Les Hornets sont en vacances et c’est bien dommage : clap de fin sur une saison prometteuse, le Frelon doit piquer à nouveau
Le 19 mai 2021 à 04:47 par Giovanni Marriette
Très vite cette saison, les Hornets se seront positionnées dans la catégorie de ces équipes dites “League Pass”, parmi celle que l’on aime le plus voir évoluer. Un roster jeune et prometteur, bien coaché, qui envoie du jeu, et avec à son bord quelques têtes brûlées mais souvent bien faites. Et même si la conclusion de cette saison 2020-21 a pris cette nuit des airs de raclée gênante, le futur n’en demeure pas moins… intéressant.
Il n’y aura pas eu de match cette nuit entre les Hornets et les Pacers, et si vous aviez choisi cette rencontre de play-in tournament pour découvrir le monde de la NBA, vous vous demandez sans doute d’où sort cette bande d’incapables pas foutus de mettre un tir et qui tente des alley-oops du milieu de terrain à moins 25. Vous vous demandez probablement également comment une équipe peut être compétitive avec un meneur à la coiffure aussi bizarre que son jeu est hasardeux, et comment une équipe dont le leader semble avoir 45 ans peut espérer gagner des matchs. Dur, très dur pour les Hornets, absents des débats cette nuit, officiellement éliminés et donc poussés gentiment vers des vacances… méritées. Bah oui, ce soir c’était moche, c’était long, mais ne vous arrêtez pas à cela car la saison de Charlotte dans son entièreté nous a offert son lot de sourires.
Il y avait pourtant du boulot. Le deuil de Kemba Walker pas encore opéré, le départ de Nicolas Batum qui symbolisait un peu la fin des conneries pour un front office pas inspiré ces dernières années… mais quelques indices qui laissaient à penser que les choses pouvaient changer. Des jeunes dont on attendait les progrès, un paquet de jeunes même, un Gordon Hayward attendu comme le pompier de service, et un LaMelo Ball aussi intriguant qu’excitant récupéré avec le pick 2 de la Draft, let’s go et même si ça doit perdre… Buzz City porte à nouveau très bien son nom. La bonne nouvelle ? Très vite les espoirs deviennent des certitudes, et si les jeunes Miles Bridges ou P.J. Washington confirment, trois hommes crèvent l’écran, trois hommes dont ne fait pas partie Devonte’ Graham, énorme satisfaction de la saison passée mais plutôt en difficulté en début de saison. Ces trois hommes ? LaMelo Ball, Terry Rozier et Gordon Hayward. Le premier valide rapidement le choix de ses dirigeants en posant des perfs pleines de highlights nous rappelant les plus belles heures de Jason Williams ou Jason Kidd, mais surtout pleines d’assurance et de justesse. LaMelo sort du banc mais pas pour longtemps, et à ses côtés Terry Rozier s’occupe du leadership en attaque et de terminer les matchs en s’installant comme l’un des joueurs les plus clutchs de la Ligue. Tout va bien en Caroline, ça gagne des matchs, et… Gordon Hayward n’y est pas pour rien. Gordie est impeccable et joue les régulateurs, se positionnant comme un All-Star retrouvé et confirmant ainsi les millions posés sur la table pour le récupérer.
Charlotte flirte avec le Top 4, on en sait toujours pas reconnaitre les jumeaux Martin mais peu importe, LaMelo Ball fonce vers le trophée de ROY et les Hornets étonnent. Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin et c’est alors… le mauvais sort qui va s’abattre sur la ruche de James Borrego. Gordon Hayward se blesse, vieux serpent de mer qui ne veut pas le laisser tranquille depuis 2017, LaMelo Ball se blesse et rate un gros mois au pire des moments, et voilà les Hornets obligés de s’en remettre en fin de saison au duo Bridges / Monk pour gratter quelques victoires essentielles dans la course aux Playoffs à l’Est, un est devenu sauvage avec l’émergence de franchises peu habituées à la lumière (Hawks, Knicks), la confirmation du niveau de quelques intouchables (Nets, Sixers, Heat) ou le retour en bombe des Wizards. Au final les Hornets arracheront une dixième place, la dernière parmi les équipes un tant soit peu compétitives, mais la mauvaise dynamique aura finalement raison d’un groupe qui avait cette saison atteint ses limites.
Saison terminée pour Charlotte mais saison pleine de promesses. La base est jeune et saine, le projet de jeu plaisant, et il faudra désormais ajouter intelligemment quelques pièces au groupe de Borrego pour être compétitif sur la durée. Quelques grognards pour accompagner les plus jeunes, un peu de viande à l’intérieur car Cody Zeller et Bismack Biyombo seuls dans la raquette faut pas pousser, et l’assurance, en tout cas, que les Hornets font déjà partie des équipes à suivre la saison prochaine. Et ça, en soit , c’est déjà une petite victoire. Allez, bonnes vacances messieurs, elles sont méritées. Bzzz.