir parfaitement en tant que coach. Celui qu’il a eu l’occasion d’exercer chez les Bucks par exemple : développeur de talent et architecte de franchise. Car, à l’image de Mark Jackson ou de Dwane Casey, Kidd serait plutôt un entraineur voulant reprendre des équipes en construction, et il le confesse volontiers lui-même :
“Regarder mes joueurs débuter la saison, les voir évoluer au fil des déplacements à l’extérieur, progresser, tout ça est vraiment ce qui me manque dans le poste de head coach.”
On se rappelle d’ailleurs de son chef d’œuvre post-formation avec un certain… Giannis Antetokoúnmpo. Le Grec, alors arrivé de deuxième division hellène en 2013 et entrainé par Kidd dès sa saison sophomore, a ainsi connu une progression exponentielle sous les ordres de celui qui deviendra alors son mentor. Notamment en ball-handling et en playmaking, Giannis a ensuite complètement dépassé les attentes autour de lui, au point de remporter le trophée MIP en 2017 et de devenir le joueur qu’il est aujourd’hui. Même constat au passage pour un Kris Middleton qui a eu une belle progression sous Jason Kidd, passant de 13 points de moyenne en 2014-2015 à 18 points en 2015-2016. Les lacunes de Jason Kidd ? Elles se trouvent dans d’autres secteurs, notamment tactiquement, et pourtant Kidd assure que cette partie du travail lui manque aussi beaucoup.
“Bouger les pièces du jeu d’échec me manque. Il faut observer le jeu et être capable de communiquer avec son équipe pour retranscrire au mieux ce que l’on voit aux joueurs. Puis les voir prendre note, exécuter, et gagner grâce à cela.”
Autant son bilan fut mitigé, autant sa fidélité à Brooklyn peut être critiquable, sa tactique aura néanmoins été une réussite. Difficile de le blâmer sur ses deux premières années aux Bucks, mais lorsqu’il a fallu passer un cap avec un Giannis calibre MVP, Kidd a finalement… disparu, laissant au final sa place au dénommé Joe Prunty. Mais après tout, pourquoi ne pas croire au changement de cap de Jason Kidd. Il assure avoir appris la communication et l’écoute aux cotés de Vogel, confessant lui même avoir été brut de décoffrage à Milwaukee, ce fait pouvant perturber l’équilibre de l’équipe. Après avoir eu Giannis, Kidd a eu l’occasion de diriger LeBron et AD lors d’entrainements, et sa capacité d’adaptation s’en est amélioré. Quelques franchises seraient en tout cas intéressées par le profil de l’ancien caviardeur des 2000’s. Portland serait ainsi déjà à l’affût pour s’attacher ses services si Terry Stotts n’était pas conservé, d’après Bleacher Report. The Athletics rapporte également que les Pacers penseraient à JK pour remplacer Nate Bjorkgren dans l’Indiana, mais aussi les Pelicans pour remplacer Stan Van Gundy la saison prochaine.
Beaucoup d’interrogations et un entretien qui en dit long sur les intentions de Jason Kidd : le Hall of Famer est clairement en campagne pour regagner un banc dès la saison prochaine. Quitte à tomber parfois dans la communication pure voire la démagogie mais peu importe, car le juge de paix sera le basketball et les résultats viendront illustrer ou non ses propos. Jason Kidd sur un banc : préparez vous au blockbuster de l’été chez les entraineurs.
Source : TheUndefeated.com