Indésirable à Moscou, Mike James restera à Brooklyn jusqu’à la fin de la saison : c’est la feel good story du printemps

Le 13 mai 2021 à 14:47 par Max Thomas

Mike James Brooklyn Nets 20 avril 2021
Source image : Youtube

Le cas de Mike James est atypique et c’est un coup qu’il fallait tenter pour un second unit NBA. S’il y a bien une chose que l’on peut mettre au crédit de Sean Marks, c’est son flair pour anticiper les bons coups. Pour se remettre dans le contexte, il faut déjà se souvenir de la situation du meneur lorsque les Nets saisissent l’opportunité de le signer pour un premier 10-days contract. Celle-ci est plutôt compliquée pour le joueur, alors membre du CSKA Moscou à l’approche des Playoffs d’EuroLeague. Aujourd’hui tout va mieux et la gâchette vient de signer à Brooklyn jusqu’à la fin de la saison.

Mike James est un genre de late bloomer à l’histoire sympathique dont les Américains raffolent. Son passif en tant que joueur NBA n’est pas extraordinaire : il n’est pas retenu à la Draft 2012, signe un premier two-way contract en 2017-18 avec les Suns, obtient un contrat garanti avant d’être remercié quelques semaines plus tard, tout ça en ayant joué seulement 32 matchs pour Phoenix. Il comptabilise quand même 10,4 points et 3,8 passes de moyenne sur sa période en Arizona. Le divorce avec la Grande Ligue a l’air totalement consommé quand les Pelicans, en 2018, tentent l’expérience Mike James et le coupent 4 matchs plus tard (1 petit point de moyenne par match). La déception sonne comme un déclic chez le meneur et la maxime Nietzschéenne “ce qui ne tue pas te rend plus fort” fait écho chez lui. Survolté, il rebondit en Europe pour la fin d’année 2018 au Panathinaïkos où il décroche le championnat de Grèce devant les rivaux de l’Olympiakos. Il inscrit alors plus de 15,8 points par match.

A l’été 2018, plusieurs destinations s’ouvrent à lui. Son choix se portera sur l’Olimpia Milan où il aura l’occasion de briller en EuroLeague. Tant par les performances que par son discours, on sent l’esprit revanchard de Mike James au micro d’Olimpia Milan TV.

“Je crois que je grandis année après année et, cette année je crois que j’ai simplement eu plus de responsabilités. J’ai joué plus de minutes, j’ai eu plus de ballons. Forcément, mon statut a changé. Je crois que je suis un meilleur joueur, que je prends de meilleures décisions. Attendons encore une saison pour voir si je maintiens le niveau. Après viendra le temps de la reconnaissance.”

En Italie, Mike James effectue une saison stratosphérique. Il affole les compteur et est sacré meilleur marqueur d’EuroLeague avec 20,2 points ajoutant 6,4 belles passes décisives. Grandiose ! Seulement, une prochaine saison dans l’effectif de Milan, il n’y en aura pas. Lui et sa franchise négocient un buy-out pour que l’Américain paraphe un contrat de trois ans avec le CSKA Moscou. Si la première saison dans la capitale russe se passe pour le mieux, la pandémie vient couper l’herbe sous le pied des compétitions européennes et l’EuroLeague n’ira pas à son terme. Le début des ennuis arrive lors de la saison 2020-21. En janvier de cette année, le CSKA communique sur un incident mêlant Mike James et ses coéquipiers comme le rapporte Eurohoops.net. Le club le suspend alors de toute compétition et entraînement (alors que le joueur est le meilleur marqueur d’EuroLeague une nouvelle fois). Mike James se serait brouillé avec son coach dans les vestiaires après un match face au Fenerbahçe puis en serait même venu aux mais avec son coéquipier Tornike Shengelia à l’entraînement selon des rumeurs. Vraisemblablement, il ne faut pas donner de crédits à celles-ci puisque les deux joueurs ont démenti des dires sur leurs comptes Twitter respectifs.

Yo enough is enough. Stop making shit up. https://t.co/ViLthcoffD

— Mike James (@TheNatural_05) January 27, 2021

☝🏼 pic.twitter.com/4qxfIgQSDf

— Tornike Shengelia (@TokoShengelia23) January 27, 2021

S’en suit un enchaînement de conflits entre le joueur et le CSKA. Suite au décès de son grand-père, Mike James demande à rejoindre les Etats-Unis, requête qui est alors refusée par le club russe. Après quelques matchs à l’écart du groupe, il parvient à le réintégrer, mais la NBA lui fait de l’oeil et il fait de l’oeil à la NBA. Fin avril, il choisit de signer un 10-days contract chez les Brooklyn Nets qui parviennent à arracher la proie à leur voisin des Knicks. Après quelques matchs honorables dont le match face à Portland ou celui d’hier face aux Spurs et un renouvellement de 10 jours supplémentaire, le feu follet est parvenu à se frayer une place au milieu du bel effectif des Nets en signant un contrat jusqu’à la fin de la saison selon Shams Charania de The Athletic. Combinant playmaking, scoring et pouvant créer des décalages, Mike James semble être aux yeux de Sean Marks et Steve Nash, l’homme de la situation pour occuper le poste de remplaçant à la mène vaquant depuis la blessure de Spencer Dinwiddie.

The Brooklyn Nets are signing guard Mike James to a deal for the remainder of the season, sources tell @TheAthletic @Stadium. James has been productive over two 10-day contracts.

— Shams Charania (@ShamsCharania) May 13, 2021

A l’image de sa stabilité géographique, Mike James a l’air d’avoir un caractère bien trempé et d’être un joueur particulièrement émotif. Mais il tient désormais son rêve. Assuré de terminer la saison avec Brooklyn, le new comer pourrait être la feel good story de cette fin de saison. Il sera difficile d’avoir la même intégration qu’un Alex Caruso et de faire autant vibrer New York que Jeremy Lin mais c’est l’occasion de briller pour le revanchard. Comme dirait un polyglotte français reconnu en tout cas, on te le souhaite.

Sources texte : Olimpia Milano, Eurohoops.net, The Athletic