Pourquoi Trae Young est devenu le parfait vilain à détester en NBA ?

Le 24 mai 2021 à 20:22 par Bastien Fontanieu

Trae Young
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Auteur d’un premier match héroïque à New York, en assassinant les Knicks d’un tir quasiment au buzzer ce dimanche soir, Trae Young n’a pas seulement aidé les Hawks à reprendre l’avantage du terrain dans cette série du 1er tour des Playoffs 2021. Le meneur d’Atlanta a réalisé une performance qui, vu sous tous les angles possibles et imaginables, représente parfaitement le joueur qu’il est et l’homme qu’il est devenu : un personnage qu’on adore détester, un vilain tout simplement parfait.

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Si la NBA nous a bien appris quelque chose, au fil des décennies, c’est que les héros sont célébrés dans le monde entier une fois la bague mise au bout du doigt. LeBron, du vilain de Miami à bandeau noir au roi de Cleveland adoubé par la planète entière. Kevin Durant, la pleureuse de l’Oklahoma devenu meilleur scoreur de tous les temps selon certains suite à son passage à Golden State. Shaquille O’Neal, phénomène pas très sérieux à Orlando qui s’est assis dans le siège de joueur le plus dominant de sa génération avec les Lakers. L’histoire est implacable. Wilt Chamberlain, Michael Jordan et tant d’autres, tous les grands de ce sport ont vu leur statut changer lorsque le trophée Larry O’Brien fût enfin soulevé.

La courbe d’appréciation, elle aussi, est implacable. Giannis Antetokounmpo, célébré pour son explosion à Milwaukee et son ascension sociale depuis Athènes, relégué aujourd’hui au statut de “rugbyman des parquets” pour ses performances en Playoffs. Chris Paul, véritable Point God de New Orleans soudainement étiqueté énorme viandeur avec les Clippers. Le schéma affectif autour d’un athlète reste le même, il faut de la victoire collective par condition sine qua none, sous peine d’être envoyé au bûcher par ordre du peuple. Cette réalité peut d’ailleurs nous faire réfléchir, dès aujourd’hui, à la façon dont Luka Doncic ou Zion Williamson pour ne citer qu’eux seront traités, demain, en cas de mésaventures consécutives en Playoffs.

Mais ce que la NBA nous a appris aussi, au fil des décennies, c’est qu’il faut toujours la présence d’un vilain dans l’histoire. Et ce, quels que soient les succès accumulés.

Kevin McHale, Reggie Miller et Danny Ainge.

Dennis Rodman, Karl Malone et Bill Laimbeer.

Christian Laettner, Latrell Sprewell et Ron Artest.

Charles Barkley, Isiah Thomas et Charles Oakley.

Relisez ces noms, un à un.

Question : n’y a-t-il pas eu en vous, l’espace d’un instant, une once de perception… négative ?

Un souvenir, une action, une citation, mais quoi que ce fût, quelque chose de fondamentalement… péjoratif, voire hostile ?

Comme s’il était impossible, par définition, d’apprécier ces joueurs pour leurs qualités intrinsèques de basket, ces hommes sont devenus (parmi tant d’autres) des sortes de vilains officiels de la NBA. Et pour des raisons tout à fait différentes les unes des autres. Les déclarations de Barkley, le trashtalking de Laettner, les leg-kick de Reggie, la brutalité de Laimbeer, l’opposition à une icône planétaire proposée par Isiah ou la dégaine de Rodman, chacun a trouvé sur son chemin les éléments lui permettant de comprendre sa “vilainité” et de l’accepter. Mieux encore, comme le légendaire meneur des Pistons Thomas l’a expliqué avec son sourire maléfique en coin : il n’a pas seulement compris qu’il était un vilain, il a fini par embrasser cette réalité et a joué avec pour se frayer un chemin vers la gloire dans l’éternité.

Alors vous allez me dire, quel rapport avec Trae Young ? Et bien c’est là que les choses deviennent très intéressantes.

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Si on regarde les choses de plus près, avec des pincettes formées au laboratoire de l’objectivité, et si on reprend les différents éléments rassemblés par les plus grands vilains dans l’histoire de la NBA, on se rend compte que Trae Young coche tout simplement un nombre ahurissant de cases à l’âge de 22 ans seulement.

La liste est simple, nous allons la défiler ci-dessous. Et elle ne se base pas sur un avis subjectif d’un auteur qui n’a plus à cacher son amour pour le meneur d’Atlanta. Elle se base sur l’accumulation de positions portées sur les réseaux sociaux, dans les salles, dans les talk-shows, chez les adversaires et dans les discussions au bar PMU, et ce depuis l’arrivée de Ice Trae en NBA.

Voici quelques raisons expliquant pourquoi Trae Young est le vilain parfait :

  • “Trae Young a une sale gueule et ne sait pas s’exprimer”

Pourquoi commencer par son physique ? Parce que c’est le moyen le plus primaire et rapide de ne pas apprécier quelqu’un : le juger sur ce qu’il est, donc sa tête en premier lieu. Le réflexe initial, humain va-t-on dire, est de juger à l’apparence. Les goûts et les couleurs, c’est chacun pour soi. Mais une chose est indéniable, c’est que Trae Young se fait tacler sur son physique depuis ses débuts sur le circuit pro. Il suffit de voir les photos envoyées sur les réseaux ce dimanche soir et à d’autres occasions pour se rendre compte du niveau de punchline emmagasiné par Trae… sur son visage uniquement. Tête de bébé, coupe de cheveux aléatoire, une “sucette à poils qui traîne sous un lit“, mâchoire prognathe : d’emblée, le visage de Trae dérange. Et son élocution aussi, lui qui a souvent été pointé du doigt pour sa voix stridente et son articulation parfois énigmatique. Sans avoir même posé un seul dribble sur le parquet ou tenté un floater, les camps sont divisés car Young ne respecte pas un certain idéal de beauté. Tel un roquet qui vous hurle après, Trae énerve. Reggie Miller et ses oreilles décollées, check.

  • “Trae Young est trop frêle, trop petit”

1m85 pour 82 kilos, tout en faisant un flex lorsqu’il met un and one…? Trae Young a un des physiques les plus rachitiques de toute la NBA, et même dans l’histoire de la Ligue. Rares sont les joueurs de cette taille et de ce poids à avoir dominé, et ceux qui ont réussi à le faire sont entrés rapidement dans la grande cour des vilains. Isiah Thomas, Allen Iverson, dès qu’on peut on va t’envoyer au sol. C’est la loi opérée par bon nombre d’intérieurs et joueurs plus imposants physiquement, qui en ont marre de voir une mouche leur tourner autour. Quand Trevor Ariza se prend un petit pont, il envoie Trae Young au sol. Quand Grayson Allen veut rendre service à l’humanité, il le bouscule. Si le basket a toujours montré que les petits pouvaient être célébrés pour leur capacité à survivre dans un sport de géant, la NBA a elle toujours rappelé que ce sont les baobabs qui s’imposent au final. Et pas les nains… comme Trae Young. Isiah Thomas et ses 185 centimètres, check.

  • “Trae Young triche avec les règles du basket”

Les règles sont les règles, mais il n’y a rien de pire que de voir quelqu’un négocier avec elles. Merde, pourquoi tout le monde joue au même jeu et toi tu agis différemment ? On a dit pas de +2 par-dessus un +4 au UNO, arrête avec tes variantes à la con. Sujet de conversation depuis plusieurs saisons en NBA, Trae Young utilise une faille dans le bouquin de la Ligue en provoquant masse de lancers via les changements de déplacement de ses défenseurs. De l’anti-basket, un jeu atroce, qui casse le rythme et ne rentre pas dans le bon vivre des fans qui souhaitent un jeu non-décousu et fluide. Est-ce que Trae a raison d’utiliser les failles dans le système pour s’en sortir ? Oui, et Chris Paul l’a montré tout au long de sa carrière, lui qui est devenu une référence en flopping mais a dû passer par ces techniques pour survivre parmi les géants. Trae Young n’a donc rien à faire avec les Joel Embiid, James Harden et Giannis Antetokounmpo en nombre de lancers tentés par match. Et pourtant, il est là. Comme un certain Reggie Miller qui, à l’époque, balançait ses jambes à trois-points pour provoquer des fautes. De l’anti-basket ? Peut-être, mais depuis la NBA a adopté une règle : la Reggie Miller Rule. Paul Pierce a lui aussi abusé du swipe through pour aller aux lancers avant que les règles ne soient changées. Trae Young utilise donc un jeu qui ne plaît pas, mais qui expose les limites du mode d’emploi NBA. Reggie Miller et son leg-kickcheck.

  • “Trae Young ne sait pas défendre”

Dans une ère du basket où la polyvalence est reine, rien de pire que d’avoir un joueur qui n’évolue que d’un côté du terrain. Nous sommes la génération LeBron, donc nous vivons dans une Ligue two-way qui rend hommage aux meilleurs soldats en attaque et en défense. Enes Kanter est devenu une punchline pour sa défense, Andre Robertson un running-gag pour ses shoots en attaque, et Trae Young…? Et bien, trop petit et pas assez costaud, le meneur des Hawks se fait souvent cibler et punir dans sa propre moitié de terrain. Ce qui fait de lui non seulement une target tactique, donc les joueurs se frottent les mains lorsqu’ils le jouent dos au panier, mais également une target des fans, qui n’attendent qu’une chose : voir Young se faire ouvrir en défense. Si Chris Paul et Kyle Lowry sont devenus des maîtres dans l’art du vice et du contrôle arbitral avec des passages en force et autres fautes provoquées à tout va au fil de leur carrière, Ice Trae a pour le moment été congelé dans la catégorie des indéfendables en défense. Est-ce que cela changera un jour ? Peut-être, mais pas sûr. Et tant qu’il pourra être critiqué sur cet aspect du jeu, l’animosité restera ambiante. Isaiah Thomas, check.

  • “Trae Young a été étiqueté le nouveau Stephen Curry”

Trae Young est arrivé en NBA avec une hype monumentale en sortie d’Oklahoma, ce qui n’aide pas, et avec une des étiquettes les plus lourdes à porter : être le premier vrai enfant de la génération Curry. Ces enfants qui bombardent de 10 mètres en contre-attaque, humilient leurs adversaires et font des passes venues d’ailleurs. Alors que l’intéressé n’a cessé de rappeler que ses héros d’enfance sont davantage Steve Nash et Chris Paul plutôt que le pyromane de San Francisco, Young a dû débarquer avec un 45 tonnes sacrément épais sur les épaules. On vous compare au meilleur shooteur de l’histoire de ce sport, un garçon qui a plusieurs titres de champion et a révolutionné le jeu, et vous devez rentrer dans cette case ? Au lieu de fuir, Trae a accepté la comparaison. Mais cela a demandé au playmaker d’accepter aussi une réalité incontournable : que ce ne sera jamais assez pour marcher dans les pas de Steph. Le joueur de la décennie, un des meilleurs de tous les temps, et un role-model pour l’Amérique qui mate Ellen DeGeneres en boucle toutes les semaines. Tant que Young reste loin d’un titre de champion avec son style de jeu, il restera ce phénomène spectaculaire n’ayant jamais réussi à faire ce que Curry a, lui, réussi à accomplir. Vince Carter et les comparaisons avec Michael Jordan, check.

Source image : NBA League Pass

  • “Trae Young a été transféré contre Luka Doncic”

Il n’y a pas grand chose de pire que d’être transféré le soir de la Draft, contre un joueur qui va devenir une superstar. L’étiquette est indécollable, et les comparaisons vont durer toute la vie. Trae Young a bien été transféré contre Luka Doncic un soir de 2018, la pépite slovène, le joyau d’Europe, acclamé par tous les observateurs qui posent leurs yeux sur le crack des Mavericks pour la première ou une millième fois. Il faut dire ce qui est, Luka est un joueur qu’on voit atterrir une fois tous les 20 ans dans la Ligue. Un garçon déjà dans les discussions de MVP, déjà bankable avec sa coupe impeccable, son humour et son sourire. En Doncic, on touche à une sorte de perfection basketballistique à son âge, un athlète qui fascine l’audience. Et dans les faits, Trae Young ne peut et ne pourra éviter d’être constamment ramené aux exploits de Luka. Tu as fait ça ? Oui mais lui, ceci. Tu peux faire ça ? Et bien lui, ceci. Comment faire, lorsqu’on est en compétition permanente avec un talent all time ? Et comment être apprécié globalement, lorsqu’en Europe le simple fait d’avoir pris part à ce transfert fait de vous un Américain qui ne fait que tirer à 10 mètres et ne sait pas défendre ? Trae Young pourrait remporter un titre avec les Hawks qu’il serait probablement pointé du doigt pour l’avoir fait dans la Conférence Est, alors que Luka Doncic se farcit l’Ouest en permanence. Il n’y a pas le choix, Trae ne peut que donner de son mieux, mais face à un véritable prodige venu d’Europe et beaucoup de monde apprécie. Markelle Fultz échangé contre Jayson Tatum le soir de la Draft, check.

  • “Trae Young joue à Atlanta”

Si à la limite, le jeu et la production statistique de Trae Young auraient pu donner quelque chose de mainstream dans le strass et les paillettes d’un gros marché comme New York ou Los Angeles, que penser d’un tel joueur… chez les Hawks ? Les Hawks d’Atlanta, c’est bien connu, ont une des plus grandes fanbase de la planète basket. Un titre obscur dans les années 50, un gros dunkeur sans titre comme joueur phare, une belle équipe collective désossée par LeBron en 2015, et sinon ? Atlanta a depuis longtemps cette image, celle d’une ville dans laquelle les joueurs adorent (1) passer leurs vacances ou (2) vivre des expériences d’adultes le soir, mais sans plus. Preuve étant, dans le coeur des fans de la cité géorgienne les Hawks sont loin derrière les Braves du baseball, les Falcons du foot US, voire même du foot tout court avec l’émergence d’Atlanta United. De plus, il risque d’y avoir un gros silence si je vous demande de rappeler les 3 dernières stars qui ont signé chez les Hawks en tant qu’agent-libre. Trae Young est donc arrivé dans une franchise souvent ridiculisée pour son manque de succès collectif, son public silencieux, et célébrée pour ses stars en bord de terrain. Pas facile d’être acclamé en NBA et dans le monde entier quand vous êtes la star d’une équipe au market douteux. Karl Malone à Utah, check.

  • “Trae Young joue les Knicks pour leur premier retour en Playoffs depuis 2013”

Qu’y a-t-il, comme plus belle story cette saison, que le retour des Knicks en Playoffs ? Y a-t-il eu un autre sujet sur lequel tous les fans se sont rassemblés, pour se lever et applaudir à l’unisson ? New York de retour dans les équipes compétitives et respectées, New York avec Tom Thibodeau et Julius Randle, du coeur à l’ouvrage, de la défense et de la sueur. Un Madison Square Garden plein à craquer, pour le retour des événements normaux aux US puisque le jardin new-yorkais accueillait 15 000 fans ce dimanche. En France comme ailleurs, le retour des Knicks de cette manière au sommet est célébré dans une ferveur générale. Ce n’est pas qu’on attend des Knicks qu’ils passent ce premier tour, c’est qu’on veut qu’ils passent ce premier tour. Parce que l’histoire est trop belle, parce que la fête est trop kiffante, parce que ruiner un tel plaisir serait un putain de crève-coeur et que le responsable mériterait d’être écartelé entre deux auto-tamponneuses. Well… surprise, les Hawks ont tiré le ticket new-yorkais, et Trae Young a une lourde tâche. Celle d’affronter les Knicks et leurs milliers de fans, déterminés à faire chuter Atlanta, après des années de disette et d’oppression, et les mettre à mort en 7 matchs. C’est simple, en l’espace d’un match le meneur est déjà devenu l’ennemi numéro 1 de l’une des plus grandes villes au monde. Reggie Miller et les Knicks dans les années 90, check.

  • “Trae Young fait du trashtalking”

Quoi de plus irritant que de prendre ce package complet, et le voir dominer tout en y ajoutant les célébrations et le blabla ? Ce dimanche, Trae Young a planté un tir de la victoire avec 0,9 seconde à jouer, et en a profité pour mettre son index sur sa bouche tout en indiquant aux 15 000 spectateurs du Madison Square Garden que l’ambiance était particulièrement silencieuse à cet instant présent. Sachant que ces mêmes fans avaient chanté “FUCK TRAE YOUNG” en coeur au début du match, il s’agissait là d’un juste retour des choses. Mais il est intéressant de noter plusieurs éléments à ce propos. Par le passé, on avait déjà vu Trae agir ainsi et se faire avoir, notamment à Miami en indiquant que la rencontre était terminée avant que le Heat ne réalise un comeback extraordinaire. Ce n’est donc pas un acte nouveau ou isolé. Et on peut se demander comment les fans réagiraient vis-à-vis de Young, s’il avait juste rejoint son banc et écouté le temps-mort de Nate McMillan, comme Joe Johnson l’aurait fait à l’époque avec Mike Woodson à Atlanta, plutôt que de provoquer le peuple de Gotham. La réponse ? C’est que Trae Young en est arrivé là grâce à cette confiance inébranlable, grâce à ces erreurs, ce blabla qui s’est parfois retourné contre lui ou lui a permis d’en coller 45 le match d’après. C’est donc plus qu’un outil, c’est une pièce de son moteur. Et tout grand parleur ne laisse personne indifférent, qu’on aime ou non le joueur et ses performances. Kevin McHale, Danny Ainge et Larry Bird à l’époque face aux Lakers, check.

  • “Trae Young est clutch”

On ne brise pas d’espoirs ni de coeur avec des paniers rentrés dans le deuxième quart-temps. Ce qui rend certains joueurs adorés dans un camp (Ray Allen à Miami) et détestés de l’autre (Ray Allen à San Antonio), c’est leur capacité à finir un match et tuer les émotions adverses. Dans l’histoire, les joueurs les plus clutch ont agi de manière très différentes, en étant soit dans le silence soit dans la provocation. Combien de défenseurs ont voulu prendre le poignet de Damian Lillard et le fumer à cause de ses célébrations Dame Time ? Combien de fans de Philadelphie ont encore des troubles comportementaux lorsqu’ils recroisent le chemin de Kawhi Leonard ? Si Trae Young n’est pas encore reconnu comme un des joueurs ayant le sang le plus froid de la planète, on peut constater que ce tir de la victoire à New York a changé la perception de deux ou trois personnes, minimum. Par conséquent, lorsque vous alliez performance, dégaine, trashtalking et assurage dans le money-time ? Vous avez le combo parfait pour donner des envies d’homicides aux fans et joueurs adverses. Trae Young est clutch, a déjà craqué dans le money-time, le fera certainement dans cette série et continuera à croire en lui. Mais une chose est sûre, c’est que l’appréciation unanime n’existe pas avec les plus grands assassins de la NBA. Soit ils nous délivrent, soit ils nous enterrent. Kobe Bryant, check.

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En attendant de voir ce que le reste de cette série épique entre Knicks et Hawks donnera dans les prochains jours, une réalité fumante est en train de s’installer durablement dans les rangs de la NBA, et ceux du monde entier qui plus est. Petit, énervant, jouant avec les règles, humiliant ses défenseurs, abusé en défense et pourtant comparé à des légendes, Trae Young est le vilain parfait. Il l’était potentiellement depuis son arrivée chez les pros, il en a donné la confirmation avec ce Game 1 exceptionnel au Madison Square Garden. Aimez-le ? Détestez-le ? C’est au choix. Mais avant d’aiguiser votre plus beau couteau, demandez-vous comment vous auriez réagi si le joueur de 22 ans de votre équipe préféré avait assassiné les Knicks à domicile, pour son premier match de Playoffs en carrière, l’index posé sur la bouche après avoir planté le tir de la gagne.