Sixième homme de l’Année 2020-21 : ça va klaxonner fort dans l’Utah, même s’il y a du nouveau sur le podium

Le 03 mai 2021 à 11:04 par Giovanni Marriette

Jordan Clarkson 28 avril 2021
Source image : YouTube

Plus que quelques soirées avant le grand feu d’artifice de la fin de la régulière, et avec l’habituelle récompense collective, les Playoffs, les awards de fin de saison sont évidemment sur toutes les lèvres. Parmi eux ? Celui du meilleur sixième homme de l’année, qui devrait selon toute vraisemblance atterrir dans l’Utah, du côté de la famille Clarkson pour être tout à fait précis. On fait le point sur ce dernier ranking de la saison ? Alézou !

Statistiques arrêtées au 28 mars

# Mention Nicolas Batum

On en a pris l’habitude depuis qu’il a intégré la second unit pour laisser sa place de starter à Einstein Marcus Morris, petite bise à Nico Batum pour commencer, pas forcément le remplaçant le plus efficace en terme de stats mais peut-être bien l’un des plus valuable, par la parole et les actes. Kawhi Leonard dit de lui qu’il est le joueur le plus écouté du vestiaire, les shoots rentrent comme des petits pains et son importance va bien au delà de son apport au scoring. Vrai relai de Tyronn Lue sur et en dehors du terrain, parfait pour gratter les ballons importants et, globalement, pour faire toutes ces petites choses tellement importantes (box-out, screen assist, interceptions…). La saison de Nico est un chef d’œuvre dans son genre, tout simplement.

# Mention Lou Williams et Terrence Ross

On pourrait presque rajouter Patty Mills dans le lot, bref ode pour finir ces mentions à… ce qu’il s’est fait de mieux en sortie de banc depuis une petite dizaine d’années, des mecs qui ont un peu freiné sur la marchandise au cours de cette saison, pour différentes raisons, mais qui méritent d’être mentionnés car c’est un peu grâce à eux qu’on s’intéresse autant aux remplaçants. Lou Williams est revenu au bercail en mars – à Atlanta – et peine à peser comme il le voudrait même s’il a déjà à son actif quelques gros derniers quarts depuis son retour chez les Hawks, Terrence Ross était l’un des remplaçants les plus efficaces de la Ligue avant une trade deadline cataclysmique à Orlando, laquelle fut suivie par les premiers pépins physiques de T-Ross, alors que Patty Mills a posé un énorme début de saison avant de laisser peu à peu les jeunes s’exprimer pour retrouver son rôle de vétéran respecté et respectable, même si lui aussi nous lâche encore de temps en temps une masterclass du parking. Trois pépères en bout de course mais trois pépères toujours là, malgré le poids des années.

#10 T.J. McConnell

Typiquement le profil du mec qui te réveille une équipe en sortie de banc. Typiquement le profil d’un punk à chien, typiquement le profil du mec que tu rencontres en DM2 aussi, mais ça c’est encore une autre histoire. T.J. McConnell c’est le sang, un mec qui se donne corps et âmes sur le terrain et sur le banc, un bon gars aussi comme les micros d’ESPN nous l’ont prouvé récemment, mais surtout une sangsue incroyable qui traîne automatiquement dans les parages quand c’est le ballon qui traîne un peu trop. Presque deux steals par match, une soirée psychédélique début mars avec 16 points, 4 rebonds, 13 passes et… 10 steals, preuve s’il en fallait une de la polyvalence et du fighting spirit du garçon. Si les titulaires ont déçu cette saison d’un point de vue solidité, le banc des Pacers en est l’une des raisons de sourire dans l’Indiana et TJMC n’y est pas pour rien.

Statistiques : 8,1 points à 55,9% au tir, 3,6 rebonds, 6,6 passes et 1,7 steal

#9 Thaddeus Young

Fin de saison tronquée par un niveau collectif parfois assez abyssal des Bulls et c’est bien dommage, car la saison de Thaddeus Young fut de toute beauté. Une petite résurrection pour l’ancien homme à tout faire des Pacers notamment, bien en gamère la saison passée et revenu aux affaires en 2020-21 dans le rôle qui lui va le mieux : couteau-suisse. Vétéran du groupe, solide en attaque grâce à son abattage et son QI Basket et très solide en défense également, Thad fut l’une des piliers de la première moitié de saison de Chicago, dans l’ombre des orgies de puntos de Zach LaVine notamment. Un peu en dedans depuis quelques semaines il mérite en tout cas quelques honneurs, au moins autant peut-être que toute son équipe actuelle réunie. Qui sait, peut-être qu’un jour Thaddeus YOung et son équipe seront bons… en même temps.

Statistiques : 12,1 points à 58% au tir, 6,2 rebonds et 4,2 passes, 1,1 steal et 0,6 contre

#8 Carmelo Anthony

On avait commencé par le placer très haut dans ce classement mais peu à peu Carmelo Anthony a glissé, glissé et encore glissé. La raison ? Tout simplement car si les statistiques restent bonnes et que la légende rentrera dans les prochaines heures dans le… Top 10 all-time des meilleurs scoreurs de l’histoire, wow, Melo n’est pas ce que l’on pourrait appeler… valuable cette saison. Le +/- est assez cradingue, les stats avancées encore plus, bref disons que le papy fait ses stats un peu dans le vent mais on aime bien parce que c’est Melo. On n’est pas en train de dire qu’il ne sert à rien, attention, faut les mettre ses tirs hein, mais juste que certains mecs devant lui dans ce classement ont un autre genre d’apport. Et puis le simple fait de le voir, chaque soir, à 36 piges, faire se nouer entre elles les chevilles de ses défenseurs avant d’exécuter son millionième fade away, pfiou, rien que ça, ça donne suffisamment de frisson pour qu’on en parle un minimum.

Statistiques : 13,5 points à 39,4% au tir et 87,9% aux lancers, 3,2 rebonds et 1,6 passe, 0,7 steal et 0,6 contre

#7 Tyler Herro 

On reste partagé quant à la saison de Tyler Herro, dont les stats ont progressivement baissé au fur et à mesure de la saison. Attention tout de même aux conclusions hâtives car le garçon est jeune, très jeune, et la saison du Heat en mode montagnes russes n’est pas forcément un très bon indicateur. Il n’empêche que malgré la déception d’une explosion attendue par certains mais pas vraiment opérée, on est aujourd’hui sur une saison à 15 pions de moyenne en sortie de banc, sans folie mais avec une constance assez sérieuse, et c’est de toute façon dans la bulle en Playoffs qu’on attend un Herro en mode facteur X. Pour cela les Playoffs il faudra… les faire, on n’a pas vraiment de doutes mais pour certains ce doute est permis, et dans tous les cas on est donc sur une progression assez rapide pour un joueur qui n’est rappelons-le, que dans sa saison sophomore. Utile comme info tiens, ça pourrait en calmer quelques uns.

Statistiques : 14,9 points, 4,9 rebonds, 3,4 passes , 0,7 steal et 0,4 contre

#6 Chris Boucher

La saison vraiment (r)chelou des Raptors met un peu de seum sur cette sixième place, tant Chris Boucher fait partie de ces quelques joueurs en NBA seulement pouvant se targuer d’être l’un des piliers de leur équipe tout en sortant du banc. Bien dommage également que Chrissou se soit fait ce bobo en fin de saison car une fin de régulière un peu yolo aurait bien pu nous offrir quelques perfs notables comme ce 38/19 face aux Cavs en avril ou encore, plus globalement, ces six matchs au dessus de 25 pions cette année. Vrai freak capable de tout faire sur le terrain, son niveau mérité évidemment une place de starter mais chacune de ses entrées est un petit évènement et lui confère presque automatiquement une place parmi les favoris au trophée… la saison prochaine, parce que ce sera un peu court pour cette fois-ci.

Statistiques : 13,6 points à 51,9% au tir dont 38,9% du parking, 6,7 rebonds et 1,9 contre

#5 Jalen Brunson

Tranquillement, sans faire de bruit, Jalen Brunson s’est imposé comme l’un des éléments les plus importants du roster de Rick Carlisle. Jouant un beau ballet à deux en début de saison avec Trey Burke, le meneur gaucher a pris sous son coude Madame Constance et nous conclut une saison incroyablement propre. Les pourcentages restent fous, chaque décision du playmaker est la bonne et on cherche encore à savoir comment ce petit gabarit qui rappelle un peu Derek Fisher peut se frayer aussi facilement l’accès vers le panier. Après enquête poussée on table sur l’intelligence, on en est même sûr en fait, et match après match c’est un bonheur de voir évoluer ce mec pas flashy pour un sou mais terriblement efficace. L’anti-Doncic par excellence, aussi bon avec que sans d’ailleurs, alors put some respect on the Brunson name, please.

Statistiques : 12,5 points à 52,2% au tir dont 38,9% du parking, 3,6 rebonds, 3,5 passes et 0,5 steal

#4 Joe Ingles

Incroyable mais vrai, il y a donc deux joueurs du Jazz dans notre Top 4. En même temps on n’est pas la meilleure équipe de la Ligue since Day 1 sans un banc digne de ce nom, et Joe Ingles – comme un Manu Ginobili par exemple – symbolise parfaitement ce que l’on attend d’un remplaçant. La bosse n’est plus argentine et sur le nez mais plutôt australienne et dans le dos, mais le flow n’est pas loin d’être le même, avec le hang time  et un peu (pas mal) de génie en moins mais une adresse phénoménale en plus. Vraie mitraillette longue distance, parmi les plus efficaces de la Ligue, et plus-value incroyable pour son équipe, Tonton Joe ne paie pas de mine avec son air renfrogné d’ours mal léché mais ne vous y trompez pas c’est un esthète du basket. Meilleure saison en carrière pour la papatte gauche, le lien avec le bilan du Jazz est tout trouvé même s’il n’est évidemment pas seul, et en tout cas Jojo mérite les honneurs et échoue au pied du podium car sa détente ne lui permet pas d’y accéder. Allez, une binouze pour fêter ça ?

Statistiques : 12,2 points à 50,8% au tir dont 47,7% du parking et 84,7% aux lancers, 3,7 rebonds, 4,4 passes et 0,7 steal

#3 Montrezl Harrell

Beaucoup moins impressionnant dans les chiffres que la saison passée avec les Clippers, lors de laquelle il avait d’ailleurs été élu… meilleur sixième homme de l’année, le tonique intérieur s’est néanmoins adapté très vite à son nouveau rôle avec les Lakers. Un peu facile puisque c’est exactement le même qu’avant, à savoir écrabouiller les intérieurs fatigués et dominer de par son intensité et sa puissance. Garantie quasi tout risque sous le cercle, Trezz s’éclate dans une raquette beaucoup plus dense que lors de ses années Clippers et propose une magnifique alternative au jeu plus polyvalent d’Anthony Davis, constituant avec Marc Gasol (un peu) et Dede Drummond (ça vient) un quatuor intérieur sans équivalent dans la Ligue. Par vents et marées le cheval fou posera toujours son 14/6 de moyenne à 60%, et c’est quand même un sacré avantage de riche que d’avoir ce genre de certitudes.

Statistiques : 14 points à 63,8% au tir, 6,6 rebonds, 1,1 passe, 0,7 steal et 0,7 contre

#2 Derrick Rose

On avait eu du mal à mettre en avant le MVP 2011 en début de saison, la faute à un apport évidemment intéressant mais au sein d’une franchise qui roulait à l’envers. Merci pour les travaux Derrick car depuis, le meneur a encore accéléré mais il le fait désormais dans une équipe qui gagne et parfois même grâce à lui, entre autres. Magnifique redécollage pour le phœnix, passé par toutes les émotions durant sa carrière et qui peut de nouveau se vanter d’être l’un des leaders de l’une des meilleures équipes de NBA. La réunion avec Tom Thibodeau est une réussite, et D-Rose est clairement aujourd’hui l’un des joueurs les plus talentueux et valuables parmi tous les remplaçants de la Ligue. Pour dire vrai un seul joueur fait mieux cette année, on appelle ça une magnifique transition vers le dernier paragraphe.

Statistiques : 14 points, 2,4 rebonds, 4,1 passes et 1 steal

#1 Jordan Clarkson 

De bout en bout cette saison Jordan Clarkson aura donc géré la course au 6MOY. Leader offensif de la second unit de la meilleure équipe de la Ligue à l’heure d’écrire ces lignes, JC a connu un creux en mars/avril à cause d’une petite blessure mais d’un pur point de vue statistique et de flow de photo il n’y a pas. Capable de cartons incroyables et/ou de coups d’éclats individuels, l’ancienne tête brûlé connait ici son apex et possède toutes les cartes pour gérer l’attaque du Jazz lorsqu’il entre en jeu, sans toutefois jouer les héros relous comme ce fut le cas à Cleveland ou ailleurs par le passé. Plus de 17 pions de moyenne, 70% de ses matchs gagnés, pas de grosse concurrence non plus, envoyez-lui déjà le paquet on gagnera du temps.

Statistiques : 17,4 points, 4 rebonds, 2,3 passes et 0,9 steal

Un leader qui aura fait la course en tête toute la saison malgré un passage conséquent à l’infirmerie, quelques vétérans qui s’éclatent dans leur nouveau rôlet les habituelles têtes connues. Voilà pour notre dernier ranking annuel en ce qui concerne le meilleur sixième homme de la Ligue, pas forcément celui qui nous aura demandé de se mouiller le plus. Résultat officiel des courses courant juin, tut-tut.