Pour Steve Kerr, Stephen Curry a “inventé un nouveau poste” : on va bientôt parler de point sniper, ça va être fun
Le 26 avr. 2021 à 12:24 par Nicolas Meichel
Auteur d’un nouveau carton face aux Kings cette nuit avec 37 pions au compteur, Stephen Curry continue sa campagne calibre MVP et on commence à manquer de superlatifs pour le décrire. Heureusement, son coach Steve Kerr est là pour lâcher de grosses et belles déclarations.
On a déjà beaucoup parlé de Stephen Curry ces derniers temps, et à juste titre vu les perfs de malade du bonhomme. Le mec a quand même planté… 85 tirs du parking depuis le début du mois d’avril, un record all-time puisqu’il vient de dépasser James Harden, qui s’était arrêté à 83 en novembre 2019. Tournant à plus de 38 points de moyenne, avec 6,5 rebonds et 4,5 passes en prime, à 53% au tir dont 47% de loin et presque 90% depuis la ligne des lancers-francs, Curry n’a peut-être jamais été aussi chaud dans toute sa carrière. Mais si sa greatness est indéniable, il existe toujours des débats par rapport à son style de jeu. Dans une NBA où les postes sont de moins en moins définis, Steph symbolise bien le côté hybride qui caractérise la Ligue aujourd’hui sous différentes formes : meilleur shooteur de l’histoire, capable de scorer et de bouger sans ballon comme un arrière, mais aussi de passer et dribbler comme un meneur, Curry est un véritable cheat code. Récemment, Papa Gary Payton – champion de trashtalking toutes catégories confondues et accessoirement l’un des meilleurs meneurs de l’histoire – s’est exprimé sur le cas Steph en disant qu’il n’était justement pas un meneur, mais un scoreur. Steve Kerr a été interrogé hier par rapport aux remarques du natif d’Oakland et voilà ce qu’il a répondu, via NBC Sports Bay Area.
“Steph est différent. Il est différent des meneurs de la génération de Gary. Il a véritablement changé le rôle d’un meneur. Aujourd’hui, c’est très rare de voir un meneur qui n’est pas un bon shooteur. On attend tous désormais des meneurs qu’ils soient une double menace, en étant capables de passer et shooter.
Donc je pense que Steph a changé la définition du poste de meneur de jeu. Sans aucun doute, vous pouvez le considérer comme un combo car il est tellement fort sans ballon. C’est vraiment ce qui rend Steph si exceptionnel. Il peut se transformer en Reggie Miller sans ballon, et avec la balle il est aussi fort que n’importe qui dans l’histoire en matière de création de shoot, pour lui comme pour les autres.
Il a créé un nouveau poste. Je dirais ça comme ça.”
Difficile de mieux résumer le jeu de Stephen Curry. Si Gary Payton n’a pas tort dans le sens où Curry n’est effectivement pas un meneur “classique” qui distribue huit, neuf ou dix passes décisives par match (6,6 en carrière), ce n’est pas pour autant qu’il est incapable de servir du caviar, bien au contraire. Sa vision de jeu est excellente, son QI basket aussi, et on connaît tous sa capacité à faire à peu près tout ce qu’il veut avec le ballon dans les mains. Mais son arme ultime, c’est le shoot extérieur et cette capacité à toujours bouger sans s’arrêter, ce qui rend fou n’importe quel adversaire. Logique que cette arme soit au centre de son jeu. Et avec un playmaker comme Draymond Green à ses côtés, qui est crucial pour l’exécution du système Warriors / Steve Kerr basé sur le partage du ballon et un mouvement constant des joueurs, Curry est en quelque sorte libéré de ce rôle de meneur traditionnel, qui est d’ailleurs en voie de disparition dans la NBA actuelle. Pour avoir une chance de gagner des matchs, les Dubs ont de toute manière besoin d’un Stephen Curry qui sort le lance-flammes chaque soir car faut bien avouer que son supporting cast n’est pas ouf. En tous les cas, l’influence de Steph sur l’évolution du poste de meneur de jeu est indéniable. Il suffit de regarder jouer un Trae Young depuis son arrivée chez les pros pour s’en rendre compte. Dans la NBA d’aujourd’hui, qui a véritablement été transformé par l’explosion de Curry au milieu des années 2010, vous ne pouvez pas vraiment survivre en tant que meneur sans avoir un shoot correct, à moins de posséder des qualités athlétiques venues de Pluton.
Pas le plus grand ni le plus costaud, Stephen Curry a tout de même réussi à changer la manière avec laquelle le jeu NBA est joué, tout en faisant évoluer le poste de meneur de jeu par la même occasion. Et si ça continue comme ça, on va bientôt parler de point sniper.
Source texte : NBC Sports Bay Area
Most threes in a month in NBA history:
85 — Steph Curry (Apr 2021)
82 — James Harden (Nov 2019)
80 — Steph Curry (Jan 2019)
The Warriors still play 2 more games this month. Steph might break 100. pic.twitter.com/P8R11JBHYL
— StatMuse (@statmuse) April 26, 2021